Le jeune britannique a frappé fort cette année en remporter coup sur coup l’European Le Mans Series, le Championnat du Monde d’Endurance FIA WEC et les mythiques 24 Heures du Mans, à chaque fois en LMP2, sur l’ORECA 07 #22 couvée par United Autosports.
Entre deux avions et deux courses, il a disputé huit événements regroupés en 17 week-ends soit 58 heures de course depuis mi-juillet, le pilote de 21 ans ne s’était jamais posé pour penser à ce qu’il avait réussi à accomplir en si peu de temps… “Je peux enfin réfléchir à mon année. Bien sûr, au départ, l’objectif était de remporter l’ELMS, le WEC et les 24 Heures du Mans, mais gagner les trois, dans la même saison, c’est incroyable ! “
L’un des gros objectifs de Phil Hanson cette année était l’ELMS, non pas parce qu’il est plus important que le WEC, mais parce que c’est le championnat par lequel il a débuté en 2016 en LMP3 sur une Ligier JSP3 engagée par Tockwith Motorsports. Cette année, la domination du duo Phil Hanson / Filipe Albuquerque a été sans partage ! “L’ELMS a été une saison fantastique. Elle a été raccourcie, passant de six à cinq manches dont une deuxième course Ricard prenant la place de Barcelone en raison de COVID, alors que Silverstone était absent du calendrier. C’est dommage, car j’apprécie ces deux pistes. Au final, trois victoires et un meilleur tour en course, c’était assez incroyable et nos “non-victoires” étaient essentiellement dues à des crevaisons. Filipe et moi avons finalement remporté le titre grâce à un bon 39 points d’avance sur la voiture sœur #32 de United Autosports.“
Lorsque l’on demande à Phil Hanson de choisir une course ELMS qui l’a plus marqué cette année, il répond : “j’ai été particulièrement satisfait de ma performance au Paul Ricard pour la troisième course de l’ELMS fin août (Castellet 240). J’étais sur une piste glissante dans des conditions très humides et je me tuais à la tâche pour réaliser des temps au tour aussi rapides que possible tout en prenant d’énormes risques et en ayant des moments compliqués en fin de course sur la piste à cause de plaques humides. Nous avions fait un mauvais choix de pneus, mais c’est lors de mon relais que les autres voitures ont pris des pneus slicks, sur une piste grasse, et à un moment donné, j’ai été plus rapide que les autres. J’étais dans un très bon rythme avec les nouveaux slicks, je suis revenu de l’arrière du peloton, et j’étais bien dans ma zone de confort. J’avais une minute de retard sur le leader après une heure de course, et le temps que la stratégie se mette en place, que Filipe prenne le relais, nous étions de retour en 2e position. Mon coéquipier a finalement comblé l’écart sur le leader, l’Aurus 01 #26 G-Drive Racing dans les derniers moments, et a pris la tête à 4 minutes de la fin. Le fait d’avoir mené les premières minutes de course, d’être tombé presqu’à la dernière place et d’être revenu pour l’emporter alors que nous pensions que tout était perdu a été le moment fort de l’ELMS cette année.”
Phil Hanson a aussi remporté le titre de champion du monde d’endurance FIA LMP2 2019/2020 en LMP2, devenant ainsi le plus jeune champion WEC pour sa première saison complète. A Bahrain, il disputait sa 40e course en LMP2. “Nous avons aussi fait une saison incroyablement solide en WEC. Nous avons remplacé le châssis Ligier par un châssis ORECA pour la manche d’ouverture de la saison 2019 / 2020 à Silverstone en septembre 2019, mais un problème électronique a provoqué un abandon prématuré et nous avons ensuite eu quelques problèmes dus à de la pure malchance, enregistrant des troisièmes places dans les deux courses suivantes, en Chine et au Japon. Mais les victoires consécutives à Bahreïn, à COTA, à Spa et, bien sûr, au Mans, ont été assez incroyables.
Nous étions à 26 points de Racing Team Nederland après Fuji et toujours à 21 points derrière eux après Shanghai, à la sixième place au championnat. Notre victoire à Bahreïn en décembre dernier nous a permis de nous hisser à la deuxième place du classement, à trois points derrière les gars de Jackie Chan DC Racing, avant de prendre la tête du championnat à COTA en février. Notre victoire au Mans nous a permis, à Filipe et moi, de remporter le titre Pilotes. Malheureusement, Paul (di Resta) n’est pas titré en raison de son absence à Fuji, tandis que United Autosports a également remporté le trophée des Equipes dès Le Mans. Au final, nous avons coiffé la couronne avec 38 points d’avance.”
Le Londonien est également le plus jeune pilote britannique à remporter la catégorie LMP2 aux 24 Heures du Mans, un succès qui restera à jamais gravé dans sa mémoire. “La victoire aux 24 Heures du Mans est celle qui m’a donné le plus de satisfaction cette année. J’y ai fait mes débuts en 2017 en terminant neuvième des LMP2 avec Nigel Moore et Karun Chandhok (Ligier JS P217 #34 de Tockwith Motorsports, voir photo ci-dessous, ndlr). J’ai eu Filipe (Albuquerque) et Paul (di Resta) comme coéquipiers ces trois dernières années, et j’ai terminé quatrième en 2019. C’est évidemment la plus grande course de la saison pour la majorité des pilotes de sport automobile, j’en suis sûr, ce qui apporte beaucoup de mental, d’émotion et de stress, car c’est une épreuve avec tant d’éléments qui peuvent mal tourner.“
On a encore tous en mémoire la dernière demi-heure stressante des 24 Heures du Mans lorsque la victoire en LMP2 s’est joué dans les dernières boucles. “Mon dernier tour au Mans a été assez spécial. Je suis monté dans la voiture en pensant qu’il s’agissait juste de la ramener à la maison, mais avec les Safety Cars et les Slow Zones, cela a remis la voiture de JOTA en jeu, alors j’ai dû pousser à la limite sans savoir que nous devions aussi nous arrêter à nouveau vers la fin pour un splash. C’était tout ou rien : deux tours qualifs ou presque, prendre des risques dans le trafic tout en pensant que la victoire au Mans était en jeu.“
Tout sourit donc à Phil Hanson ! Cependant, il a un petit regret, en particulier, lors des 24 Heures du Mans. “C’est vraiment dommage qu’il n’y ait pas eu de spectateurs à nos courses. Il aurait été génial de regarder la pitlane depuis le podium des 24 Heures du Mans, par exemple, en voyant tous les fans fêter notre succès. Cela vaut aussi pour mon père (Dick) qui n’était pas présent. Après avoir assisté à la manche de COTA en février et, suite à l’épidémie de COVID qui a balayé le monde, il est resté à la maison et n’a pas assisté aux autres épreuves. Jusqu’alors, il a toujours été présent à mes courses tout au long de ma carrière.”
Maintenant, il est temps de tourner la page 2020 pour Phil Hanson et d’envisager l’avenir, même si son statut va changer. “L’année prochaine, je serai classé “Gold”, ce qui changera certaines choses. Nous devons donc examiner attentivement toutes les options tout en gardant cet nouvelle donne à l’esprit pour 2021″.