Pierre Fillon, le président de l’ACO, était présent lors de l’annonce de la Liger European Series avec Gérard Neveu, Pierre et Jacques Nicolet. Il est revenu sur le lancement de cette nouvelle série et fait le point sur les championnats en cours et nous parle de l’Hypercar dont le règlement a été dévoilé le mois dernier au Mans.
Parlez-nous de la Ligier European Series…
« Il y a une pyramide de l’endurance qui commence en LMP3 et GT3 en Michelin Le Mans Cup. Ensuite, on monte vers le GTE, le LMP2 et le LMP1. Il y a des championnats comme la Michelin Le Mans Cup, l’Asian Le Mans Series, l’European Le Mans Series, nos amis américains de l’IMSA, le WEC et les 24 Heures du Mans. On s’est rendu compte qu’il y avait pas mal de gentlemen-drivers et de jeunes pilotes qui n’avaient pas l’argent tout de suite pour aller vers la première étape, c’est-à-dire le LMP3. D’un coté, on a ces jeunes pour qui cela coûte déjà un peu d’argent, qui doivent rassembler un budget et certains n’arrivent pas à le trouver. De l’autre, il y a des gentlemen qui adorent piloter, continuent à faire des stages dans nos écoles de pilotage. Ces derniers roulent de plus en plus, mais ne franchissent pas le pas de la compétition. Quand on leur dit qu’il faudrait aller en LMP3, ils sont un peu réticents. On s’est dit qu’il fallait trouver quelque chose entre les deux. Entre temps, nous avons discuté avec Jacques Nicolet qui a lancé sa JS P4 et sa JS2 R. On s’est dit que ce serait bien de se mettre ensemble et créer cette série. Elle va être très abordable, va permettre à ces gentlemen drivers et ces jeunes de s’aguerrir à la compétition. Je pense qu’ils y prendront goût en découvrant le paddock de l’ELMS, ils verront ce qu’est le LMP3, le LMP2. Certains ne resteront peut-être qu’à ce niveau-là, mais ils seront déjà dans le bain de la compétition. D’autres franchiront les étapes et finiront aux 24 Heures du Mans. »
Nous sommes presqu’à mi-saison en ELMS. Quel est votre premier bilan ?
« Nous avons un superbe plateau aussi bien en termes de nombre de voitures qu’en qualité. Le niveau de compétition est très élevé comme on a pu le voir aux 24 Heures du Mans où les LMP2 venant d’ELMS étaient très proches de celles qui font le WEC. Aujourd’hui, l’ELMS va très bien ! »
Mardi et mercredi va avoir lieu le Prologue WEC. Nous en sommes à 30 voitures suite au retrait de SMP Racing. Comment voyez-vous la saison qui se profile ?
« Nous allons quand même avoir une bonne saison car nous avons une belle grille. SMP Racing est une déception pour nous, c’est sûr, mais c’est leur choix. Nous allons quand même avoir une bagarre en LMP1, nous avons été capables de faire une EoT aux 24 Heures du Mans qui a montré que le deuxième temps absolu avait été fait par une Rebellion et nous pouvons encore améliorer cela. Le plateau est beau en LMP2 et en GTE-Pro, même si nous avons perdu Ford, qui devait s’arrêter de toute façon, et BMW. En GTE-Am, la bagarre sera aussi très intéressante. Une belle saison en perspective qui se terminera aux 24 Heures du Mans. Nous sommes, bien entendu, en train de préparer la suite avec l’Hypercar. »
En marge des 24 Heures du Mans, vous avez présenté le règlement Hypercar. Où en est-on quelques semaines plus tard ?
« Il y a un bel engouement et beaucoup de questions. Pour le moment, nous avons deux constructeurs engagés, Aston Martin et Toyota, qui travaillent d’arrache pied pour être prêts en septembre 2020 car nous savons que les délais sont courts. Nous avons d’ailleurs vu l’Aston Martin Valkyrie rouler à Silverstone, cela promet. Il y a quatre autres constructeurs autour de la table. Maintenant, le règlement est figé, les marques le connaissent et peuvent travailler dessus. Nous sommes donc confiants pour 2021. »
Etes-vous toujours en discussion avec les responsables de l’IMSA ?
« Tout à fait. Nous discutons en permanence avec eux. On se voit tous les trois mois avec Jim France, Scott Atherton et Ed Bennett et on avance. Ils sont dans leur nouveau règlement DPi pour 2022 et nous, nous avons l’Hypercar qui démarrera en 2020. Nous avons toujours cette volonté de voir si on peut équilibrer les deux séries et faire en sorte que les voitures puissent rouler dans les deux championnats. Il faut être confiant.»