L’équipe Cetilar Villorba Corse était de nouveau présente pour une deuxième saison consécutive en European Le Mans Series, de nouveau avec sa Dallara P217-Gibson #47. La structure italienne a connu une année compliquée même si elle avait renforcé son équipage après la blessure au dos d’Andrea Belicchi au Paul Ricard. A partir de Monza, le duo Giorgio Sernagiotto et Roberto Lacorte était encadré par Felipe Nasr.
Cependant, rien n’y fit ! L’écurie termine 17e du championnat avec seulement 4.5 points marqués. Raimondo Amadio, le team principal de Cetilar Villorba Corse dresse le bilan : “Ce fut une saison un peu compliquée. Nous avons lutté avec pas mal de petites choses dont le set-up de la voiture qui était le point clé cette année. La compétition est bien plus relevée que l’an dernier. Il y a bien plus de voitures qu’en 2017 et les pilotes sont d’un grand niveau. C’est aussi pourquoi ce fut plus difficile pour nous, nous avons dû pousser davantage. La saison a donc été très longue, mais forte. Nous avons bien progressé au niveau de l’équipe et de son organisation. Nous avons été en mesure de faire face à des problèmes comme aux 24 Heures du Mans, par exemple. Ce fut une étape charnière de 2018 pour nous. Je ne dirais donc pas que je suis content de notre année, mais satisfait. Certes, tous les objectifs fixés n’ont pas été atteints, mais Cetilar Villorba Corse est plus solide pour affronter une nouvelle saison. »
En parallèle de l’ELMS, l’équipe transalpine aurait pu se consoler avec les 24 Heures du Mans, mais là aussi les choses ne se sont pas déroulées comme prévu avec un gros accident de Giorgio Sernagiotto lors de la 2e séance d’essais qualificatifs du jeudi, une reconstruction contre la montre de la voiture et une 19e place finale, la 11e en LMP2. « Il n’y a pas eu que l’accident du jeudi qui a été compliqué, mais je dirais les 20 jours que nous avons passé là-bas ! 2017 avait été une belle édition pour nous, mais la dernière fut compliquée. Nous avons eu des soucis car, dès le jeudi, nous avons complètement détruit la voiture, ce fut une vraie course contre la montre pour être au départ. Au final, nous avons pu nous aligner au warm up et le début de la course fut bon, grâce à notre stratégie jusqu’au dimanche matin, où nous avons connus quelques soucis. Certes, là aussi le résultat final n’est pas celui escompté, mais nous pouvons être fiers de notre état d’esprit, celui de mes gars, des pilotes, de toute l’équipe. Nous avons reçu beaucoup de soutien de la part de l’ACO et aussi des fans dans la journée du vendredi, ce fut vraiment sympa.»
L’un des autres faits marquants fut l’arrivée de Felipe Nasr, ancien pilote F1 chez Sauber de 2015 à 2016 et tout nouveau champion IMSA avec Cadillac. Son apport technique, son encadrement du pilote Bronze et du Silver ont bien aidé l’écurie. « Quand vous accueillez un pilote qui arrive de la Formule 1, c’est toujours particulier, ça fait bouger les choses car la F1 reste la crème de la crème du point de vue de la mentalité et de l’organisation. Nous avons franchi un cap grâce à Felipe et nous sommes vraiment contents d’avoir eu l’opportunité de travailler avec lui. Il faut partie des supers pilotes de ce championnat, il vient d’être titré en IMSA avec la Cadillac qui utilise le châssis Dallara et, en plus, c’est vraiment un mec sympa. On a vraiment pu voir tout son potentiel à Spa sous la pluie. Il est super professionnel, ce fut vraiment un plus pour tout le monde. »
Cependant, comme le team principal l’indique, l’année n’a pas été satisfaisante au niveau des résultats. Il était donc légitime de se demander, comme les bruits de paddock l’ont laissé entendre pendant un moment, de se demander si Dallara n’avait pas un peu délaissé l’ELMS au profit de l’IMSA. « Nos relations avec Dallara sont très bonnes et je tiens à les remercier pour toute l’aide apportée. Ce n’est pas la question de savoir si Dallara est plus ou moins impliqué en ELMS. Il est vrai que le projet ELMS est moins couronné de succès que celui de l’IMSA. Cependant, ce sont deux mondes différents avec un règlement, une BOP, une stratégie, un moteur différents. Il est difficile de comparer, mais on ne peut pas dire que Dallara était plus concentré sur l’IMSA. Cela fait maintenant deux ans que nous travaillons avec eux, que nous améliorons l’auto. Nous cherchons des solutions pour nous rapprocher des ORECA qui est le leader et la référence en LMP2. Nous sommes satisfaits du choix de Dallara et nous continuerons avec eux. »
Maintenant, le chapitre 2018 est clos, il est temps de tourner la page et se concentrer sur 2019. « Nous travaillons sur un gros et nouveau projet. Je ne peux pas trop en parler pour le moment. Ce qui est certain, c’est que notre souhait est d’être de nouveau au départ des 24 Heures du Mans. Ce sera le point central de ce nouveau programme car une fois qu’on a commencé à goûter à cette course, c’est difficile de s’en passer. Nous bossons dur sur cela, nous sommes un peu en retard au niveau de l’annonce. Nous ne sommes pas intéressés par l’IMSA, mais le WEC pourrait être dans nos projets. »
2019 devrait passer par une nouvelle saison en European Le Mans Series avec la Dallara P217. Comme Raimondo Amadio nous l’avait confié, le FIA WEC fait aussi partie des réflexions pour le futur.