Pierre Fillon a connu un début d’année 2017 bien animé. Entre la finale Asian Le Mans Series à Sepang, les 24 Heures de Daytona, le travail sur les listes des 24 Heures du Mans, de l’ELMS et du FIA WEC, le président de l’Automobile Club de l’Ouest a eu les yeux rivés sur plusieurs dossiers ces dernières semaines. Maintenant que ces listes sont connues, Pierre Fillon a fait le point avec nous sur la saison à venir.
Quel est votre regard sur les trois listes ?
« Nous avons trois belles listes. La bonne surprise nous vient du LM P2 où on pouvait être inquiet sur le nombre de nouvelles autos. Finalement, seuls les châssis 2017 rouleront avec un record de 25 autos aux 24 Heures du Mans. La présence d’une troisième Toyota rajoute du piment qui nous promet un beau duel au plus haut niveau comme on en a connu dans le passé. Il y a eu Ford/Ferrari, Matra/Porsche, Peugeot/Audi et bien d’autres. La bagarre en LM P1 s’annonce très intense tout au long de l’année. Le GTE nous gratifie de belles listes avec l’arrivée d’un titre mondial Constructeurs. »
Le GTE a le vent en poupe. C’est aussi votre avis ?
« Nous avons quatre marques en FIA WEC plus Corvette au Mans. BMW fera son arrivée en 2018 et d’autres marques discutent pour rejoindre le championnat. Il ne faut pas voir le développement du GTE comme un désintérêt des catégories prototypes. Le Mans a toujours été fait de protos et de GT. J’y vois là une pertinence de la pyramide Endurance entre l’Europe, l’Asie et les Etats-Unis. »
La pyramide Endurance est plus que jamais d’actualité…
« Exactement ! On a des équipes ELMS qui montent en FIA WEC et la pertinence du LM P3 qui joue parfaitement son rôle d’entrée dans les différents championnats continentaux. Des équipes LM P3 passent en LM P2, sans oublier l’Asie qui s’affirme de plus en plus comme une place forte. »
Voir seulement deux suppléants aux 24 Heures du Mans n’est-il pas un handicap ?
« Cela n’a échappé à personne que l’ACO prend maintenant 60 autos et non plus 55. Les équipes inscrites sont sérieuses. Certes, le nombre de suppléants est moins important mais la grille est solide. Il a aussi fallu pallier au départ d’Audi. »
L’ACO et la FIA vont continuer à réduire les coûts ?
« C’est la priorité absolue. Nous avons déjà mis en place différentes choses comme la réduction du personnel, du développement des autos, du nombre de journées d’essais, etc… Les LM P1 sont devenues tellement compétitives et si proches que les coûts sont montés. Il faut maintenant réfléchir à l’après 2019 en gardant un règlement qui continue de faire la part belle au côté technologique. L’ADN et la philosophie des 24 Heures du Mans ne changeront pas. Toutes nos équipes travaillent avec les constructeurs pour réduite très sérieusement les coûts. C’est de cette façon que nous allons attirer de nouveaux constructeurs. »
La classe LM P1 non hybride va être assez calme cette année, mais on sent un frémissement pour l’avenir. Là aussi, il faut attirer plus de concurrents…
« On s’attendait de toute façon à une année 2017 de transition. Les annonces faites ces derniers temps vont dans le bon sens et j’espère que ce n’est qu’un début. Les autos vont être plus proches des hybrides. Tout est mis en place pour avoir plus de constructeurs dès 2018. »
Il faut aussi s’attendre à un développement de la catégorie GTE ?
« De nouveaux projets sont dans les tuyaux. Nous avons de très belles marques et le titre mondial FIA est un vrai plus. Le GTE est tout sauf en difficulté. J’espère que nous pourrons compter sur un constructeur de plus dès 2019. Le GTE-Pro est une catégorie de constructeurs et le GTE-Am doit permettre à des équipes privées de rouler au plus haut niveau. »