Comme tous les constructeurs, Lamborghini Squadra Corse a vu sa saison 2020 compressée en seulement quelques mois. La marque de Sant’Agata Bolognese a de quoi se réjouir de la victoire aux 24 Heures de Daytona (GTD) avec Paul Miller Racing, des belles prestations en Europe de Barwell Motorsport, Emil Frey Racing, Grasser Racing Team et Orange 1 FFF Racing Team. A l’heure de dresser le bilan, Giorgio Senna se montre satisfait sachant que tous les regards sont tournés vers 2021.
Tout juste revenu de la finale GT World Challenge Europe Powered by AWS où Barwell Motorsport a raflé la couronne Silver, le patron de Lamborghini Squadra Corse a fait le point avec Endurance-Info sur la saison écoulée, mais aussi pour parler de l’avenir.
Quel est le bilan de cette saison 2020 ?
“En premier lieu, je suis satisfait qu’elle ait pu avoir lieu. Il fallait que cette saison se déroule et ça a été le cas. Je suis fier du bon déroulement des deux championnats Lamborghini Super Trofeo Europe et North America qui ont pu se tenir sans le moindre problème. Cette saison a été dure et il faut remercier les pilotes et les équipes d’avoir été là. Il faut aussi saluer le travail de SRO qui a fait que la saison complète a pu avoir lieu.”
Les résultats sportifs vont satisfont ?
“2020 a très bien débuté avec la victoire en GTD de Paul Miller Racing aux 24 Heures de Daytona et même le doublé avec GRT Magnus. Le titre British GT décroché par Barwell Motorsport est très important à nos yeux, comme la couronne NAEC (North American Endurance Cup) avec Paul Miller Racing. Malheureusement, on attendait beaucoup des Total 24 Heures de Spa, mais la victoire n’est pas au bout. C’est le sport automobile. Orange 1 FFF Racing Team, Emil Frey Racing et Grasser Racing Team ont montré de belles choses en Europe. Il faut maintenant travailler pour 2021.”
Une fois de plus, Barwell Motorsport a été en pointe en British GT et GT World Challenge Europe. Il serait peut-être temps de leur confier une Lamborghini en Pro, non ?
“Bien sûr qu’on aimerait voir Barwell Motorsport en Pro. Mark Lemmer et son équipe sont très solides avec un très bon management. Ils font vraiment ce qu’il faut pour accompagner les équipages en Silver et Pro-Am. Les résultats parlent d’eux-mêmes. Nous faisons de la compétition-client, il faut donc voir le budget à mettre en face. Ce n’est jamais facile de faire rouler une GT3 en Pro. Quand Barwell Motorsport a fait le choix de Lamborghini, c’était pour briller en British GT et GT World Challenge Europe Endurance. Sur ces deux sujets, la mission est clairement remplie.”
Où en est-on des programmes pour 2021 ?
“Tout est en cours d’évaluation car les championnats viennent juste de se terminer. Grasser Racing Team a déjà annoncé ses intentions en ADAC GT Masters avec quatre Lamborghini Huracan GT3, deux en Silver, deux en Pro. Les Etats-Unis feront aussi partie du programme et on discute pour un retour en GT World Challenge Europe. Emil Frey Racing doit poursuivre en Sprint et Endurance, Orange 1 FFF Racing Team avec un programme similaire en Endurance et pourquoi pas un championnat additionnel. Cette année, l’Intercontinental GT Challenge était au menu avant les problèmes sanitaires que l’on connaît. J’espère aussi que l’on verra de nouvelles équipes rouler en Lamborghini en 2021.”
FFF Racing Team a fait ses débuts en Nürburgring Endurance Series avec une solide prestation. Les 24 Heures du Nürburgring intéressent de plus en plus Lamborghini ?
“On évalue la question, on discute avec les équipes dans ce sens. Beaucoup de kilomètres ont été bouclés en essais sur la Nordschleife. Toutes les cartes sont sur la table. Lamborghini regarde toujours vers de nouveaux challenges.”
La catégorie GT3 va subir un sérieux lifting à l’horizon 2023. Quelle est la position de Lamborghini Squadra Corse ?
“Nous partons sur un nouveau kit sur la base de la version actuelle de l’Huracan GT3. On ne sait pas encore pour quelle année, mais probablement pour 2023. Il n’y a pas de raison de se précipiter car le modèle actuel est encore compétitif sachant qu’il faut aussi prendre en compte la situation économique, donc il n’y a pas besoin de pousser.”
Lamborghini pousse pour que les GT3 arrivent au Mans ?
“Pour Le Mans, c’est une discussion entre la FIA, l’ACO et les constructeurs. Bien entendu, c’est le rêve de tout le monde. La situation économique se prête parfaitement à cela pour une question de coût même s’il faut développer un petit kit pour Le Mans. La réduction des coûts est bénéfique pour tout le monde et Lamborghini est forcément prêt à discuter. Orange 1 FFF Racing Team a disputé avec succès Road to Le Mans et nous avons plusieurs équipes Lamborghini qui veulent disputer les 24 Heures du Mans. Voir les GT3 au Mans est une opportunité pour tout le monde, pas seulement pour Lamborghini. On voit bien que, par les temps qui courent, la priorité va à la compétition-client.”
Quid d’une LMH ou LMDh ?
“Il n’y a pas la moindre évaluation à ce jour sur ces deux dossiers de la part de Lamborghini.”
Le DTM s’ouvre lui aussi aux GT3. Lamborghini y voit un intérêt ?
“Quelques teams ont posé des questions et nous discutons avec le promoteur. Nous irons où nos clients veulent aller du moment que c’est avec une GT3 standard et pas une auto spécifique.”
Où en est le dossier GT2 ?
“Nous avons deux bonnes autos avec les Huracan GT3 et Super Trofeo. Il n’y a pas besoin de développer quelque chose de différent. La Super Trofeo est très facile à équilibrer face à la concurrence avec quelques ajustements. S’il n’y a pas de dates communes avec le Super Trofeo Europe, alors des clients peuvent être intéressés. Le concept GT2 est bon.”
Le lancement de la GT Rebellion Series est une bonne chose ?
“C’est un nouveau marché et Stéphane Ratel est la personne idéale pour lancer de nouvelles opportunités. Nous serons là pour supporter les équipes.”
La confiance est de mise pour voir autant d’autos en Pro en 2021 ?
“On a pu voir en 2020 que la grille était restée très solide malgré les complications. La catégorie a perdu quelques unités, mais j’espère que le niveau global sera identique en 2021. Les budgets n’ont pas explosé ces dernières années et il faut faire en sorte que cela continue. Avoir 40 autos sur la dernière course d’une saison très mauvaise économiquement est très fort.”