Le pilote officiel Porsche a un programme bien chargé en ce moment. Après les 24 Heures du Mans et les dernières modifications apportées au niveau de la Porsche 911 RSR version 2019/2020, l’Autrichien est présent pour le Prologue WEC avant de se rendre en Belgique pour les Total 24 Heures de Spa. Nous avons rencontré un homme bien occupé !
Vous avez terminé 3e du championnat du monde WEC lors de la Super Saison 2018/2019. Etes vous content que Porsche soit champion ou déçu de ne finir que 3e ?
« Nous avons de toute façon perdu toutes nos chances de titre dès Silverstone l’an dernier. Nous n’avons pas marqué de point car l’auto a été déclassée pour être un millimètre trop basse. A partir de ce moment-là, notre principal objectif a été de marquer le plus de points pour Porsche en vue du Championnat du Monde des Constructeurs. Nous étions déjà champions constructeur avant la dernière course ce qui est la preuve que nous avons fait du bon travail. La saison pour Porsche a donc été excellente, mais pour notre équipage (avec Gianmaria Bruni, ndlr), nous sommes un peu moins contents. Cela n’a pas été si mal au final, mais quand sur une course, avec un tel niveau de compétitivité en GTE-Pro, vous ne marquez pas de points… Nous n’avons pas eu de chance, c’est tout ! En tout cas, Porche est ravi, nous avons eu la confirmation d’une nouvelle saison WEC. Certains constructeurs ne sont, eux, pas de retour et, de notre côté, les pilotes sont vraiment heureux que la marque continue à investir pour faire du GTE. »
Vous venez de terminer 2e des dernières 24 Heures du Mans. Qu’est ce qui a fait la différence avec Ferrari ?
« Nous avons terminé deux fois les 24 Heures du Mans à la 2e place ! C’est triste car quand vous vous alignez sur une course, c’est pour la gagner. En 2018, il a été évident que le safety car a joué un grand rôle, séparant une auto du reste du peloton ! La voiture sœur a fait une course magnifique, sans faire la moindre erreur. Pour eux, c’était bien de ne pas avoir trop de pression pendant 21 ou 22 heures, mais pour les autres, c’est difficile de savoir que, déjà après quelques heures, vous n’avez plus aucune chance de l’emporter. Cette année fut un peu similaire : pas de chance avec les safety cars à l’exception d’un ! Quand vous êtes dans un championnat aussi relevé que le GTE-Pro, avec autant de constructeurs, des bonnes équipes et de bons pilotes, vous n’avez presqu’aucune chance si vous avez une ou deux minutes de retard. »
Vous êtes ici à Barcelone pour le Prologue WEC. Quel est le programme de Porsche por ces deux jours ?
« Le but est d’être fin prêt pour le début de saison à Silverstone. Il y a de nouvelles règles au niveau des arrêts au stand donc les mécanos vont en profiter pour s’y habituer, même sous cette forte chaleur, les pauvres ! L’objectif pour les pilotes sera de trouver le bon rythme, connaitre tous les détails de cette nouvelle voiture car, même si nous avons contribué au développement de cette nouvelle auto, les toutes dernières modifications ont été faites vraiment tardivement. Nous savons que nous avons maintenant la version définitive de cette 911 RSR et nous devons en trouver le bon set-up. »
Qu’est ce qui a changé sur cette auto ?
« Le mieux serait de demander aux ingénieurs, mais je dirais à peu prés 90%. C’est donc une toute nouvelle voiture. En dehors du toit qui permet l’extraction du pilote, des portes et peut être du pare-brise, le reste n’a plus rien à voir ! »
Juste après le Prologue WEC, vous allez disputer les 24 Heures de Spa avec l’équipe GPX Racing. Comment se sont déroulées les deux journées tests pour vous ?
“Nous n’avons effectué qu’une seule journée d’essais car l’équipe devait se rendre à Portimão ensuite (pour y disputer une course de 24 heures, ndlr). Cela aurait bien de faire cette 2e journée, mais c’est ainsi. Trois pilotes se partageant la même auto réduit évidemment le temps de conduite, surtout que la journée a été rythmée par les drapeaux rouges. Nous connaissons bien la voiture, mais pas les pneus Pirelli. Nous n’avons jamais roulé avec cette équipe, mais nous nous connaissons très bien tous les trois (il fait équipe avec Kevin Estre et Michael Christensen, ndlr). Cependant, nous avons toutes nos chances dans cette course. C’est aussi important que nous soyons là pour pouvoir faire grandir et aider la structure GPX Racing. C’est une bonne chose pour cette écurie d’avoir le soutien de l’usine Porsche. C’est une belle équipe, ils nous ont tout de suite très bien accueillis.”
Porsche semble très fort. Vous considérez-vous comme favori de cette édition ?
“Arriver ici et espérer gagner les Total 24 Heures de Spa sans avoir fait aucune autre course alors que vous faites face à des équipes qui disputent tout le championnat, c’est compliqué. Je pense que certaines écuries seront mieux préparées que nous. Cependant, cela reste une course de 24 heures, tout est donc possible et nous sommes là pour bien faire ! Quant à Porsche, oui, je pense que la marque a toutes ses chances avec les équipages et les structures alignés ! Il y a beaucoup de constructeurs en GT3 et il s’agit de la plus grande course de GT3 au monde. Cela demande beaucoup d’efforts de la part d’une marque pour gagner une épreuve comme celle-ci. C’est un peu comparable au Mans, il faut d’abord finir. C’est une course un peu “folle”. Je l’ai faite par le passé en GT2, je crois que j’ai terminé plusieurs fois 2e. Je pense que ce sera une édition de dingue. Si nous sommes encore là après 20 heures, dans le même tour que les leaders, tout sera alors faisable ! “