L’équipe Cetilar Villorba Corse, c’est fini ! Place maintenant à ACE1 Villorba Corse pour la structure italienne dirigée par Raimondo Amadio, le team principal de Villorba Corse. Ce dernier est revenu sur la fin de la collaboration avec Cetilar et aborde son nouveau projet qui démarre en LMP3. Il nous a aussi parlé de son retour en GT, via le GT3 !
Jusqu’aux 24 Heures du Mans 2019, vous étiez associé avec Cetilar. Pourquoi avez-vous stoppé votre association ?
« Il est vrai qu’une décision commune entre le management de Cetilar et nous a été prise. Nous étions partis sur un programme de cinq ans avec Cetilar avec comme but ultime de participer aux 24 Heures du Mans. Nous avons atteint cet objectif avec trois ans d’avance. Nous y avons même participé à trois reprises, finissant trois fois. Nous nous rappellerons particulièrement 2018 avec cette belle aventure qui avait commencé difficilement avec notre gros accident lors des essais qualificatifs. La voiture a été reconstruite par toute l’équipe, elle a terminé, ce fut une vraie aventure humaine. Ce furent quatre / cinq belles années pleines de passion et de jolie choses. Cependant, ils ont voulu changer, ils avaient le désir de quelque chose d’autre, quelque chose de nouveau. Ils ont souhaité continuer avec nous au début, nous avons essayé de trouver un terrain d’entente que nous n’avons pas réussi à obtenir. Je leur ai alors suggéré de trouver une autre équipe car nous n’étions pas en mesure de leur offrir ce qu’ils voulaient. Nous nous sommes assis autour d’une table, nous avons été très honnêtes les uns envers les autres et avons décidé d’arrêter. Je souhaitais être partie intégrante du projet, pas un simple fournisseur ! »
L’une des nouveautés des dernières 4 Heures de Barcelone a été la présence de votre nouvelle équipe, ACE1 Villorba Corse. Que pouvez-vous nous dire de cette nouvelle structure ?
« C’est un nouveau projet pour nous et il était prévu qu’il démarre au début de la saison ELMS. Cependant, avec le nombre de voitures maximum fixé par l’ACO, il n’a pas été possible de disputer l’intégralité de la série, mais avec la promesse que lorsqu’il y aurait une place de disponible, elle serait pour nous. A Barcelone, ce fut le cas. Il s’agit d’un projet sur le long terme, c’est plus ou moins une copie de ce que nous avons fait avec Cetilar. Là, il s’agit d’un mélange japonais / italien et le but est de les prendre au niveau zéro, c’est-à-dire en LMP3, de le mener jusqu’en LMP2 et de faire les 24 Heures du Mans dès que possible. C’est une première à Barcelone, j’espère que nous aurons d’autres opportunités de rouler d’ici la fin de la saison, nous travaillons en vue de Silverstone (l’auto n’est pas sur la liste actuellement, ndlr) et de Spa. Nous avons un autre projet que nous allons annoncer sous peu. Nous continuerons en 2020 en ELMS en LMP3 avec une nouvelle voiture, nous l’avons déjà commandée. Nous sommes déjà en train de penser à 2021 avec une LMP2. Nous souhaitons garder contact avec le monde de l’endurance, avec le monde de l’ACO et continuer à faire partie des différentes grilles de départ. Les Japonais sont très impliqués à l’intérieur de ce projet… »
Quand vous parlez d’une nouvelle LMP3, pensez-vous à la Ligier JS P320 ?
« Honnêtement, nous sommes en phase de discussion avec eux. Nous faisons rouler des Ligier depuis 2016. Il ne faut pas oublier que nous sommes l’une des toutes premières équipes à avoir fait rouler des LMP3 à la fin de l’année 2015, des Ginetta. De ce que nous pouvons voir en ce moment au niveau des courses et des temps au tour, les Norma semblent plus rapides. Cependant, il ne faut pas oublier que nous parlons ici de courses d’endurance et de pilotes Bronze donc la voiture est très importante, mais ce n’est pas le seul élément à prendre en compte. Les gens de Ligier sont très compétents, très sympas, nous avons de très bonnes relations avec eux depuis des années. Je tiens aussi à signaler que leur service après-vente est fantastique et c’est quelque chose de très important. Donc, à l’heure actuelle, notre premier choix est Ligier ! Nous allons vraisemblablement tester la voiture au mois de septembre, un peu avant la manche ELMS de Spa, nous avons reçu une invitation pour aller à Magny Cours. »
Tout comme votre aventure avec Cetilar, votre objectif est de les emmener aux 24 Heures du Mans ?
« Tout à fait ! C’est évidemment notre but surtout lorsque vous les avez déjà disputées à trois reprises. Cependant, ce n’est pas évident. On parle dorénavant de Villorba Corse et l’écurie fait partie d’un grand groupe qui s’occupe de beaucoup de chose dans le sport automobile. Il est donc nécessaire de travailler dur pour être au Mans dès que possible. C’est un projet qui aura une grande importance au sein de Villorba Corse, même si ce ne sera pas le seul, mais nous annoncerons des choses plus tard dans l’année ! Pour le moment, c’est ACE1 Villorba Corsa en LMP3 pendant deux ans puis un passage en LMP2 pendant trois saisons afin de prendre part aux 24 Heures du Mans dans le futur… »
Nous avons mentionné la partie LMP, mais vous êtes aussi impliqué en GT. Lequel est prédominant ?
« Nous venons du GT avec une expérience d’environ 20 ans. Comme je l’ai expliqué, en 2015, nous avons été partie intégrante du projet de Cetilar jusqu’à juin 2019. Le monde du GT a beaucoup bougé depuis une grosse vingtaine d’années entre le GT1, le GT3, le GT4, le GTE…C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité être plus focalisé sur la partie LMP. Cependant, nous avons continué en GT avec une division client effective en Europe et à travers le monde. Maintenant, après prés de cinq ans, nous avons une forte division LMP (LMP2 / LMP3) et mon souhait désormais est de revenir dans le monde du GT (GT3 et GT4) sans que le LMP n’en soit affecté. C’est le parfait équilibre au niveau stratégie. Nous avons fait notre retour aux 24 Heures de Spa après plusieurs années. Nous y avons engagé une Mercedes-AMG GT3 (pour Roberto Pampanni, Mauro Calamia, Stefano Monaco et Ivan Jacoma en Pro-Am, ndlr). D’autres éléments concernant le GT seront dévoilés sous peu. Le but est de continuer à mener cela de front, de pouvoir jouer aux avant-postes dans les saisons à venir et se développer géographiquement. Nous sommes bien implantés en Europe, mais nous devons maintenant viser au delà ! »
Au niveau des LMP, souhaitez-vous vous concentrer sur l’ELMS ou bien lorgnez-vous sur le WEC ?
« L’ELMS est le parfait environnement pour nous, le WEC n’est pas dans notre viseur et nous n’avons pas le potentiel pour y aller ! Cela n’a pas de sens pour nous de disputer le mondial ! Il faut avoir les bons pilotes et surtout avoir un budget conséquent. Avant tout, il ne faut pas oublier qu’avant d’être une passion, le sport automobile est un business et, dans ces conditions, le WEC ne serait pas profitable pour nous. »