Avec 6 Audi R8 LMS et 19 pilotes au départ des Total 24 Heures de Spa, le Belgian Audi Club Team WRT s’attend à une semaine bien chargée. Par chance, l’écurie belge peut compter sur l’expérience de Pierre Dieudonné et Thierry Tassin pour mettre en place les stratégies idéales pour rafler la mise trois ans après le dernier succès. Pierre Dieudonné, l’un des directeurs sportifs de l’écurie belge, sait que la moindre fausse note dans la préparation ne permettra pas de s’imposer dimanche à 16h30.
Selon vous, la course s’annonce encore plus relevée cette année ?
“Il suffit de voir l’implication des constructeurs pour s’en convaincre. Audi a été la première marque à prendre cette course au sérieux et les autres ont suivi. La course se prépare de la même façon même s’il faut sans cesse hausser son niveau de jeu. Tout doit être parfait. Chaque année, il y a plus de monde. On multiplie les difficultés quand on multiplie les hommes.”
Il faut donc sans cesse se remettre en question ?
“Tous les ans, on arrive à trouver un petit quelque chose qui peut faire la différence. Cela rejoint l’évolution du sport automobile en général. Un Jo Siffert venait sur les circuits avec sa Formule 1 attachée sur une remorque. Guy Ligier en a fait de même. Il était possible de faire de la F1 avec deux mécaniciens.”
Quand le niveau de compétitivité augmente, les coûts augmentent également…
“Le sport automobile est en quelque sorte comme une éponge. Tout l’argent disponible est pris et l’escalade financière représente un danger. Ensuite, le tout se régule de lui-même. Stéphane Ratel est très attentif à tout ce qui peut se passer. Il a connu une époque faste du temps du début du championnat FIA GT à la fin des années 90 avant de connaître une période plus compliquée une fois que le constructeurs sont partis. C’est le même problème pour Le Mans. La technologie a tellement été poussée vers le haut que même les constructeurs tirent la langue financièrement. Il faut donc redescendre pour les intéresser.”
Cette grille 2017 est tout de même magnifique…
“On atteint le top du top. Je ne vois pas d’autres disciplines qui peuvent réunir autant de pilotes d’un tel niveau. La Balance de Performance est bien maîtrisée même si le paramètre pneumatique est trop important. Le pneu devrait amener que des avantages, mais là il complique la vie.”
La Journée Test a permis de mieux comprendre le pneumatique ?
“S’il devait faire chaud, ce serait un vrai problème. Le pneu se dégrade très vite. On devrait avoir un produit stable et éprouvé. C’est assez perturbant quand on regarde le niveau actuel du championnat.”
Quel est le favori ?
“Je n’ai pas la réponse mais beaucoup peuvent l’emporter. On a souvent connu des rivalités entre marques mais je ne pense pas avec une telle intensité. Une course intéressante est une course qui se décide le dimanche. On a connu ça quand on a gagné. C’est aussi ce qui s’est passé l’an dernier. On vit la course avec émotion et les émotions font qu’il y a de l’enthousiasme. C’est aussi arrivé au Mans ces deux dernières années.”
Les courses d’endurance ont bien évolué ces dernières années…
“Cela fait bien longtemps qu’on dit que l’on assiste à un sprint de 24 heures. Les autos sont plus faciles à piloter. Maintenant, il ne fait aucun doute qu’il ne faut rien lâcher. C’est l’évolution du sport automobile qui veut ça.”