Pour CMR, 2020 était une saison importante. Entre le GT World Challenge Europe Powered by AWS avec Bentley, le FFSA GT avec Toyota et Alpine, mais aussi la GT4 European Series avec Toyota, Charly Bourachot n’a pas chômé sur une saison compactée en seulement 5 mois. On connaît la hargne du patron de CMR et ses programmes GT sont allés à leur terme, ce qui est une belle prouesse avant de parler du côté sportif de la saison. Du côté d’Alès, on ne va pas s’endormir longtemps car 2021 se prépare dès maintenant. A l’heure de dresser le bilan 2020, Charly Bourachot répond sans filtre avec la franchise qu’on lui connaît. Il nous parle aussi des plans 2021.
Content que la saison soit terminée ?
“Il faut déjà se réjouir qu’elle ait pu avoir lieu car sinon nous ne serions plus là. Tout le monde doit être conscient de tout le travail fourni par SRO. Les meetings se sont enchaînés les uns après les autres en peu de temps. Ce qu’on ne réalise pas, c’est que dans deux mois, il faut reprendre la piste pour préparer 2021.”
Commençons par le GT4 où CMR était présent avec Alpine et Toyota. Que retenez-vous de cette saison 2020 ?
“Faire débuter une nouvelle GT4 n’est pas simple même si nous l’avions déjà fait avec Alpine. Je suis content de tout ce qui a été fait sur la Toyota GR Supra GT4. Les résultats sont venus petit à petit avec un gros travail des pilotes. La victoire des Panis père et fils au Paul Ricard fait plaisir à voir, tout comme le titre Am de Wilfried Cazalbon et César Gazeau. Sur un plan global, c’est l’une des meilleures saisons que j’ai connue jusqu’à maintenant sur le plan de l’ambiance. J’ai pris beaucoup de plaisir avec l’équipe en FFSA GT et GT4 European Series. Il reste encore pas mal de domaines à investiguer sur le Toyota, mais la base est excellente. Quelques petites évolutions vont arriver durant l’hiver. Cette GR Supra GT4 est promise à un beau succès commercial. Pour une première année, on ne peut pas se plaindre.”
CMR a joué le titre Pro-Am avec l’Alpine jusqu’à la finale. Déçu de ne pas avoir décroché la couronne ?
“L’Alpine A110 GT4 a été vite tout de suite même si nous avons connu quelques soucis. On connaît l’auto par cœur. L’Alpine reste une très belle GT4. CMR a renouvelé ses deux équipages Alpine durant l’intersaison, d’où un temps d’adaptation.”
Le programme 2021 en GT4 sera un copier-coller de 2020 ?
“Nico Prost et Christopher Campbell espèrent poursuivre ensemble en 2021. Ce qui est sûr, c’est que nous ferons rouler des Toyota GR Supra GT4 l’année prochaine. Pour ce qui est d’Alpine, la volonté est aussi de poursuivre.”
Le gros dossier de la saison était le GT3 avec Bentley. Des hauts et des bas ?
“Le bilan est mitigé. Je suis content de la progression durant l’année. J’aime beaucoup la Bentley Continental GT3. Il faut maintenant décider ce que nous allons faire en 2021. L’objectif est de continuer, mais il y a une raison d’entreprise. Si on continue, on fera tout pour mettre un programme Pro. Si nous continuons avec Bentley en 2021, le soutien sera identique. La voiture Am a terminé toutes les courses et celle en Pro n’a pas connu d’abandon sur problème technique. Dans l’absolu, le but est d’avoir deux autos en Sprint, une en Pro, une en Silver. Je ne suis pas persuadé d’avoir une Pro en Endurance. 2020 était pour nous une année 1 avec la Bentley. On a bien progressé tout au long de l’année.”
La poursuite du programme Bentley est confirmée ?
“On y travaille car la volonté des deux parties est là, mais on discute aussi avec deux autres marques. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes déjà focalisés sur 2021 avec une base identique à celle de cette année avec, en prime, un peu de TC France.”
Il y a quelques mois, vous nous parliez d’un programme Le Mans. Le projet reste d’actualité ?
“Plus que jamais ! Nous avons deux voies en GTE avec une ou deux autos.”
Vous restez confiant sur 2021 ?
“Le sport auto doit comprendre qu’il doit se réinventer dans les quatre ou cinq ans. Il faut arrêter certains gâchis où les gens nous regardent de travers. Il faut arrêter le litre d’essence à 4 euros et dépenser une montagne de pneus. Notre sport n’est pas le plus polluant si on le compare à d’autres sports ou même à la Formula E. Le problème est qu’on ne le présente pas d’une façon positive. Aujourd’hui, ce qui fait la qualité des championnats où nous sommes, c’est le talent de SRO. Je regarde le TC France car je suis convaincu que le produit va plaire. Il faut des courses pas chères, dans de bonnes conditions. Payer une inscription un certain prix ne me dérange pas car je sais qu’il y a la qualité. Comment couper les budgets pneumatiques et assurance ? On a dépensé 420 000 euros en assurance (GT3/GT4) et plus de 400 000 de pneumatiques. On a investi l’hiver dernier plus de deux millions d’euros. Si la saison n’avait pas eu lieu, c’était terminé. Je suis magicien, mais jusqu’à un certain point.”
CMR doit encore franchir une étape en 2021 ?
“Il faut structurer le tout et prendre plus de dimension. La partie historique a toute sa place. Dans une dizaine d’années, ces autos rouleront encore même une fois que le thermique ne sera plus d’actualité. On veut réduire les coûts, mais tout ce qui arrive va coûter plus cher. Si SRO me dit qu’il faut aller en GT2, alors on ira en GT2. Stéphane Ratel peut avoir une idée claire de l’avenir, mais ça n’empêche pas de discuter avec lui quand tu penses que ça peut être différent.”