Première course en IMSA, première victoire et pas des moindres : les 24 Heures de Daytona ! Voilà ce qui vient d’arriver à Paul-Loup Chatin qui est monté sur la plus haute marche du podium LMP2 avec Era Motorsport le week-end dernier. Tout juste arrivé en France, le pilote d’Eure-et-Loir a eu la gentillesse de répondre aux questions d’Endurance-Info !
Vous venez à peine de poser le pied en France. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
« Cette victoire signifie beaucoup pour moi ! Il y a des éditions des 24 Heures de Daytona où il y a peu de voitures, peu de concurrence, mais ce n’était pas le cas cette année avec des équipes solides. Personne ne pourra me dire que j’ai gagné Daytona alors qu’il n’y avait personne en face. Je suis heureux et, moi qui cherche toujours à remporter les 24 Heures du Mans sans y arriver pour le moment, j’ai quand même ajouté une belle course à mon palmarès. »
Revenons un peu en arrière. Comment les contacts avec Era Motorsport se sont-ils faits ?
« Cela s’est fait par l’intermédiaire de Nicolas Minassian et Nicolas Brisseau, notre ingénieur chez IDEC Sport. Il faut rappeler que Nicolas Minassian a été roulé pour eux à Daytona en 2020 emmenant avec lui une partie du staff IDEC. Ils ont fait du très bon travail et réussi à nouer de très bonnes relations avec cette écurie. Cette bonne entente a débouché ensuite sur un partenariat aux 24 Heures du Mans entre Era Motorsport et IDEC Sport (Oreca 07 #17). En dépit de ce qu’il s’est passé en Sarthe (sortie de piste aux essais libres, ndlr), ils ont été très satisfaits de l’accueil et du travail d’IDEC. Cela m’a permis, à ce moment là, de les découvrir et de leur faire partager mon expérience. Au départ, Patrick (Pilet qui a remplacé Dwight Merriman, ndlr) n’était pas là, je les ai donc aidés lors des tours de pistes, des briefings, leur ai communiqué mes repères et partagé mon expérience.
Nous avons donc noué une bonne relation. Ils ont été enchantés de leur course aux 24 Heures du Mans faisant une belle prestation. Il y a une relation qui s’est donc construite et, suite à cela, ils m’on demandé si j’étais d’accord pour les rejoindre aux 24 Heures de Daytona. J’ai évidemment accepté et je tiens à remercier Nicolas Minassian car il aurait pu les disputer aussi. Il a préféré qu’ils me choisissent et je lui en suis vraiment reconnaissant ! Merci aussi à Nicolas Brisseau également avec qui je m’entends très bien et qui me fait confiance. Quand j’ai, comme cela, des personnes qui poussent pour moi et qu’on fait un bon résultat, j’en suis heureux car je n’aime pas décevoir ! »
Ce sera votre unique course chez Era Motorsport en 2021 ?
« C’était un one shot car ils ont Ryan Dalziel sur les courses de la Michelin Endurance Cup. En tout cas, nous avons été enchantés de notre collaboration tous ensemble et je serai ravi de pouvoir faire des piges comme celle-ci avec eux dans le futur. »
Comment s’est passée votre découverte de l’IMSA et des 24 Heures de Daytona ?
«J’ai déjà failli ne pas y aller et donc ne pas gagner ! Il semblerait qu’il y ait eu un souci avec l’administration et que mon nom n’ait pas été communiqué au gouvernement américain. Je n’ai donc pas pu embarquer quand je suis arrivé à Roissy. J’ai dû un peu bataillé avec l’administration pour figurer sur la liste. Finalement, j’ai pris le vol du lendemain ce qui m’a permis d’arriver le matin des essais, de faire mon baquet et de monter dans l’auto. Cela a été un peu stressant au début, mais l’équipe a été super avec moi. Je connaissais déjà Kyle (Tilley) et Dwight (Merriman), j’ai découvert Ryan Dalziel qui est un mec génial, avec beaucoup d’expérience. Au sein de l’équipe technique, il y avait les gens de chez Era Motorsport, mais aussi l’ingénieur de chez IDEC et quelques mécaniciens. Je n’étais donc pas perdu.
En piste, cela s’est bien passé car nous avons eu la chance d’avoir des petites séances d’essais, on roulait donc peu, mais elle étaient étalées sur plusieurs jours ce qui a permis de tout bien bosser sur la voiture et pour moi de prendre mes marques. Nous sommes arrivés sur la course en étant confiance sur notre auto qui était performante et agréable à piloter pour Dwight, le pilote Bronze, car on savait qu’il était l’une des clés de notre équipage.
J’ai aussi découvert le Banking, élément assez incroyable à Daytona. J’avoue que c’est très facile, mais c’est quelque chose de différent par rapport aux « G » et au niveau du regard. Il faut presque se baisser dans la voiture pour voir au loin, c’est une sensation bizarre. De plus, cela va vite et quand on est à trois de front dans le Banking, il faut être en confiance.
Il y a aussi eu la découverte du spotter. Certains aiment, d’autres pas ! J’ai trouvé cela agréable d’avoir une personne qui a des yeux pour nous, qui vous avertit des voitures qui arrivent derrière. C’est bien car la partie Infield du circuit est assez étroite et sinueuse. Cela ne donne pas trop le droit à l’erreur car les murs sont juste là derrière.
En tout cas, j’aimé ce circuit car il faut tout le temps attaquer. Il n’y a que quatre ou cinq virages, réellement, donc si on veut faire la différence, il faut tout donner et avoir confiance dans la voiture. »
A suivre….