Pensionnaire du Thiriet by TDS Racing en European Le Mans Series depuis les débuts de l’équipe en LM P2, Pierre Thiriet passe à la vitesse supérieure cette saison en rejoignant les rangs du FIA WEC sur l’ORECA 07/G-Drive Racing en compagnie de Roman Rusinov et Alex Lynn. Le Vosgien garde tout de même un pied chez TDS Racing puisque c’est bien l’équipe de Xavier Combet et Jacques Morello qui supervise l’engagement de la LM P2 qui roule sous bannière russe. Le trio compte sur les 6 Heures de Spa pour faire mieux que la 5e place décrochée à Silverstone. Pierre Thiriet est revenu avec nous sur ses débuts avec le G-Drive Racing.
Que retenez-vous de Silverstone ?
“Le résultat est quelque peu décevant car nous nous attendions à mieux. On espérait un podium car nous avions les armes pour cela. Un petit grain de sable est venu enrayer la machine avec une stratégie qui n’a pas totalement fonctionné. On pouvait faire mieux et nous allons apprendre de cela.”
Vous retrouvez des têtes connues dans l’équipe ?
“Le team s’est renforcé car le TDS Racing fait rouler une auto sous son nom. De nouvelles personnes de G-Drive Racing sont arrivées, ce qui a changé les habitudes. La vision est différente et c’est très intéressant. Il y a un vrai échange et les membres du TDS Racing sont toujours présents. Le mix fonctionne très bien. Chaque équipe dispose d’un ingénieur de talent.”
Comment se passe l’entente avec vos coéquipiers ?
“Roman a un fort potentiel. Il a une belle analyse de la course et une très bonne anticipation des choses. Alex a montré une très belle pointe de vitesse. Il a l’habitude de la monoplace mais il s’est très vite acclimaté à la discipline Endurance. Il a tout de même l’expérience du FIA WEC avec quelques courses disputées en 2016. Il gère parfaitement le trafic et sa qualification à Silverstone a été excellente. Nous avons tous les trois un ressenti similaire sur l’auto, ce qui nous permet d’avancer assez vite sur les réglages de l’auto. Nous avons appris beaucoup de choses. C’est le rodage d’une équipe qui apprend à travailler ensemble.”
L’acclimatation à l’ORECA 07 s’est faite en douceur ?
“L’ORECA 07 est la meilleure auto que j’ai piloté à ce jour. C’est la plus homogène et celle qui procure le meilleur feeling. Elle met en confiance même si ce n’est pas évident d’aller chercher les derniers dixièmes. Je dois encore apprendre de l’auto. Je l’ai découverte au Paul Ricard sur un tracé que je connais parfaitement. J’ai de suite été bluffé par son côté aéro. L’écart entre l’ORECA 03 et la 05 n’est pas du tout le même qu’entre la 05 et la 07. Aller vite est assez facile, aller très vite est une autre histoire. Je n’étais jamais allé à de telles limites de performance. La difficulté reste ma taille d’1m90. J’en ai conscience et je travaille ma forme physique en conséquence. Depuis mon passage à une auto fermée, j’ai beaucoup travaillé mon entrée et ma sortie de l’auto.”
La puissance permet de mieux appréhender le dépassement des GTE ?
“Les dépassements des GTE sont plus sécuritaires. Toutefois, les enchaînements de Becketts à Silverstone m’ont amené à prendre quelques risques.”
Avoir un seul constructeur de châssis est un handicap ?
“C’est dommage pour le public et voir une Ligier à Spa est positif. D’un point de vue pilotage, c’est intéressant d’avoir un seul châssis car le travail des pilotes et des équipes est mis en valeur. Je viens d’une formule monotype qui permet justement de voir le travail du pilote.”
Le passage de l’ELMS au FIA WEC était un objectif ?
“Je me plaisais bien en ELMS malgré la déception de la finale d’Estoril. Nous avions peu de chance de perdre le championnat mais c’est pourtant ce qui est arrivé. Après Estoril, j’ai eu différents contacts pour rouler en FIA WEC, ce qui m’a amené à réfléchir. J’ai la chance de pouvoir être épaulé professionnellement avec un travail en binôme. Le FIA WEC n’était pas un objectif ultime sachant que je voulais le faire dans de bonnes conditions. Tout est une histoire d’opportunités.”