Nouveau venu à la tête de la Commission Endurance du FIA WEC en remplacement de Lindsay Owen-Jones, Richard Mille compte bien profiter de son expérience d’entrepreneur et de passionné de sport automobile pour faire franchir une nouvelle étape au Championnat du Monde d’Endurance de la FIA.
Gentleman driver à ses heures perdues en historique, Richard Mille a une idée assez précise de la direction à prendre : « Bien sûr, nous parlons d’évènements sportifs, mais en même temps nous devons parler de l’activité de l’endurance et c’est quelque chose que nous devons développer. C’est l’un des domaines sur lesquels nous travaillons au sein du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. Notre objectif est d’avoir des batailles sur la piste qui attirent plus de monde et plus de couverture médiatique. C’est pourquoi nous travaillons avec des objectifs très clairs pour attirer plus de monde sur les circuits. Pour arriver à nos fins, nous devons rendre la bataille sur la piste très intéressante. »
La Commission Endurance, composée de plusieurs membres, se doit d’assurer un brillant avenir au championnat, comme l’explique son président : « L’objectif est d’imaginer ce que sera, à partir de la seconde moitié de l’année 2020, le championnat de demain. C’est un projet très excitant car nous savons que nous avons la possibilité de ramener sur la piste des marques fantastiques. Nous devons régler la question des coûts, bien nous assurer que le règlement technique ne soit pas trop compliqué et que ces sujets fondamentaux soient traités de manière appropriée pour intéresser nos équipes actuelles et potentiellement de nouveaux concurrents. »
Le FIA WEC a dû faire face aux départs successifs de Nissan, Audi et Porsche ces dernières années. Peugeot, un moment pressenti pour rejoindre la catégorie reine, a opté pour le World RX. L’une des missions de la Commission Endurance est de séduire d’autres marques. « Nous étions confrontés à un problème suite au départ de Porsche fin 2017 », explique Richard Mille. « Il fallait garder ce sport en bonne santé et faire en sorte que la catégorie LMP1 fonctionne très bien et je pense que la solidité de la grille de la saison 2018/2019 parle d’elle-même. Dans le même temps, nous devons travailler sur le long terme avec une stratégie claire d’amener plus de constructeurs et de marques sur la piste. Nous devons également rendre l’endurance très sexy pour attirer un public plus jeune et nous devons aussi rendre les choses plus attrayantes pour le public féminin. Nos objectifs sont ambitieux mais réalisables. »
Si la catégorie LMP1 est à reconstruire sur le plan des constructeurs généralistes, tout le monde se félicite du plateau présent en GTE-Pro avec Aston Martin, BMW, Ferrari, Ford et Porsche. « Je pense que la BOP automatique est un très bon système pour organiser la compétition de manière correcte entre les marques », se félicite Richard Mille. « Nous avons vu la saison dernière de belles batailles entre les différents constructeurs en WEC et au Mans. C’est un paradoxe parce que certaines personnes pensent que l’endurance est ennuyeuse, alors qu’en réalité c’est tout le contraire. L’année dernière, la catégorie GTE a été féroce au Mans avec le vainqueur qui a trouvé l’ouverture dans l’ultime tour. Finalement, une course de 24 heures ne semble pas si longue, de même qu’une manche de 6 heures. C’est quelque chose que nous devons garder parce que c’est un système gagnant. »
« Nous devons rester très prudents », souligne le président de la Commission Endurance. « Nous avons vu des budgets exploser et des championnats se sont écroulés à cause de cela. Pour nous, la bonne gestion du budget est une question clé, non seulement pour le GTE, mais également pour les catégories LMP1 et LMP2. Nous devons rester très, très prudents. Les marques d’aujourd’hui ne veulent pas dépenser d’importantes sommes d’argent dans la discipline. »
Même si Toyota joue en solitaire au niveau des concurrents roulant en hybride, la Super Saison devrait valoir le détour avec des équipes privées prêtes à profiter du moindre faux pas du favori. La première course va donner une première idée de l’équilibre des performances, comme le précise Richard Mille : « On ne peut pas savoir pour le moment ce que vont donner les résultats. Les équipes ‘non-hybrides’ qui ont rejoint la catégorie LMP1 sont vraiment déterminées à se battre, et Toyota, avec sa LMP1 hybride, est aussi prêt à se battre. Je m’attends donc à une vraie bataille, un vrai défi et cela va attirer un grand intérêt pour la Super Saison. »
Avec un calendrier profondément remanié et deux 24 Heures du Mans au programme, la Super Saison 2018/2019 bouleverses les lignes, ce qui n’est pas sans réjouir le président de la Commission Endurance FIA : « Avoir les 24 Heures du Mans à deux reprises est fantastique et nous avons aussi Sebring qui revient au calendrier du WEC. Avec une réduction du nombre de courses dans la saison, chaque manche de 6 heures sera importante. »