Ingénieur la semaine chez Alpine, Pierre Sancinéna est pilote le week-end. Le champion Alpine Elf Europa Cup 2018 change de registre cette saison. Le Normand rejoint la Filière Frédéric Sausset by SRT41 sur les deux premières courses de l’European Le Mans Series. Si vous suivez Pierre Sancinéna sur Twitter, vous y lisez dans sa bio : un objectif, les 24 Heures du Mans.
Ces deux piges en LMP2 doivent lui ouvrir d’autres portes pour réaliser son objectif. Sitôt descendu de l’Oreca 07 qu’il découvrait à Barcelone ces derniers jours en compagnie de Takuma Aoki et Nigel Bailly, Pierre Sancinéna est revenu pour Endurance-Info sur sa découverte du prototype.
Comment en êtes-vous arrivé à rejoindre ce programme ?
“Je connais Fred (Sausset) depuis un moment par l’intermédiaire d’un partenaire. On s’est vu à différentes reprises lors d’événements où on se tenait au courant des programmes de l’un et de l’autre. Fred savait que j’aspirais à rouler en LMP2. Les discussions ont débuté en février quand une place s’est libérée dans l’équipage. Bien entendu, j’ai dit oui tout de suite.”
Le premier roulage a été positif ?
“J’ai roulé en début de semaine dernière à Barcelone où l’émotion était clairement là. Cela fait longtemps que je regardais les LMP2 et là j’ai enfin pu rouler en piste. Actuellement, il n’y a pas grand-chose de mieux qu’une LMP2. Cette voiture est incroyable, on sent tout de suite que tout est surdéveloppé et que tout est poussé pour la performance. Malheureusement, les premiers tours ont été bouclés sous la pluie, mais en dépit de cela, il y avait du grip. L’aéro me parle par rapport à mon métier de tous les jours. Ce roulage était pour moi une belle expérience qui avait, pour objectif, de découvrir l’auto et de valider la position de conduite. Mon gabarit de 1m90 n’est pas facile à mettre dans l’habitacle.”
L’Oreca 07 est équipée de commandes spéciales ?
“Elle est quasiment normale. Il y a juste un embrayage au volant avec une palette. Takuma et Nigel ont une palette à gauche pour accélérer. On se sert tous les trois de celle de droite pour monter et descendre les vitesses. On tire pour monter les rapports et on pousse pour les descendre. Bien entendu, il faut plus de temps pour changer de pilote, d’où l’obligation de rentrer la voiture dans le stand pour effectuer le changement. Nous sommes là pour apprendre et mettre en avant la prouesse technique et celle des pilotes.”
Ce programme doit vous permettre de franchir un nouveau cap ?
“Je tiens déjà à remercier chaleureusement Fred pour cette très belle opportunité. Cette expérience va donner un sérieux coup de pouce à ma carrière de pilote. J’avais besoin de rouler en LMP2 avant d’aller voir d’autres équipes. Avoir du roulage me permet d’être disponible en cas de besoin. C’est pour moi un programme unique cette saison sachant que je développe en parallèle mes activités de coaching chez Classic Racing School et le soutien de Isack Hadjar. Rouler en LMP2 est l’aboutissement de beaucoup de travail.”