A près de 29 ans, Pierre Thiriet a un emploi du temps professionnel bien chargé et s’il y en a un qui peut justifier un statut de pilote Silver, malgré sa pointe de vitesse, c’est bien le Vosgien. Entre deux rendez-vous, Pierre Thiriet est revenu avec nous sur son passage de TDS Racing, son équipe des débuts, à Signatech-Alpine où il épaulera Nicolas Lapierre et André Negrão sur l’Alpine A470 en FIA WEC.
Est ce que “rempiler” en FIA WEC était votre objectif ?
“Lorsque la Super Saison a été annoncée, je ne peux pas dire que j’étais enthousiasmé. De plus, il y a eu pas mal de réfractaires. Avec un peu de recul, j’y ai vu une opportunité car les courses sont assez espacées. Avec cette “formule”, il n’y a plus de grosse période où on passe beaucoup de temps sur les circuits et dans les avions. C’est pour moi plus facile à gérer sur le plan professionnel. Ma première expérience en FIA WEC m’a plu. De plus, je sécurise deux Le Mans et un Sebring. Dans le passé, j’ai signé sans savoir si Le Mans serait au menu. Là, ça change la donne.”
Rouler avec Signatech-Alpine en FIA WEC est une belle opportunité ?
“Alpine fait partie de l’histoire du sport automobile avec une image très positive. C’est aussi le cas de Signatech, l’équipe de Philippe Sinault et Didier Calmels. Je me suis vite rapproché d’Alpine pour voir si on pouvait faire quelque chose ensemble. Sur le papier, une belle saison m’attend et il va falloir maintenant concrétiser sur la piste. Je connais les tracés 2018 à l’exception de Shanghai.”
Est-ce le début d’une nouvelle aventure ?
“C’est un challenge pour moi car c’est la première fois que je quitte l’équipe technique de mes débuts. Je vais devoir apprendre une nouvelle façon de travailler, mais c’est très excitant. Je connais déjà Nico (Lapierre) qui est le chef d’orchestre de l’équipage. J’ai déjà roulé avec lui en 2016 à Estoril (le duo, accompagné de Ludovic Badey, avait alors signé une belle victoire, ndlr) et le courant était bien passé. André a fait de belles choses en 2017 et il connaît bien l’auto. Tout est réuni pour que le package global fonctionne. On sent immédiatement que tout est cadré dans l’équipe, il y a une grosse motivation.”
Que vous inspire le plateau LMP2 en FIA WEC ?
“Comme beaucoup, j’ai pensé que le plateau LMP2 serait composé de deux ou trois autos seulement. Finalement, la catégorie intéresse et c’est tant mieux. On préfèrerait avoir toujours plus d’autos surtout quand on voit le nombre de LMP2 en ELMS.”
Vous allez vous battre contre TDS Racing…
” (Il sourit). C’est sûr que ça va me faire bizarre car je roule pour TDS Racing depuis 2009. Ma seule course, hors TDS, a été une participation aux 24 Heures du Mans avec Luxury Racing. J’ai passé de très belles années avec eux. J’aborde forcément la saison d’une façon un peu différente du passé. Cela fait aussi du bien de voir autre chose. Malgré tout, nous allons nous retrouver dans les paddocks.”
Quelles sont vos aspirations pour les 24 Heures du Mans ?
“Je suis souvent arrivé au Mans en faisant partie des favoris sur le papier. Le Mans, c’est une course particulière et compliquée. J’ai terminé à deux reprises à la deuxième place et j’espère qu’il n’y aura pas de “jamais deux sans trois”. Nous avons tout ce qu’il faut pour briller sachant qu’il n’y aura qu’une seule course avant les 24 Heures du Mans.”
Le FIA WEC sera-t-il un programme unique ?
“Je préfère me concentrer sur un seul programme afin de ne pas m’éparpiller. Mener deux programmes de front serait compliqué. Pourquoi pas disputer les 24 Heures de Spa dans une bonne équipe si l’opportunité se présente, mais ma priorité va au programme FIA WEC.”