D’après le site de l’ACO : Pierre Fillon, Président de l’Automobile Club de l’Ouest, livre sa réflexion sur les annonces du Comité Interministériel de la Sécurité Routière, notamment la limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire. Et propose d’autres pistes indispensables.
“Si la période est actuellement aux vœux, il n’existe en tout cas aucun doute sur la sincère volonté de tout un chacun de réduire le nombre d’accidents mortels sur les routes françaises. Toujours trop élevé, et en hausse sur nos routes ces dernières années. Abaisser la vitesse maximale autorisée de 90 à 80 km/h sur le réseau secondaire français, soit sur 400 000 km, sera-t-il le vrai coup de frein pour enrayer la recrudescence des décès sur la route? Je voudrais le croire même si de par mes fonctions à l’ACO, mes échanges réguliers avec la gendarmerie, la préfecture, les spécialistes de la sécurité routière, les bénévoles comme les professionnels, les services de secours, les entreprises, les mairies, je suis persuadé que d’autres pistes de travail semblent indispensables, voire prioritaires.
Ainsi, en septembre dernier, lors d’un séminaire consacré à la sécurité routière (au cours duquel nous avons signé une charte d’engagement), ces différents intervenants précités et particulièrement concernés, s’inquiétaient surtout de la récidive d’infractions graves sur la route, de l’alcool au volant (responsable dans notre département de 40% des accidents mortels en 2016), de la conduite de plus en plus fréquente sous l’emprise de produits stupéfiants, mais aussi de l’entretien (parfois négligé) du réseau, du caractère accidentogène de certains ronds-points ou carrefours ou encore de l’usage du téléphone. Sur ce dernier point, les décisions prises sont à saluer.
Mais plus généralement, la situation reste celle-ci : en 2017, j’ai parcouru 15 000 km au volant, dont 1/3 sur route secondaire et je n’ai été soumis à aucun contrôle d’alcoolémie.
Quelle est la différence entre l’alcool à 80 et l’alcool à 90 ? Ces 10 km/h feront-ils seuls la différence ? Ce serait si simple. Comme un vœu pieux.
Avec Bernard Darniche, nous évoquons souvent ce sujet et le projet de développer une sérénité routière, plus qu’une sécurité routière, qui responsabiliserait le conducteur, qui assurerait sa formation, l’accompagnerait dans son parcours tout au long de sa vie, de jeune à sénior, en ville comme à la campagne. »