Transfuge du GT4, Paul Petit fait son retour en GT3 cette saison. La Mercedes-AMG GT4 cède sa place au modèle GT3 en passant d’AKKA-ASP Team à Toksport WRT. Le programme 2021 du pilote de 27 ans va passer par le Fanatec GT World Challenge Europe Powered by AWS (Endurance) en compagnie de Marvin Dienst et Oscar Tunjo. Le trio vise ni plus ni moins le titre Silver.
Avant le début des hostilités mi-avril à Monza, Paul Petit a découvert son nouvel environnement la semaine dernière lors des deux journées d’essais au Paul Ricard. De quoi faire le point sur son premier roulage en 2021…
Comment s’est passé le premier contact avec Toksport WRT ?
“Aussi bien du côté de l’équipe que de la voiture et mes coéquipiers, tout est positif. J’ai découvert une équipe très professionnelle, très carrée, mais aussi très familiale. Je me retrouve dans un environnement qui me convient parfaitement. Sportivement, tout est mis en place pour bien figurer.”
Votre seule expérience en GT3 était l’Audi R8 LMS en 2019. La Mercedes-AMG GT3 est une grosse GT4 ?
“On sent clairement qu’on est dans une voiture de course. Les deux sont incomparables avec un pilotage vraiment différent. J’ai pris beaucoup de plaisir sachant que je n’avais plus roulé depuis octobre dernier. La catégorie GT4 est parfaite pour débuter en GT. Le style de pilotage de la Mercedes me convient bien. C’est déjà très plaisant de remonter dans une voiture de course.”
Vous avez vite pris vos marques avec vos coéquipiers ?
“Marvin et Oscar ont l’expérience du GT. Humainement, ils sont tous les deux très bien avec un vrai esprit d’équipe. Nous ne sommes pas dans une lutte personnelle, mais bien pour aller gagner le championnat Silver. C’est assez rare que ça colle aussi bien dès les premiers essais. Un championnat ne se gagne pas en allant seulement plus vite que ses coéquipiers. On travaille tous les trois main dans la main. Je suis très content de rouler avec Marvin et Oscar.”
Avoir un Maro Engel dans l’équipe est un plus ?
“C’est forcément un avantage d’avoir un pilote de ce calibre dans l’équipe. Maro fait partie des références en GT3 et encore plus dans une Mercedes. C’est toujours intéressant de pouvoir se comparer surtout quand tu découvres une auto. Cela fait gagner du temps d’autant plus que je n’ai pas roulé de l’hiver.”
Le pilotage de la Mercedes est identique à celui de l’Audi ?
“La Mercedes-AMG GT3 a la réputation d’être une auto constante. Elle met facilement en confiance, elle est neutre et assez sous-vireuse. L’Audi bougeait beaucoup plus. Quand tu manques de roulage, tu es moins pénalisé avec la Mercedes qu’avec l’Audi.”
2021 n’est pas simplement une année pour apprendre…
“Je ne connais pas tout le monde en GT, mais on a pu voir aux essais que c’était très serré. L’objectif reste le titre Silver, mais il faut respecter le championnat. Il faut déjà briller à Monza car un championnat de cinq courses n’autorise pas de résultat blanc. La clé sera d’être réfléchi en piste tout en allant vite. Quand tu roules en LMP2, tu batailles face à cinq ou six pilotes, là, il y en a une vingtaine pour la victoire au général, ce qui multiplie d’autant plus le facteur risque. Ma volonté a toujours été de performer tout de suite. Si on fait le job, on sera dans le coup. De là à gagner, il ne faut pas oublier que cela reste du sport. Je n’ai pas la pression négative de me dire que c’est cette année ou jamais.”
Vous avez reçu d’autres propositions durant l’hiver ?
“Depuis que j’ai quitté le prototype fin 2018 à cause de budgets trop importants, je suis passé en GT en 2019 pour trouver un équilibre. Cela fait quatre ans que je change d’équipe et de voiture chaque année. De plus, je ne peux pas rouler l’hiver car il faut un budget supplémentaire. En rejoignant Toksport WRT, je rejoins une écurie allemande qui a un savoir-faire. Ce n’est pas trop pénalisant de changer d’écurie chaque année car tu apprends toujours quelque chose. Après le GT4, j’ambitionnais de repasser en GT3. La volonté était de poursuivre chez AKKA-ASP, ce qui n’a pas pu être possible. J’ai eu différentes opportunités et Toksport WRT était l’option la plus sérieuse. Beaucoup d’équipes te disent qu’elles veulent gagner le championnat, Toksport WRT te dit ‘voilà ce qu’on va faire pour y arriver’. Je tiens à m’installer en GT3 et trouver une stabilité qui m’a fait défaut ces dernières années.”
Rouler pour une équipe étrangère est différent ?
“En tant que français, tu gagnes à aller rouler pour une équipe étrangère. Cela te fait sortir de ta zone de confort et ces opportunités te le rendront plus tard. Dans la vie, il n’y a rien de plus enrichissant que de voir d’autres méthodes de travail.”