Richard Bradley a été annoncé il y a peu comme le troisième homme de l’équipe française IDEC Sport. L’ancien vainqueur des 24 Heures du Mans en LMP2 a faim de victoires et espère faire profiter l’équipe tenante du titre en European Le Mans Series de son expérience. Nous l’avons rencontré il y a quelques jours sur le circuit de Sepang où il officiait en Formule 3 Asie.
Comment s’est déroulée votre saison ELMS 2019 avec Duqueine Engineering ?
« D’un point de vue personnel, je trouve que la saison a été très bonne. J’ai pu faire quelques bonnes courses comme la manche du Paul Ricard. Nous avons connu pas mal de malchance pendant l’année comme avec cette crevaison au Paul Ricard, un souci de frein à Monza et ce disque de frein qui explose à Portimão. Ce fut un gros crash au Portugal, à plus de 280 km/h ! Dés que j’ai touché les freins, il y a eu un gros « bang ». Au moment de l’impact, j’étais encore à 230 ! Je ne pouvais pas sortir de mon côté de la voiture tellement l’accident a été violent. Avec deux courses que nous ne finissons pas, nous terminons néanmoins 6e du championnat, ce qui n’est pas si mal. Avec Pierre (Ragues) et Nico (Jamin), nous avons fait du bon travail. »
Vous allez disputer l’ELMS avec IDEC Sport cette année. Comment le deal s’est-il fait entre vous et l’équipe française ?
« IDEC Sport est une équipe que tout pilote veut intégrer de par la présentation qu’ils ont, leur réputation et maintenant le titre ELMS qu’ils ont décroché fin 2019. De plus, je connais très bien Nic (Minassian) donc j’ai discuté avec lui. Voilà, de fil en aiguille, cela s’est fait tout simplement et j’en suis franchement ravi ! »
Connaissez-vous Paul (Lafargue) et Paul-Loup (Chatin) ?
« Je les connais en tant que pilotes, mais c’est tout ! Je les croise, on discute quelques minutes, mais cela n’a jamais été beaucoup plus loin. Je suis quelqu’un de très discret dans le paddock. Je ne vois pas pourquoi je deviendrais ami avec des gens que je dois essayer de battre à chaque course. Je ne suis ami qu’avec mes coéquipiers ou ex-coéquipiers. J’essaie de garder de bonnes relations avec eux. Je n’ai jamais eu de souci avec qui que ce soit, je m’entends généralement bien avec tout le monde. Avec Paul et Paul-Loup, on se parle régulièrement désormais par Whatsapp, nous allons aller manger tous les trois à la fin du mois en France. »
Avez-vous plus de pression d’arriver dans une équipe qui vient d’être titrée ?
« Pas du tout. Le but est de gagner tout le temps. Peu importe dans quelle voiture vous êtes, avec quelle équipe vous roulez ! Le plus important est que nous ayons déjà une invitation pour Le Mans et nous n’avons pas à nous soucier de cela. Nous avons même commencé à travailler sur la course. Donc que IDEC Sport soit tenant du titre ou pas ne change rien pour moi.»
Le but est de conserver le titre en ELMS pour IDEC Sport ?
« Tout à fait, nous souhaitons être de nouveau champions et j’aimerais aussi décrocher une 2e victoire aux 24 Heures du Mans en LMP2 (il a remporté Le Mans en LMP2 avec l’ORECA 05 #47 de KCMG avec Matthew Howson et Nicolas Lapierre, ndlr) et que IDEC Sport gagne Le Mans pour la première fois. Voici tous les objectifs que nous nous sommes fixés. Avec le package que nous avons, nous n’avons aucune excuse. De mon côté, je suis impatient de commencer la saison ELMS. Je sens que je deviens un meilleur pilote avec le temps et l’expérience, cela va être excitant cette année. »
D’habitude, vous roulez uniquement en ELMS avec votre équipe mais ne faites pas les 24 Heures du Mans…
« Cette fois-ci, avec IDEC Sport, je ferai la saison complète en ELMS, mais aussi les 24 Heures du Mans. Tous les pilotes veulent faire Le Mans. Cependant, à cette étape de ma carrière, je refuse de le faire à moins d’avoir une chance de gagner… Depuis ma victoire en 2015, j’ai eu d’autres propositions pour refaire les 24 Heures du Mans, mais je les ai refusées. Le deal l’an dernier avec Duqueine Engineering s’est fait vraiment très tard, je n’étais pas certain de pouvoir faire l’ELMS et les offres autour du Mans ne n’intéressaient pas. J’ai préféré rester à la maison.»
Un mois après les 24 Heures du Mans, il y aura le Mans Classic. Dans combien de plateaux allez-vous être impliqué ?
« Je vais piloter quatre voitures, mais suivant la prochaine liste des engagés, je pourrais être sur six ! Il y en aura trois dans le plateau #1, deux Talbot AV 105, une Aston Martin Ulster. Je serai aussi sur une Elva 160 GT. Il y a aussi une possibilité pour moi de piloter une Lotus XV et une Chevron B16. »
Vous êtes ici à Sepang en Formule 3 en tant qu’ingénieur. A Shanghai, vous étiez coach de pilote chez RLR MSport. Vous roulez chez IDEC Sport en ELMS. Combien avez-vous de rôles ?
« (rires). C’est une bonne chose car je peux aborder les choses avec des perspectives différentes. Vous avez un plus grand respect des équipes quand vous roulez avec eux. Quand vous êtes contacté à la radio, les ingénieurs attendent de vous une réponse immédiate et la plus précise possible. Cela me permet d’avoir aussi une vision plus large des choses ! »