En arrivant à Bahrain pour la finale FIA WEC, Signatech-Alpine Matmut pouvait encore conserver sa couronne mondiale, mais le team dirigé par Philippe Sinault et Didier Calmels n’avait pas son destin entre ses mains. Il fallait que leurs deux adversaires connaissent un faux pas, ce qui n’est pas arrivé. Nicolas Lapierre, André Negrao et Gustavo Menezes n’ont pas pu faire mieux qu’une 4e place, synonyme de 3e place au championnat. L’équipe française va maintenant mener de front deux programmes avec la recherche du budget pour continuer l’aventure sur la scène mondiale et le développement de l’Alpine A110 Cup. Philippe Sinault et son équipe vont donc avoir un hiver très actif. Le patron de l’équipe berrichonne a fait le point avec nous sur la saison écoulée.
Déçu de ne pas avoir pu garder le titre ?
« Au soir du Mans, si on m’avait que l’on serait encore en mesure de jouer le titre à la dernière course, j’aurais signé des deux mains. Le début de saison a été compliqué. Nous étions en tête à Silverstone à 45 minutes de la fin mais la machine s’est enrayée. Quand une saison se lance bien, cela change bien des choses. Il a fallu ensuite gérer le départ de Nico (Lapierre) pour Le Mans et l’intégration de Romain (Dumas), même si on ne se faisait aucun doute sur la compétitivité de Romain. La dynamique s’est recréée après Le Mans. Depuis Mexico, tout s’est bien déroulé. Nous avons pris les courses les unes après les autres. On ne voulait pas avoir de regret samedi soir à l’issue de la finale de Bahrain. »
Il fallait à tout prix gagner la course…
« En signant notre troisième pole consécutive sur le circuit de Bahrain, on pouvait espérer un très bon résultat, tout en sachant que notre mission était compliquée. Les conditions météorologiques nous laissaient à penser que le choix des gommes dures était le bon. Malheureusement, nous avons constaté une dégradation anormale dès le deuxième relais. La décision a été prise de passer en médiums sur le côté gauche tout en anticipant le plus court des relais prévus. Malgré cela, nous avons perdu 33s en 11 tours. Le déficit s’est réduit par la suite mais pas suffisamment. Nous avons été trop agressifs. »
Le programme 2018 est finalisé ?
« La priorité absolue est de continuer avec Alpine. Une réflexion est engagée autour du FIA WEC et de l’ELMS. Il a fallu digérer la période d’appréhension du nouveau format. Il reste encore quelques interrogations. Ce qui est sûr, c’est que l’objectif est de faire un équipage performant. »
La décision doit se prendre sous peu ?
« Plus tôt sera le mieux. Tout le monde a conscience que la période actuelle n’est pas facile et que les programmes se bouclent assez tard. Si on revient à 2016, nous avons imaginé de lancer quelque chose en janvier avec DC Racing. »
Pas de LMP1 en vue ?
« On ne peut pas nier qu’on a étudié le dossier. »
Le développement de l’Alpine A110 Cup va dans le bon sens ?
« Les premiers essais sont positifs. L’auto est bien née et il reste maintenant à rouler le plus possible avant le lancement du championnat. L’accueil réservé lors de la présentation a été positif. Un gros travail a été fait en amont car il ne faut pas oublier que nous sommes partis d’une voiture de série. Par chance, nous avons également le savoir-faire de l’organisation d’un championnat. »
La suite passera par une Alpine GT4 ?
« Le succès de la Cup dépend de la légitimité de voir une GT4. On verra en fonction du succès rencontré. »
L’intérêt pour l’auto est bien là ?
« Nous avons beaucoup de demandes. Le cahier des charges n’est pas de faire une série franco-française. »
Un kit Endurance pourrait voir le jour ?
« On a imaginé dès le départ que l’auto puisse évoluer. Il faut avant toute chose affiner le développement de la Cup pour proposer un produit de qualité. Des essais vont être bouclés tout l’hiver dans le sud de l’Europe. Nous allons faire rouler des pilotes au profil différent, l’objectif étant que l’Alpine A110 Cup plaise au plus grand nombre, gentlemen comme pilotes plus confirmés. »