Le rôle de Richard Mille en Endurance ne se limite pas à la présidence de la Commission Endurance de la FIA. On le retrouve en parallèle en tant qu’équipe de course via le Richard Mille Racing. L’idée n’est pas d’avoir une simple écurie, mais bien de s’appuyer sur Signatech, la structure de Philippe Sinault, pour aligner une ORECA 07 en European Le Mans Series et aux 24 Heures du Mans avec un équipage féminin. Tout au long de la saison, Tatiana Calderon, Sophia Flörsch et Beitske Visser ont montré qu’elles pouvaient rivaliser face à des pilotes bien plus capés dans la discipline.
Avec 20 points marqués sur la scène européenne et une 9e place de catégorie LMP2 aux 24 Heures du Mans, l’objectif est atteint. « L’ambitieux projet de construction de Richard Mille Racing a été le début d’une grande aventure, pas seulement pour moi et pour Richard Mille en tant que marque, mais aussi pour les féminines qui sont à l’avant-garde de ce que nous espérons être une nouvelle ère d’opportunités en sport automobile, où les femmes talentueuses ont la possibilité de courir au plus haut niveau et, surtout, avec les meilleures équipes de notre sport », a déclaré Richard Mille.
Avec cet engagement, le patron de la manufacture horlogère qui porte son nom vise le long terme : « La question de savoir comment nous pouvons aider les femmes à progresser en sport automobile a été soulevée à plusieurs reprises et nous voulions prendre des mesures qui, nous l’espérons, susciteront un changement sur le long terme. Pour cette raison, nous avons choisi d’approcher notre projet d’une manière plus holistique, pas simplement en soutenant l’ambition de la part des compétitrices émergentes, mais grâce à la création d’un environnement complet dans lequel elles peuvent grandir et réussir. »
Pour cette première année du programme LMP2, Richard Mille s’est appuyé sur la colossale expérience de Signatech : « Chez Richard Mille, nous avons une ambition : être toujours au top de tout ce que nous faisons. Il n’y a pas de concessions. Mettre en place l’équipe signifiait de disposer des meilleures conditions, ressources et support technique possibles pour mettre en valeur le talent et la capacité des féminines à concourir au plus haut niveau des courses d’endurance. »
La FIA, via Michèle Mouton, a aussi joué un rôle actif dans ce programme 2020 : « La président de la Commission “FIA Women in Motorsport” et moi partageons la même passion : dénicher, nourrir et développer les talents féminins et aller de l’avant avec une plus grande diversité dans l’ensemble de notre sport. L’apparition de la pandémie Covid-19 en début de saison nous a posé un défi encore plus difficile que prévu car, avant le calendrier ELMS révisé, notre équipe de trois pilotes, Katherine Legge, Tatiana Calderon et Sophia Flörsch a fait face à un temps de piste limité. »
La sortie de piste de Katherine Legge lors des essais du Paul Ricard aurait pu sabrer le programme sachant en plus que Sophia Flörsch était retenue par sa saison en monoplace. « Il n’y a jamais eu aucune pensée d’abandonner », a précisé Richard Mille. « Avec le soutien de Signatech, notre partenaire technique, nous avons pu nous remettre sur la bonne voie avec un nouvel équipage qui a assuré une 5e place extrêmement satisfaisante pour notre première course (au Castellet, ndlr). »
Sixième à Spa puis onzième au Paul Ricard (Castellet 240), l’équipage féminin Richard Mille Racing s’est ensuite attaqué aux 24 Heures du Mans. « Les débuts aux 24 Heures du Mans étaient inhabituels », souligne Richard Mille. « Nous avions un équipage qui n’avait jamais roulé ensemble, une journée test annulée et les longues séances d’essais ont été réduites en raison de l’horaire compressé. Les longues heures d’obscurité ont posé un plus grand défi pour les nouveaux arrivants et, bien sûr, compte tenu des restrictions imposées par la pandémie, l’atmosphère électrisante et magique créée par l’incroyable foule du Mans avait disparu. Le Mans suscite toujours des émotions intenses et le sentiment de fierté lorsque notre voiture rouge a franchi le damier à la 9e place était profond. Nous sommes dans un voyage révolutionnaire qui, je l’espère, entraînera un changement de perception, un plus grand succès en piste et finalement une victoire au Mans. »
Le programme Richard Mille Racing doit se poursuivre la saison prochaine en European Le Mans Series : « Nous nous sommes engagés sur le long terme à soutenir les pilotes féminines et à promouvoir non seulement le besoin d’égalité, mais aussi le droit de chacun à y parvenir. Il y a une volonté de faciliter le changement chez chacun dans le sport. C’est extrêmement important et le jour doit venir où les étiquettes et les préjugés font fermement partie du passé. »