Paul-Loup Chatin sera l’un des hommes à battre cette année en ELMS puisqu’il est champion en titre en LMP2 avec l’écurie IDEC Sport. En sortie de confinement, nous avons fait le point avec le pilote de 28 ans sur son programme des semaines à venir, son titre ELMS 2019, les 24 Heures du Mans décalées et de son implication dans les 24 Heures du Mans Virtuelles toujours avec IDEC Sport !
Comment se passe votre déconfinement ?
« Je pilote pour IDEC, mais je travaille aussi pour le groupe IDEC. J’ai eu la chance qu’ils me permettent de faire du télétravail. Je suis donc retourné chez mes parents, à Chartres, juste avant le début du confinement. Avec la campagne et le jardin, je dois bien avouer que ce fut plus facile que si j’étais resté sur Paris. Maintenant, j’ai retrouvé mon appartement dans la capitale car j’ai recommencé à travailler chez IDEC ce mardi. J’ai pu bien me préparer physiquement et je sais que la clé de cette saison ELMS compacte sera d’être prêt dès la première course pour avoir de bons résultats. »
Quel va être votre programme dans les prochaines semaines ?
« J’ai appris, il y a peu, que j’avais une séance d’essais le 12 juin prochain sur le circuit de Spa-Francorchamps. Ce sera donc ma reprise et j’avoue que j’ai hâte ! Cela fait plaisir car, depuis le 31 octobre et notre titre à Portimão, je n’ai presque pas roulé, juste une séance d’essais à Magny Cours ! Cela me manque beaucoup, il va falloir que je me remette dedans et Spa aura cet objectif ! »
Revenons au soir de la finale de Portimão. Vous êtes titré pour la 2e fois de votre carrière en ELMS. Quel goût a ce titre par rapport à votre premier en 2014 (avec Signatech Alpine sur l’A450 aux côtés de Nelson Panciatici et Oliver Webb) ?
« Il y a de grosses différences entre les deux. Le titre 2014 a été particulier car c’était ma première année en LMP2. Arriver et gagner dès le premier coup, ça a été génial. Cependant, celui de 2019 a un goût supérieur et plus spécial pour moi. Une carrière est toujours faite de hauts et de bas et, en 2017, je n’avais plus vraiment de volant avant d’être contacté par IDEC. J’ai donc vécu des moments un peu compliqués, ce qui fait qu’on savoure d’autant plus quand cela vous sourit enfin. De plus, en 2014, nous étions favoris du championnat. Nos étions trois pilotes, nous avions chacun notre rôle, et j’étais plus là pour apprendre et découvrir. Avec IDEC, en 2019, nous avons construits ensemble et je suis vraiment parti de cette explosion d’IDEC en LMP2 avec un rôle plus de leader de l’équipe. C’est vrai que là, il y a plus cette satisfaction d’équipe d’avoir emmené IDEC au titre et une vraie satisfaction personnelle aussi ! »
Vous attaquez la saison avec le statut d’équipe à battre. Pensez-vous qu’il sera plus dur de rééditer le même résultat qu’en 2019? Comment allez vous gérer le plus de pression aussi ?
« Plus de pression, je ne pense pas. J’ai toujours de la pression parce que je me fixe des objectifs élevés. Il y a toujours eu une corrélation chez moi entre les objectifs fixés et la pression que je ressens. Donc, entre la pression de 2019 et cette année, pour moi, c’est la même chose. Est-ce que l’on est plus attendu que l’an dernier ? Je dirais oui. En 2018, nous terminons 3e du championnat. En début d’année, on était personne et, en cours de route, nous sommes passés outsiders. En 2019, on faisait partie des prétendants, mais nous n’étions pas LE favori, mais on remporte néanmoins le titre. L’an dernier, nous avons confirmé les attentes qui pesaient sur nous depuis 2018, même si tout le monde pensait que G-Drive Racing serait champion à juste titre car ils ont une très bonne équipe, beaucoup d’expérience et un bon équipage. Nous avons peut être fait un hold-up sur la dernière course, mais, au vu de la saison que nous avons accomplie, le hold-up est finalement assez justifié.
En 2020, là, on fait vraiment partie des favoris ! Nous ne sommes pas les seuls, le niveau est tellement relevé en ELMS. Quand on voit les équipages de United Autosports, G-Drive Racing, Panis Racing, etc…, c’est du gros niveau. Quand on regarde, en occultant 2019, les noms des trios de pilotes sur la liste des engagés, on fait certes parti des favoris, mais il y en a tellement. Je pense qu’il y a bien plus de deux équipes qui se dégagent du lot ! »
Les 24 Heures de Mans repoussées en septembre, qu’est ce que cela va changer dans votre approche ?
« Cela ne va pas changer grand-chose pour être tout à fait honnête. Une chose est sure : il faut être très humble envers cette course et il faut toujours la préparer au mieux que ce soit en juin ou en septembre. De ce coté là, cela ne me change pas énormément. Par contre, il y a aura néanmoins des facteurs différents à prendre en compte en septembre. Pour commencer, la nuit va être bien plus longue, les températures vont être plus fraîches, ce qui veut dire que le fonctionnement des pneus sera différent. Une nuit plus longue veut aussi dire que ce sera un peu plus compliqué mentalement. La concentration devra être maximale de jour comme de nuit. Cette année, la nuit demandera un effort supplémentaire.
Quant à un risque de pluie ? Peut être aussi et, si c’est le cas, la piste séchera peut être moins rapidement qu’en juin. Par contre, je ne serai pas surpris de voir le record du tour tombé en LMP2 car, s’il fait plus froid, les moteurs vont mieux marcher, ça risque d’être rapide… La donne a donc un peu changé, mais ce n’est pas énorme car le 15 juin, on peut aussi avoir une nuit froide et de la pluie, mais le paramètre nuit plus longue est à prendre en compte. »
A suivre…