En 1930, Marguerite Mareuse et Odette Sisko se partageaient le baquet d’une Bentley Type 40 aux 24 Heures du Mans avec une 7e place finale à la clé. L’année suivante, le tandem féminin a été disqualifié pour avoir anticipé un ravitaillement. Près de 60 femmes ont pris au moins un départ au Mans depuis 1923, la dernière en date étant Christina Nielsen.
Pierre Fillon, président de l’ACO, espère bien voir dans le futur de plus en plus de femmes sur la grille de départ de la plus grande course d’endurance au monde.
“On ne peut pas forcer les filles à devenir pilote”, nous a confié Pierre Fillon. “Il faut oser sachant que les barrières sont psychologiques. Il faut mettre en place des filières tout en ayant à l’esprit que les filles auront le même problème que les garçons quand il s’agira de trouver des budgets. La FIA et l’ACO poussent pour faire bouger les choses. Pourquoi pas à l’avenir avoir au moins une femme dans chaque équipage au Mans ? Il faut aussi convaincre les équipes que c’est possible. On travaille dur sur le sujet et on en dira plus en juin prochain dans le cadre des 24 Heures du Mans. Le but est aussi que toutes les femmes puissent avoir un accès au sport automobile.”
Ces dernières années, différents projets ont été à l’étude. Des équipes ont travaillé sur un trio féminin, d’autres pour avoir une équipe entièrement féminine.
“La discipline Endurance est parfaitement adaptée aux femmes” poursuit le président de l’ACO. “Il ne suffit pas de savoir aller vite, il faut réfléchir, partager, analyser, calculer, anticiper. La stratégie est importante et il faut savoir préserver l’auto. Ce n’est pas une question d’être un homme ou une femme. C’est juste une histoire de compétence. On fera tout ce qui est possible pour former dès le plus jeune âge.”
Quand on pose la question au président de l’ACO s’il serait bon de voir une équipe féminine de A à Z au départ des 24 Heures du Mans, la réponse est claire : “Pourquoi mettre des femmes uniquement dans une équipe ? On sait qu’elles sont capables de faire aussi bien que les hommes si on fait ce qu’il faut pour cela. Le sport automobile n’est pas discriminatoire. Il n’y a pas de classement distinctif entre les deux sexes et personne ne s’en plaindra.”
Voir une femme dans chaque équipage ne sera pas pour juin prochain. Avant d’en arriver là, les femmes seront à l’honneur cette année aux 24 Heures du Mans puisqu’une délégation de saoudiennes sera invitée à assister à la course. L’Arabie Saoudite, dernier pays dans le monde où les femmes n’avaient pas le droit de conduire, va enfin permettre aux femmes de prendre le volant dans leur pays à compter de juin prochain. Le Pavillon de la Femme devrait lui aussi être renouvelé au sein du village durant la semaine des 24 Heures.