Suite et fin de notre entretien avec Pierre Ragues. Sur cette dernière partie, il parle de son Rallye Monte Carlo et donne les raisons pour lesquelles il aime cette discipline. Il dévoile également son programme 2021…
Comment s’est déroulé votre Rallye Monte Carlo ?
« On m’aurait dire, à l’arrivée des 24 Heures du Mans 2020 en septembre dernier, que j’allais disputer le Rallye Monte Carlo, je n’y aurais pas cru, c’était vraiment impossible ! Mais comme Monza, s’est bien déroulé, faire un premier Rallye Monte Carlo était plus possible. Le plateau RGT devait être sympa, mais on n’a finalement été que cinq au départ, cinq à l’arrivée. Nous cassons une transmission lors de la 2e spéciale et nous rentrons au parc fermé le premier soir avec 10 minutes de retard. Emmanuel Guigou et Raphaël Astier étaient vraiment un ton au dessus sur cette épreuve, je m’y attendais. Je me suis battu un peu à distance avec Cédric Robert (tous ces concurrents sont sur des Alpine A110 Rally RGT, ndlr) qui est un ancien pilote usine Peugeot. Le dernier jour, j’ai fait quelques bêtises dont un tête à queue qui m’a coûté du temps à deux spéciales de la fin et je me suis dit : ‘”là on arrête”. Le but était de ramener la voiture à Monaco où nous terminons 4e de la catégorie. »
Qu’est ce qui vous plait dans le Rallye par rapport à l’Endurance ?
« Il y a plusieurs choses que j’aime dans le rallye. Le point le plus important, c’est que cela reste un sport mécanique où j’ai l’impression de tout réapprendre. Certes, j’en fais depuis 2014, mais j’en dispute tellement peu par saison, trois ou quatre, que je peux prendre beaucoup d’expérience. J’ai redécouvert presqu‘une discipline et ai trouvé cela top alors j’avais 30 ans à mes débuts (2014). Il ne m’a pas fallu tout réapprendre, mais presque car les techniques de pilotage, les techniques de réglage d’une voiture sont très différentes. Autant en circuit, on veut qu’elle soit performante et peut être moins confortable, même si c’est peut être moins vrai en endurance, autant en rallye, j’ai besoin d’une voiture dans laquelle je suis confiant plutôt que performante par rapport à mon niveau en rallye actuel. Ce qui est assez “rigolo”, c’est de faire des séances d’essais. Malheureusement, mes défauts reviennent vite quand je suis en tests. Pour faire ce genre de roulage, on ferme des routes, mais sur 3 ou 4 kilomètres seulement. A un moment, on les connait par cœur même si il y a plus de virages qu’en circuit. Je règle alors la voiture pour chercher de l’efficacité, mais quand j’arrive sur un rallye, la voiture est efficace, mais ne me donne pas confiance donc je vais moins vite, je perds de la performance. C’est le juste milieu qu’il faut trouver et c’est ce qui est très sympa.
Un autre point intéressant est la relation avec son copilote (Julien Pesenti, ndlr), partager autant avec quelqu’un, c’est top. En Endurance, on partage avec son coéquipier, mais on n’est pas ensemble dans la voiture. Là, on est ensemble du matin au soir l’un à côté de l’autre. Certes, en Endurance, on partage, mais on n’est pas assis côte côte dans l’auto.
Le troisième point est que tout cela est réalisé en interne, c’est-à-dire que la voiture est chez nous, elle est 100% à nos couleurs. Nous faisons tout, cela va de la réservation d’hôtels à la préparation de la voiture. Ce n’est pas forcément le côté le plus sympa, mais de temps en temps gérer ses propres déplacements et ceux des gars, c’est bien. Avec l’expérience des écuries que j’ai pu rencontrer ou pour qui j’ai pu rouler, j’ai appris à leur côté, donc il y a des choses que je sais, mais c’est intéressant et sympa de le faire soi même ! »
Votre année 2021 va donc tourner autour du rallye ? Vous verra-ton en Endurance cette année ? Et les 24 Heures du Mans ?
« Oui, mais je cherche néanmoins un volant en ELMS ou en WEC ou aux 24 Heures du Mans, mais jusqu’à présent, après plusieurs négociations plus ou moins importantes, je n’ai pas encore réussi à trouver de volant. Donc je suis parti sur un engagement en R-GT, mais l’objectif n’est pas de basculer sur un truc 100% rallye. J’aimerais trouver quelque chose pour Le Mans. J’ai 37 ans, j’ai encore de belles choses à faire en Endurance, mais pour le moment, je n’ai pas trouvé avec mon manager Ange Pasquali de Quadra Sports. Maintenant que la liste des 24 Heures du Mans est parue, il y aura des opportunités. Je suis monté une fois sur le podium et une fois sur tapis vert, j’aimerais me battre à nouveau pour la victoire dans ma catégorie que ce soit GT ou LMP2.»
Les parties 1 (ICI) et 2 (ICI) sont à relire !