Avec deux victoires aux 24 Heures de Spa (il était pilote de réserve lors de la 3e), Pierre Dieudonné fait partie des plus capés de la classique belge. L’un des directeurs sportifs du Belgian Audi Club Team WRT aura une nouvelle fois le casque vissé sur la tête cette année dans le stand WRT pour suivre l’évolution des Audi R8 LMS GT3.
Pierre Dieudonné a vu l’évolution de la classique belge au fil des ans et 2019 s’annonce comme l’une des plus intéressantes : “Je pense que l’on va assister à l’une des plus belles éditions. Les constructeurs mettent chaque année de plus en plus de moyens. Ils y vont tous pour gagner, pas pour faire de la figuration. En toute logique, le niveau de préparation augmente.”
WRT fera rouler cette année quatre Audi R8 LMS. L’écurie belge emmenée par Vincent Vosse est la première à s’être imposée dans l’ère Blancpain. En 2011, Greg Franchi, Mattias Ekström et Timo Scheider raflaient la mise. “Il ne faut plus comparer l’épreuve avec 2011”, souligne Pierre Dieudonné. “Audi avait placé la barre très haut et les autres constructeurs ont voulu en faire autant. Au début, c’était WRT contre Marc VDS Racing Team. Pour BMW, Spa est vite devenu un terrain de chasse. McLaren n’a jamais réellement mis les moyens, Bentley n’a jamais concrétisé, Ferrari a plutôt joué la carte Pro-Am et Porsche a longtemps été anti GT3.”
La préparation de l’équipe WRT pour Spa sera aussi minutieuse que les années passées : “On a atteint un niveau de préparation très élevé chez WRT et nos adversaires ont monté le niveau. Pour nous, le soutien d’Audi est identique à celui d’il y a quatre ou cinq ans.”
Quand on demande un favori à Pierre Dieudonné, il ne faut pas s’attendre à avoir une réponse : “Il n’y a pas vraiment une marque qui se dégage sachant que c’est difficile de dégager un favori avant le départ. Il y a tellement de bonnes autos. L’épreuve n’a jamais été aussi relevée, même du temps du Tourisme. Dans le passé, perdre un tour pouvait se rattraper. En Europe, on peut perdre du temps suite à la sortie d’un safety-car, ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis. En 2018, nous avons perdu du temps sans que l’on soit fautif. La pilule est dure à avaler. Il y a le show à l’américaine et le casino à l’européenne. Personnellement, je suis plutôt adepte du show. Les GT3 sont devenues très fiables dès que les constructeurs sont arrivés.”
Pierre Dieudonné a longtemps partagé son temps entre les 24 Heures de Spa et les 24 Heures du Mans : “Pour les pilotes de ma génération, Le Mans est un monument historique. Le Mans reste Le Mans. Maintenant, pour un jeune pilote, Spa est peut-être plus haut que Le Mans. J’ai remporté les 24 Heures de Spa 1981, mais c’était juste la plus grande course…de tourisme.”