Pierre Ragues va disputer ces 12e 24 Heures du Mans dans quelques jours. Il a déjà une longue expérience de la catégorie LMP2 (10 sur 11 participations). Il évoluera ce week-end avec son habituel coéquipier ELMS, mais rookie au Mans, Nicolas Jamin ainsi que le double lauréat des 24 Heures du Mans, Romain Dumas. A eux trois, ils forment l’un des équipages les plus solides de la catégorie…
Le trio Pierre Ragues / Nicolas Jamin et Richard Bradley ont connu un début de saison fait de hauts et de bas en ELMS. « Je suis content du début de saison à titre personnel. Cependant, nous avons eu un souci de performance lors de la deuxième partie de la manche du Castellet plus une crevaison lente qui nous ont privé certainement d’une victoire. A Monza, nous n’avons pas disputé la séance collective du mercredi, mais vu le niveau de toutes les équipes cette saison, nous avons galéré. En plus, avec tous les Full Course Yellow, drapeaux rouges lors de la séance libre 1 plus un problème technique dans la 2e, nous n’avons pas fait beaucoup de kilomètres avant la course. Ça nous a coûté cher et pleins de petits paramètres sont venus nous gâcher notre épreuve, mais nous en avons trouvé les causes ! Nous sommes un peu frustrés car nous avons pourtant fait un bon début de saison ! »
Changement de décor en ce mois de Juin avec la première participation de l’équipe aux 24 Heures du Mans, mais lors de la publication de la liste, rien n’était pourtant gagné : la #30 était alors première réserviste. « Je n’étais pas vraiment confiant, une fois la liste parue, avec les équipages qui n’étaient pas pris. Je n’en veux pas au Comité de Sélection. On peut dire qu’il y a trop de GTE Am, mais je trouve que c’est aussi ce qui fait la magie du Mans. On a aussi vu que nous étions devant la 2e Ligier de United Autosports et quand on voit ce que cette équipe met pour disputer les séries badgées ACO ! Oui, nous avons un bel équipage, oui nous avons montré de belles choses l’an dernier en ELMS, oui nous avons aussi Norma et nous sommes fournisseurs de LMP3. Nous avons respecté le choix d’une sélection qui n’était très certainement pas facile à faire. »
Depuis, l’ORECA 07 bleue et noire a été admise suite au forfait de la Ferrari 488 GTE #55 de Spirit of Race. Épaulé par Romain Dumas, Pierre Ragues et Nicolas Jamin ont d’abord pris part à la Journée Test. « Cette session a été à l’image de notre début de saison : super bien ! Nous avons tous bien pris nos marques. Nico a fait ses dix tours et s’est très montré à l’aise. Les nouveaux pilotes au Mans sont maintenant bien aidés avec les murs au niveau des Virages Porsche qui sont moins proches qu’avant. On est bien plus à l’aise, il y a plus de visibilité. Avec le talent qu’a Nico, il s’est très vite acclimaté, mais nous n’avions pas beaucoup de crainte. Avec les expériences conjuguées de Romain et de moi-même car je connais bien Le Mans et cette catégorie, cela s’est très bien passé pour lui. Nous avons fait une super journée test, vraiment, travaillant sur l’usure des pneus, sur la consommation, mais pas sur la qualification car ce n’est pas du tout notre objectif. Nous faisons de très bons temps, l’équipage est vraiment homogène, nous nous tenons en moins de trois dixièmes. Il faut que cela continue cette semaine. »
Maintenant, place aux qualifications puis à la course pour le Caennais. « On a déjà vu des rookies remporter les 24 Heures du Mans. Ce serait la chance de Nico et celle de Duqueine Engineering qui découvrent les 24 Heures du Mans. Il y a certes un gros plateau, mais l’équipe a énormément bossé. Même quand nous n’avons, au début, pas été acceptés sur la liste officielle, les gars ont continué d’y croire et de travailler très fort, ce qui fait que nous avons été vite prêts pour les premiers essais. Rien n’a été laissé au hasard, ils se sont bien structurés. C’était super apaisant et il y a tout pour bien faire. Nous allons viser l’arrivée car franchir la ligne d’arrivée au Mans est toujours quelque chose. Dans un coin de notre tête, il y a évidemment le podium, mais avec le nombre de LMP2, nous savons que ce sera dur. Je le dis souvent : c’est Le Mans qui choisit son podium et encore plus son vainqueur. En 2017 (sur l’Alpine A470 de Signatech Alpine Matmut avec André Negrão et Nelson Panciatici, ndlr), je suis passé à coté de la 3e place sur la piste. Je l’ai récupérée sur tapis vert mais cela n’a pas la même saveur que de monter sur la boîte le dimanche soir. Il faut croiser les doigts, tout est faisable et c’est peut être la bonne année ! »