En lançant la filière Endurance LMP3, l’ACO souhaitait permettre aux gentlemen de trouver un terrain de jeu et de se familiariser avec le pilotage d’un prototype. Ce qui est vrai pour les gentlemen l’est aussi pour les jeunes. Thomas Laurent en est le parfait exemple, Paul Petit également. Le néo-Limougeaud a fait ses armes en CN sur une Ligier du Mornay Motorsport, l’équipe dirigée par Pierre, son père, avant de rejoindre le Graff en CN, puis le LMP3 avec la place de vice-champion ELMS 2016. Le team de Pascal Rauturier lui fait confiance l’année passée en LMP2 au volant d’une ORECA 07.
Changement de statut cette saison toujours en European Le Mans Series sur une ORECA 07. Paul Petit a rejoint Racing Engineering, Olivier Pla et Norman Nato pour le retour en endurance de l’équipe dirigée par Alfonso de Orleans Borbon. Force est de constater que les résultats n’ont pas tardé à venir avec une victoire dès le premier meeting de la saison au Paul Ricard. Avant d’aborder l’antépénultième rendez-vous 2018 à Silverstone où Matthieu Vaxivière remplace Olivier Pla, Paul Petit et ses deux compères pointent à la 2e place du championnat.
Le choix de rejoindre Racing Engineering était le bon ?
“Je suis satisfait d’avoir fait de choix. C’est même mieux que je ne pouvais l’imaginer avant de signer. Je connaissais l’équipe de part ses bons résultats en GP2 Series mais on pouvait avoir une petite crainte quant à l’adaptation de l’équipe à une catégorie LMP2 qui ne cesse de prendre de l’ampleur au fil des saisons. Les doutes ont été très vite dissipés car tout est réuni pour bien figurer. On sent de suite les compétences de l’équipe et on ne tarde pas à les voir sur la piste. L’approche se fait dans les moindres détails. Tout est décortiqué et analysé.”
Avec Norman et Olivier, on sent que votre complicité va au-delà du pilotage. C’est aussi le cas en dehors de la voiture ?
“C’est une chance pour moi d’avoir cette opportunité de rouler avec eux. On se tire tous les trois vers le haut sans le moindre ego. On partage de vrais moments de sport dans et en dehors de la voiture. Le côté humain est très important. C’est un vrai projet collectif avec pour ambition de gagner le titre en fin de saison. Chacun apporte son expérience personnelle. Olivier est pour moi la vraie référence en endurance, Norman a une grosse pointe de vitesse même s’il débute dans la discipline. C’est à moi de faire le job et je me sens en pleine confiance. Avant chaque meeting, on se retrouve en Espagne tous les trois pour faire du simulateur, du sport et passer du temps ensemble. C’est en quelque sorte un team building avant chaque course.”
La victoire dès la première course vous a surpris ?
“Avant le début de saison, je savais qu’il y avait la volonté de bien faire, donc je ne suis pas étonné des bons résultats de l’équipe. La victoire du Paul Ricard a tout de même été une bonne surprise car Racing Engineering devait encore apprendre tous les rouages de l’endurance. Monza a été moins facile mais malgré les soucis, nous sommes parvenus à arracher un top 5, ce qui peut nous permettre en fin d’année de gagner le titre.”
Chaque point est bon à prendre…
“En ELMS, il faut faire de gros résultats et ne pas connaître le moindre impair. C’est ce qui nous a coûté le titre LMP3 en 2016 en ne marquant pas le moindre point sur une course. Depuis Monza, on a appris de nos erreurs. Les progrès sont là. Nous avons eu une stratégie un peu trop ambitieuse au Red Bull Ring. C’est une grosse satisfaction d’être aussi haut vu le niveau du championnat.”
Vous avez encore une marge de progression ?
“Je franchis une vraie étape cette année en termes de confiance. Je dois cela à toute l’équipe et à mes coéquipiers qui me mettent dans de très bonnes conditions. Tout cela m’aide à passer un palier. J’ai encore une marge de progression car ce que j’ai réalisé depuis le début de saison l’a été naturellement. Cet hiver, j’avais d’autres opportunités pour rouler en LMP2 mais je suis ravi d’avoir fait le choix de Racing Engineering. A titre personnel, je suis prêt à rouler avec le même équipage en 2019 (rires).”
Le passage en Endurance était donc le bon choix pour vous ? La prochaine étape passe par une participation aux 24 Heures du Mans ?
“Je n’ai pas le moindre regret à être passé en Endurance. Je fais partie des quelques jeunes pilotes à avoir suivi la filière jusqu’en LMP2. Le Mans a toujours fait partie de mes objectifs. Cependant, je préfère rouler chez Racing Engineering et me battre pour le titre, plutôt que de faire Le Mans uniquement dans le but de compter une participation.”