Qu’est ce qui fait encore courir Alain Ferté ?

Quand vous rentrez dans le showroom GP Extreme sur le Dubai Autodrome, vous tombez sur une combinaison et un casque d’Alain Ferté dédicacé par ses soins. La combinaison est celle avec laquelle il a décroché la pole des 24 Heures du Mans 1994 sur la Courage C32 LM #2 qu’il partageait avec Franck Lagorce et Henri Pescarolo. Vingt-sept ans plus tard, vous pourriez penser qu’Alain Ferté coule une paisible retraite dans sa Normandie natale. C’est mal connaître le pilote âgé de 65 ans, toujours bon pied bon œil.

Pour la génération Z, Alain Ferté compte 14 participations aux 24 Heures du Mans, dont huit en Groupe C. On l’a vu successivement sur Rondeau, Porsche 956, Nissan, Jaguar, Sauber-Mercedes et Peugeot. Pour en savoir un peu plus sur Alain Ferté, on vous conseille de lire ou relire l’entretien qu’il avait donné à Endurance-Classic ici.

Revenons en 2021. Cinq ans après avoir remporté les 24 Heures de Dubai chez WRT, Alain Ferté a retrouvé le Dubai Autodrome le mois dernier avec un nouveau succès à la clé, cette fois sur la Porsche 911 GT3 R/GPX Racing qu’il partageait avec Julien Andlauer, Axcil Jefferies, Mathieu Jaminet et Frédéric Fatien. C’est maintenant l’Asian Le Mans Series qui l’attend, toujours chez GPX Racing, cette fois avec la paire Andlauer/Jefferies.

Passionné comme au premier jour, souriant, disponible, jamais avare d’anecdotes, Alain Ferté met encore quelques fessées à de jeunes pilotes comme on le constate chaque année en FFSA GT sur une Alpine A110 GT4/Bodemer Auto.

Avec la Porsche 911 GT3 R, il est loin le temps de la Porsche 911 GT1 du Mans 1997. “Il faut s’y remettre“, sourit Alain Ferté. “L’Audi R8 LMS GT3 de 2016 était un peu plus facile. En cinq ans, les GT3 ont bien évolué. Il y a beaucoup de jeunes pilotes qui passent beaucoup de temps derrière le volant. La Porsche n’est pas simple, mais les 24 Heures de Dubai étaient une chouette expérience.”

Retrouver une série Le Mans pourrait lui donner des envies de retour aux 24 Heures du Mans : “Si on me demande, je suis prêt, mais la question du budget est toujours là. J’ai toujours la passion et je me sens bien derrière un volant.”

Justement, en parlant de volant, celui de la 911 GT3 R n’a rien à voir avec ce qu’il a connu dans les années 80.

“La Porsche, c’est le top du top”, sourit Alain Ferté. “Il faut juste apprendre de nouveaux automatismes. Ce qui me change le plus, c’est le freinage tardif. J’adore freiner tard et là il faut freiner tard et fort. C’est clairement ce qui m’impressionne le plus en GT3.”

Alain Ferté ne boude pas son plaisir de rouler en Asian Le Mans Series pour GPX Racing : “Je roule dans une super équipe, alors que demander de plus. Je devais rouler uniquement en Asian Le Mans Series, mais l’équipe m’a pris pour les 24 Heures de Dubai, ce qui fait que l’aventure dure plus longtemps.”

Axcil Jefferies, Julien Andlauer et Alain Ferté

Le pilote GPX Racing regarde forcément d’un oeil avisé les prototypes qui roulent dans le championnat : “Une LMP2 va très vite. Nous, nous avions du moteur, mais pas d’aéro. Quand tu roules en GT3, il faut regarder fréquemment derrière toi. Il faut aussi bien s’assurer des manoeuvres des pilotes de LMP3.”

Alain Ferté et ses deux coéquipiers arrivent aux commandes du championnat GT à Abu Dhabi avec une quatrième place et une victoire décrochées le week-end dernier à Dubai.