René Binder est le dernier pilote arrivé sur la Ligier JS P217 #23 de Panis-Barthez Competition. Il a rejoint le duo déjà formé par Will Stevens et Julien Canal. L’homme habitué à la monoplace découvre cette année l’endurance et l’Autrichien s’apprête à participer aux 24 Heures du Mans pour la première fois de sa carrière…
Vous avez roulé l’an dernier en IndyCar Series. Vous êtes cette année en Endurance. Pourquoi ce choix ?
« Je voulais vraiment faire de l’IndyCar, mais ce n’est pas facile au niveau du budget. De plus, prendre part à ce championnat veut aussi dire vivre aux Etats-Unis ou faire beaucoup de voyages entre l’Europe et les USA. Le championnat comprend 16 courses, c’était donc difficile. Par contre, j’ai vraiment adoré cette expérience. »
Vous allez donc découvrir une nouvelle discipline…
« J’ai fait un peu d’endurance cette année car j’ai pris part aux 24 Heures de Daytona et 12 Heures de Sebring sur la Cadillac DPi de Juncos Racing. Ce fut une belle expérience et une bonne préparation en vue de ma saison ELMS avec Panis-Barthez Compétition. J’ai ensuite piloté la Ligier pour la première fois à Magny Cours cette année. Je suis impatient de démarrer cette saison, même si je sais que nous avons encore du travail devant nous pour être parmi les top teams sur la grille. De plus, l’équipe vient de passer de Michelin à Dunlop.»
Vous allez maintenant devoir faire des compromis au niveau des réglages et partager la voiture avec deux coéquipiers…
« J’ai bien aimé ces premières courses aux USA et je trouve que l’endurance correspond bien à mon style de pilotage C’est un peu aussi comme l’IndyCar, la stratégie occupe une part importante dans le course et j’aime ce domaine là. Partager ma voiture avec d’autres pilotes ne me gène pas, c’est sympa. Pour le moment, tout se passe bien, nous nous entendons bien tous les trois. »
Quelles sont les différences entre votre IndyCar, la Cadillac DPi et la Ligier JS P217 ?
« L’IndyCar est une super auto à piloter mais est très dure, particulièrement sur les circuits en ville, quand c’est bosselé. Il n’y pas direction assistée, pas d’antipatinage, mais c’est fun à emmener. Je pensais que la Cadillac et la Ligier seraient similaires à piloter, mais d’une certaine manière, ces deux autos sont radicalement différentes. Au niveau électronique et antipatinage, c’est un peu mieux dans la Cadillac. C’est vrai que de l’extérieur, ces deux voitures se ressemblent, mais elles sont bien différentes surtout au niveau du pilotage de la Ligier. La LMP2 semble un peu plus survireuse que la DPi et demande une attitude différente au volant. Ce n’est donc pas si facile de sauter de l’une à l’autre. De plus, dans la Cadillac, vous êtes assis à gauche alors que dans la Ligier, vous êtes à droite. »
Vous êtes associé en ELMS à un ancien pilote de F1, Will Stevens, et un spécialiste de l’endurance, Julien Canal. Quelles sont vos attentes cette année ?
« Ça devrait être une bonne année. Will a maintenant roulé plusieurs saisons en Endurance, Julien y est depuis des années, et j’ai un peu d’expérience pour ma part aux Etats-Unis. Nous formons un bon trio, nos attentes sont importantes, nous allons essayer de faire du mieux possible ! »
Comment s’est passée votre première course au Castellet ?
« Je pense avoir fait du bon boulot pour ma première avec l’équipe. Mon double relais s’est relativement bien passé compte tenu de la faible adhérence en piste. La voiture glissait beaucoup. Débuter avec un nouveau manufacturier de pneus sur une piste peu favorable a compliqué la donne. Nous ferons mieux par la suite, j’en suis sûr ! » Les trois hommes ont terminé 10e au classement général de ces 4 Heures du Castellet.
Vous allez participer pour la première fois aux 24 Heures du Mans. Que ressentez-vous ?
« J’y suis allé une fois pour assister à la course, mais il est vrai que je n’y ai jamais pris part. C’est un événement considérable, je suis sûr que je vais beaucoup apprécié. Je suis vraiment très excité. Je vais essayer de rouler le plus possible sur ce circuit lors des essais, notamment pour bien repérer les points de freinages, car je n’ai aucune expérience. Je vais travailler dur en attendant pour être prêt. J’ai déjà fait le test sur simulateur obligatoire pour l’ACO. Je vais en refaire de mon coté, regarder des vidéos, mais Le Mans, c’est une histoire de rythme et d’expérience et rien ne remplace la piste. »