Si l’équipage Signatech-Alpine Matmut n’était pas sur la plus haute marche du podium en juin 2018, c’est bel et bien le team de Philippe Sinault qui a raflé la mise après le déclassement de G-Drive Racing. Cette année, Nicolas Lapierre, Pierre Thiriet et André Negrao ont un double emploi avec le titre mondial et Le Mans. L’équipage 2019/2020 sera confirmé sous peu. Avant la qualification, Philippe Sinault est revenu avec nous sur cette édition 2019 des 24 Heures du Mans en faisant un point sur la suivante.
Comment se déroule le début de semaine ?
“La météo a quelque peu perturbé le programme mais l’essentiel du travail a été fourni il y a 10 jours. On a bien travaillé. Hier, nous n’avons pas beaucoup roulé en début de séance sous la pluie car on ne devrait pas avoir d’eau durant la course. Les pilotes ont bouclé leurs tours obligatoires. On devait assurer un chrono de référence avec Nico.”
Vous aviez des données avec des pneus Dunlop. Le passage aux Michelin change la préparation ?
“Nous avions rarement fait des triples relais avec les gommes Michelin. Nous avons trois types de gommes pour le sec. Après les essais de jeudi, nous aurons bouclé des triples relais avec les trois gammes.”
La préparation de l’équipe est la même que l’année passée ?
“Il n’y a pas de révolution sur la préparation. La météo fait que le programme est ajusté. On maîtrise bien le championnat. Signatech dispute son 11e Le Mans.”
Repartir en WEC vous satisfait ?
“Je suis ravi de poursuivre l’aventure en WEC. Le format du championnat est différent avec un montage inédit. Il y a toute une éducation à faire. Le football y arrive, alors pourquoi pas nous. Selon moi, cela a du sens de terminer par Le Mans car la grande fête est ici.”
Comme tout le monde, vous attendez impatiemment les annonces de vendredi ?
“On attend tous la même chose même si pour nous la priorité sur le court terme est Le Mans et le WEC. Sans faire de langue de bois, il y a des perspectives de réflexion sur ce qui sera annoncé. Le seul sujet assuré est qu’on va continuer en LMP2. Il n’y a pas le moindre plan d’un passage en LMP1 comme on a pu le lire ici et là. On en rêve tous mais cela reste du domaine du rêve.”
Vous avez toujours le plein soutien d’Alpine ?
“Les résultats sont le fond de commerce de nos activités, ce qui rend éligible de nouvelles perspectives. C’est pour cela qu’Alpine nous fait confiance. Un nouveau règlement va transformer l’Endurance et la réponse d’y aller ou pas ne m’appartient pas. On va déjà se concentrer sur la fin de saison et la suivante.”
Vous la voyez comment cette 87e édition ?
“On a un équipage de qualité. Le temps des calculs de savoir si on doit se focaliser sur le championnat ou la victoire n’est pas là. La concurrence est forte, les écarts infimes. Les années passées, on regardait de près les autos et on voyait les petits défauts des uns et des autres. Là, on s’est fait peur. Dix équipes peuvent l’emporter. Dans le passé, il fallait passer le moins de temps possible dans le stand. Maintenant, il ne faut pas rentrer l’auto une seule fois.”
On entend de plus en plus que les LMP2 pourraient être ralenties à moyen terme…
“Qu’on roule en 3.20 ou 3.30 mn n’est pas grave. Le public n’a que faire des chronos surtout si tout le monde est concerné. La vraie question est de savoir comment attirer des constructeurs.”