Onze pilotes le week-end dernier ont vécu une expérience assez incroyable en prenant part à deux courses coup sur coup sur le même circuit : les 1000 Miles de Sebring en WEC et les 12 Heures de Sebring en IMSA WeatherTech SportsCar le lendemain. Renger Van der Zande est parmi ceux-là. Le pilote hollandais a en effet roulé sur la BR1- Gibson #10 de DragonSpeed en LMP1 le premier jour (avec Henrik Hedman et Ben Hanley) puis le samedi il était au volant de la Cadillac DPi #10 de Wayne Taylor Racing avec Jordan Taylor et le Français Matthieu Vaxiviere. Il a livré son récit de son double rendez-vous via une chronique (In English).
« À bien des égards, il s’agissait d’un week-end de course de deux mondes différents. Au début du meeting, nous savions cela allait être difficile.
Notre programme IMSA est très bien géré par Wayne Taylor Racing. De l’ingénierie aux coéquipiers, nous travaillons toute l’année pour gagner des courses avec la Cadillac DPi. En quelques tours, je sais ce qu’il faut faire et ils savent ce qu’ils peuvent attendre de moi, et le travail sur les réglages commence. J’aime beaucoup courir en IMSA. C’est un championnat génial où je me sens chez moi. C’est le genre de série où, en tant que pilote, vous pouvez vraiment vivre votre passion et le style de course à l’américaine est tellement amusant.
La différence entre l’IMSA et le WEC réside dans la façon dont les courses se déroulent en termes de stratégie et dans les quelques règles de l’IMSA qui rendent les courses plus ouvertes. Si vous faites une erreur en IMSA, il y a de bonnes chances de la récupérer, ce qui rend la course plus excitante à la fin. Le WEC est une série plus stricte. Ce n’est pas aussi détendu au niveau de la façon dont les Américains organisent leur championnat. C’est particulièrement visible dans les nombreuses petites règles et tous les détails qui rendent le WEC un peu plus rigide.
Faire deux courses dans deux championnats différents avec l’exigeante BR1 en WEC et la Cadillac DPi en IMSA a été un grand défi. Au cours des trois derniers mois, j’ai fait beaucoup d’entraînement pour bien me préparer physiquement pour Sebring et je suis fier d’être très en forme et capable de participer aux deux courses. Les gens n’ont pas arrêté de me demander comment j’ai pu passer d’une voiture à l’autre pendant le week-end. Voilà comment ça s’est passé.
Mon point de référence était le cockpit de la LMP1 et de la DPi. C’est en voyant le cockpit que je me suis souvenu à chaque fois des points de freinage, des changements de vitesses, de l’endroit où accélérer et de la façon de piloter la voiture. Ce sont deux autos différentes et c’est ainsi que j’ai tout de suite su les conduire.
Les qualifications pour le WEC ont eu lieu jeudi. Dans mon tour le plus rapide, j’ai été bloqué par Stéphane Sarrazin, je n’ai pas vraiment compris puisqu’il était dans un tour de sortie des stands. Cela dit, il a convenu par la suite que ce n’était pas très gentil de sa part, mais pas intentionnel. Jordan Taylor a qualifié la Cadillac en IMSA le lendemain à la 6e place sur la grille. Mais la qualification n’était pas vraiment importante, c’était plutôt un contrôle des réglages pour nous.
Notre course WEC s’est terminée prématurément. La voiture a refusé de changer de vitesse correctement en raison d’un problème de câblage à la boîte, un problème auquel nous avons dû faire face depuis le départ. Je pense que nous avons une très bonne voiture, nous sommes confiants pour les courses à Spa et aux 24 Heures du Mans qui sont des pistes beaucoup plus lisses que celle de Sebring, très bosselée, qui n’a pas réussi à notre auto. Ce qui m’a également impressionné, c’est la performance de mon coéquipier Henrik Hedman ! La BR1 est l’une des voitures les plus dures que j’aie jamais pilotées, surtout à Sebring avec toutes les bosses. Non seulement, il a gardé la voiture en piste, mais il a été aussi très rapide ! C’était malheureux que notre course se soit terminée avant le drapeau à damier. Nous avons été deuxièmes, puis troisièmes des non-hybrides pendant un moment. On s’en sortait plutôt bien ! Le seul bon côté de cet abandon a été que j’ai pu aller me coucher plus tôt pour la course IMSA du samedi .
En IMSA, nous avons réalisé une nouvelle grande course, après avoir remporté les 24 Heures de Daytona en janvier, en terminant deuxième à seulement une seconde des vainqueurs. Bien que la Cadillac DPi# 31 ait été un peu plus forte, nous avons réussi à nous battre pour la victoire.
Ce fut incroyable de participer aux deux courses, je ne remercierai jamais assez DragonSpeed, grâce à Elton Julian, et Wayne Taylor Racing (Wayne Taylor) de m’avoir donné l’opportunité de le faire. Je leur en suis très reconnaissant.
Avec DragonSpeed, nous allons maintenant nous rendre à Spa puis disputer une nouvelle fois les 24 Heures du Mans. Au niveau de l’IMSA, il nous reste huit courses cette année avec Wayne Taylor Racing. Combiner deux championnats de ce niveau est tout simplement fantastique !”