La Nissan-Onroak DPi est la dernière DPi a avoir été présentée. Le défi est de taille pour le constructeur français qui a reçu le feu vert de Nissan très tard, ce qui a obligé une nouvelle fois Onroak Automotive à jouer la montre, mais il en faut bien plus pour arrêter l’équipe de Philippe Dumas. Le team principal d’Onroak Automotive a confié que 60% du nouveau package est différent de celui de la JS P217 équipée du moteur Gibson. (In English)
« A plus ou moins grande échelle, tout est différent sur la voiture » a expliqué Philippe Dumas à Sportscar365. « 60% des composants de la voiture sont différents de la JS P217. L’équilibre est différent, certaines parties de la boîte de vitesses sont différentes, le moteur, le plancher, les flancs, la face avant, le capot arrière… tout est différent.
« C’est pour nous un grand défi parce que si vous prenez une Mazda ou une Cadillac, ils ont débuté le projet avec tous ces paramètres avant de construire la LM P2 pour le FIA WEC. Nous avons fait le contraire. Cela fait partie du jeu et c’est très bien d’avoir cette relation avec Nissan. »
Onroak Automotive a dû faire face à un timing serré pour installer le moteur Nissan 3,8 litres V6 double-turbo issu de la GT-R GT3. Le constructeur japonais a donné son accord à la rentrée, ce qui a laissé peu de temps au bureau d’études pour plancher sur la version DPi. « C’était un énorme défi car c’était la première fois qu’un moteur de GT3 se trouvait à l’intérieur d’un prototype » a déclaré Philippe Dumas. « C’est assez nouveau et probablement bon pour l’avenir, justement parce que c’est un moteur de GT3. Il est compliqué de s’imaginer l’espace qu’il faut pour le turbocompresseur, le poids et tout ce qui va autour. C’est quelque chose de très novateur. »
La particularité de la version DPi est d’avoir un poids revu à la hausse, soit environ 50 kg de plus que le Gibson atmosphérique GK428 V8. « Bien entendu, c’était un défi, mais en ce moment nous avons quelque chose à apprendre » a tenu à souligner le team principal. « Nous devons travailler de notre côté et surtout du côté de NISMO pour avoir un poids plus adapté. Lorsque l’on parle d’une différence de 50 kg à l’arrière, c’est très élevé car c’est le pire endroit pour avoir un surplus de kilos. Par conséquent, la distribution du poids est différente. La géométrie est la même, le châssis est le même, les freins sont les mêmes. Donc, nous pouvons partager les informations entre les deux versions. C’est en même temps nouveau et pas nouveau car nous étions dans la même situation entre le moteur Nissan et le Honda sur la JS P2. »
La face avant est la principale différence sur le plan visuel, mais Philippe Dumas a admis que ce n’était qu’une première étape : « Il a fallu trouver un compromis et travailler ensemble parce que le projet est arrivé tardivement. L’IMSA avait besoin de nous donner un peu plus de temps et c’est la même chose pour Nissan. Mon but est de donner confiance à Nissan, que le championnat se passe bien et que Nissan voit l’intérêt d’être là. Je suis confiant sur ce point. Si c’est le cas, Nissan apportera certainement plus de soutien avec un design différent. »
Philippe Dumas a écarté la possibilité de mettre à jour le concept en cours de saison, ce qui reste autorisé par l’IMSA. Le contrat avec ESM court sur une durée de deux ans. Des discussions sont en cours pour faire venir d’autres constructeurs en DPi. « Nous avons été les premiers à faire une LM P2 totalement compatible pour des moteurs Judd, Nissan et HPD » a précisé Philippe Dumas. « Il aurait été impossible de gagner Daytona et Sebring sans le moteur HPD. »