Coordinateur du Jackie Chan DC Racing, Rémy Brouard va suivre la prestation des quatre LMP2 de l’équipe chinoise aux 24 Heures du Mans tout en ayant un oeil sur son protégé Thomas Laurent chez Rebellion Racing. Le double podium décroché par le Jackie Chan DC Racing en 2017 ne sera pas facile à rééditer mais Le Mans reste Le Mans. Cette année, l’écurie emmenée par David Cheng fait rouler ses deux ORECA 07 présentes en FIA WEC et deux Ligier JS P217.
Plutôt surprenant de voir l’équipe faire rouler deux châssis différents…
“Les invitations ont été gagnées et les partenaires de l’équipe ont trouvé judicieux de faire rouler quatre autos. Un accord a été trouvé avec Onroak Automotive pour aligner une paire de Ligier JS P217 avec l’avantage de faire rouler David (Cheng). Les discussions ont été entamées avec Onroak à l’issue de la saison Asian Le Mans Series. Les quatre autos ont les mêmes couleurs et les mêmes partenaires. Le point important était d’avoir des couleurs identiques.”
C’était un choix de ne pas avoir des stands contigus ?
“On est entouré de Ford et Corvette et on ne peut pas obligé les équipes à changer de place sachant qu’il faut tenir compte des hospitalités et des loges.”
La relation entre David Cheng et Onroak Automotive ne date pas d’hier…
“N’oublions pas le passé. L’équipe a gagné une invitation suite au titre LMP3 décroché en Asian sur une Ligier JS P3. David et Ho-Pin ont roulé au Mans sur une LMP2 du OAK Racing team Asia en 2014 après avoir remporté l’Asian sur une Morgan LMP2. Il y a un vrai passé avec Onroak. L’objectif était que David roule au Mans cette année et il roule.”
Le Jackie Chan DC Racing sera de retour en Asian Le Mans Series l’hiver prochain ?
“Pour valider les invitations, il faut de toute façon s’inscrire dans un championnat. Il y a une forte probabilité de voir une LMP3 et certainement une LMP2 en Asian Le Mans Series. L’Asian est un formidable tremplin pour préparer les pilotes au FIA WEC et au Mans. Les Thomas Laurent, Gabriel Aubry, Stéphane Richelmi et nos malaisiens en sont la preuve. L’Asian permet de se former. Il manque des européens, ce qui est dommage. D’un autre côté, les pilotes asiatiques ont découvert Le Mans avec l’Asian.”
Le Jackie Chan DC Racing a terminé 2e des 24 Heures du Mans 2017. Faire mieux est possible cette année ?
“(rires). Si on fait mieux, c’est qu’on gagne. Comme en 2017, le niveau en LMP2 est très relevé. Le premier objectif est déjà de gagner notre catégorie car il y a un championnat à aller chercher. Les pneus Michelin vont bien, les Dallara et Ligier sont là, donc tout est ouvert. Tout le monde s’attend à une magnifique bagarre. L’avantage du LMP2 est qu’il n’y a pas de BOP, tout est donc centré sur les pilotes et le travail d’équipe. Il ne faut rien laisser au hasard si on veut que ça fonctionne. Le team a l’expérience des 24 Heures du Mans avec deux autos, sans oublier les 24 Heures de Daytona.”
La prochaine étape de l’équipe passe par le LMP1 ?
“L’avenir passe par une collaboration avec un constructeur de préférence chinois. L’équipe a la légitimité pour cela. La catégorie LMP1 est envisageable.”
Vous allez aussi suivre la prestation de Thomas Laurent. Il continue de vous surprendre ?
“Je suis un manager heureux. Certains se demandaient si c’était judicieux de le mettre aussi jeune dans une LMP3. Il a ouvert une voie pour d’autres pilotes. Gabriel Aubry en est le parfait exemple. Même avec le temps, Thomas m’épate toujours. Il est resté le même, il attaque son 2e Le Mans sur une auto capable de jouer le podium dans la catégorie reine. Son côté calme l’aide encore plus en LMP1. Ce serait intéressant de le voir dans une autre catégorie pour voir ses aptitudes, que ce soit en DPi, en LMP2 dans le championnat IMSA, en GT et même en Formula E. Thomas, c’est la gentillesse même sans oublier son côté perfectionniste. Il se fond parfaitement bien dans une équipe. Avec Ho-Pin (Tung) et Oliver (Jarvis), il a suivi la bonne voie. C’est aussi là que l’Asian Le Mans Series prend tout son sens. Son ascension a été plus que rapide. Il gagne en LMP3, il est devant en LMP2 sur l’ORECA 03R, il gagne dès ses débuts en WEC, il est rapide dans une LMP1. Thomas a la chance d’être bien entouré avec ses parents, d’avoir les mêmes partenaires depuis le karting, notamment PASO et Tugdual Rabreau.”
Vous avez aussi la casquette de constructeur depuis peu…
“L’achat de Funyo par mon gendre permet de se lancer dans une nouvelle aventure. On l’aide sur le côté commercial. La Funyo a un rapport prix/performance imbattable. Romain (Angebeau) a l’âge parfait pour développer le produit après avoir travaillé chez Pescarolo Sport et Onroak Automotive. “