Ligier Automotive a de quoi être satisfait de la prestation des châssis Ligier en Floride à l’occasion des 24 Heures de Daytona. L’unique Ligier JS P217 au départ a terminé au pied du podium de la catégorie LMP2 après une course sans encombre et les JS P320 ont bien figuré sur la classique floridienne de début d’année avec un doublé en LMP3. A l’aube d’une nouvelle saison européenne, Pierre Nicolet, directeur général de Ligier Automotive, est revenu pour Endurance-Info sur ce qui attend le constructeur français.
La nouvelle Ligier LMP2 et le développement du LMDh se poursuivent ?
“La date d’introduction pour la plupart des constructeurs en LMDh est fixée à 2023. La colonne vertébrale sera la même que la nouvelle LMP2. Il faut donc faire les meilleurs choix dans les deux catégories. L’apport de HP Composites est très important pour nous pour la production de l’outillage et des pièces composites. En interne, nous pouvons continuer la simulation et l’étude de la carrosserie le plus longtemps possible avant de geler le tout.”
Une seule Ligier JS P217 était à Daytona, une sera en Asian Le Mans Series et on verra une Ligier en WEC. Il est temps que la nouvelle voiture arrive ?
“Pour Ligier, la catégorie LMP2 est la plus haute où le constructeur est présent. Depuis 2018, nous avons vu pas mal de nos clients passer à la concurrence. C’est pour nous un crève-coeur de ne voir qu’une seule Ligier JS P217 à Daytona et en WEC même si c’est toujours positif de voir que nos clients nous font confiance. Nous sommes loin des objectifs fixés avec cette auto. On met toute notre énergie à satisfaire nos clients avant de revenir encore plus fort en 2023. Voir trois LMP2 en 2020 était difficile à vivre.”
En revanche, tout va pour le mieux en LMP3 avec la JS P320…
“La nouvelle Ligier JS P320 a rencontré pas mal de succès, et ce dès 2020. La saison 2021 a bien débuté à Daytona. On doit cela à tout le travail fourni par le bureau d’études depuis 2019 avec la version Evo de la JS P3. Les six derniers mois n’ont pas été simples à gérer du fait de la complexité de la situation sanitaire pour l’acheminent des pièces. Nos équipes en France et aux Etats-Unis ont fait un travail remarquable. Nous avons hâte que 2021 confirme tout le potentiel de la Ligier JS P320.”
Vous attendez aussi un développement de la Ligier European Series ?
“Nous avons modifié le format des essais libres pour mieux adapter le fait de rouler à deux pilotes sur une séance d’1 h 30. L’autorisation de voir des équipages Silver-Silver est bien pour la pyramide endurance. Il ne faut pas oublier le refonte du paddock avec, en plus, des dotations pour les équipes et les pilotes. Nous comptons sur un plateau global d’environ 20 autos avec une belle répartition entre JS P4 et JS2 R. Pour ce qui est du championnat français, le plateau est en augmentation avec 25 autos espérées cette année. L’Italie, qui débute en 2021 avec les produits Ligier, devrait pouvoir compter sur une quinzaine d’autos.”
Est-ce possible de voir la JS2 R dans le nouveau Championnat de France de Tourisme ?
“Le sujet n’a pas été à l’étude même si je pense qu’elle pourrait l’être avec la mise en place d’une BOP.”
La monoplace est toujours au centre des discussions chez Ligier Automotive ?
“Le bureau d’études travaille pour proposer une nouvelle Formule 4 en 2022 pour le marché américain. Elle remplacera l’actuelle JS F4. Notre ambition est d’être disponible dans l’ensemble des championnats à travers le monde. Ligier tient à continuer son engagement en monoplace.”
D’une façon générale, les voyants pour l’avenir sont plutôt au vert…
“Construire des voitures de course est le plus beau métier du monde, mais la situation actuelle rend ce métier compliqué compte tenu de l’incertitude. Prévoir quelque chose n’est pas simple. Malgré tout, Ligier continue de travailler sur la colonne vertébrale LMDh/LMP2. Nous travaillons les deux sujets de front avec pour ambition de fournir la meilleure LMP2 possible et une des meilleures LMDh. Ligier n’est pas dans l’esprit de travailler dans le vide. La catégorie LMDh fait partie des plus beaux projets pour un constructeur privé comme nous. Il faut se donner les moyens et c’est ce qu’on fait.”