Ricky Taylor est de retour dans le giron familial en IMSA. Sur l’Acura ARX-05 #10 de Wayne Taylor Racing, il a très bien débuté la saison offrant à Acura ses toutes premières 24 Heures de Daytona. Depuis, l’Américain a signé une 4e place aux 12 Heures de Sebring puis s’est rendu en Europe pour y disputer la première manche ELMS à Barcelone. L’homme, qui se fait très rare sur le Vieux Continent, nous a accordé un entretien…
Une nouvelle victoire aux 24 Heures de Daytona (avec Alexander Rossi, Filipe Albuquerque et Helio Castroneves) pour vous. Est-ce la plus importante, la plus dure ?
« Ce fut une course extrêmement difficile en effet. L’intensité a été très élevée tout au long de l’épreuve. Je ne pense pas que nous avions la voiture la plus rapide, la Cadillac de Chip Ganassi Racing était plus forte que nous. Tous les quatre, nous étions vraiment tendus, nous n’étions pas en mesure de faire des triples relais comme eux. Notre auto était plus difficile à emmener si bien qu’après un ou deux relais, nous étions épuisés. Donc c’est vrai que gagner la course dans ces conditions rend ce succès très spécial. »
Et encore plus spécial car votre frère Jordan remporte le GTLM…
« Tout à fait, ce fut tout simplement incroyable. Ce n’est pas souvent que nous sommes dans deux voitures différentes et que chacun l’emporte dans sa catégorie. Donc il est vrai que gagner tous les deux le même week-end et en plus une course comme Daytona, ce fut tout simplement fantastique. Nous ne sommes pas forcément la seule famille dans le paddock et il est rare que tout le monde soit content le même jour. Gagner Daytona la même année, mon père, mon frère et moi et pas sur la même auto a fait que tout le monde était content dans la famille (rire) ! »
Vous arrivez à Mid Ohio ce week-end pour la 3e manche IMSA. Pour le reste de la saison Sprint, vous avez un solide équipage avec Filipe (Albuquerque). On imagine bien que vous visez le titre…
« Nous avons plusieurs courses qui vont s’enchainer et nous voulons vraiment les gagner. Depuis que la saison a débuté, nous avons marqué de gros points (victoire à Daytona, 4e aux 12 Heures de Sebring). Nous menons le championnat (avec huit points d’avance sur Harry Tincknell et Oliver Jarvis, Mazda #55, ndlr), et le titre est clairement l’objectif de l’équipe. Cela fait longtemps que le Wayne Taylor Racing roule en IMSA, mais deux courses nous a toujours échappés : Road America et justement Mid-Ohio qui arrive ce week-end. A l’intérieur de l’écurie, ces deux courses sont très importantes ! »
D’une certaine manière, vous avez amené Acura dans le clan Wayne Taylor Racing (Ricky est pilote officiel de la marque). On imagine que vous êtes ravi de cette association ?
« Les trois dernières années passées chez Acura Team Penske ont été formidables. Les gens de chez HPD sont totalement investis dans ce programme, dans notre quête de victoires et de titres. Quand l’opportunité s’est présentée de pouvoir associer Acura à l’équipe familiale, on n’a pas hésité. Les deux parties ont déjà lié de très fortes relations… »
Et cela vous met dans une bonne position avec Acura qui s’engage en LMDh…
« Je me sens vraiment chanceux d’être associé à un constructeur qui est tellement engagé. Acura a été l’une des premières marques à annoncer son arrivée en LMDh. Etre impliqué dans le processus de développement d’une nouvelle voiture, comme ce fut le cas avec la Cadillac DPI, c’est juste fantastique. Nous arrivons dans une nouvelle ère de l’endurance qui s’annonce comme l’une des plus incroyables. Je me sens vraiment privilégié d’en faire partie ! »
Votre père dit souvent que l’un de ses derniers objectifs serait d’aller aux 24 Heures du Mans avec sa propre équipe…
« Je n’ai aucune confirmation de la part d’Acura sur le fait qu’ils pourraient aller aux 24 Heures du Mans (rire). Je l’espère, c’est certain. Aller au Mans dans la catégorie reine et, en plus, avec notre propre structure serait la chance de ma vie. Je suis toujours allé aux 24 Heures du Mans en tant que troisième pilote, c’est à dire que j’ai toujours complété un équipage (5 participations, 4 en LMP2, une en GTE Pro, ndlr) d’un programme déjà constitué. Y aller avec notre propre structure, avec un soutien officiel d’Acura, serait une toute autre histoire. En plus, un package 100% américaine au Mans, ce serait incroyable et tellement motivant. »
Vous êtes venu faire une pige chez DragonSpeed en ELMS en avril à Barcelone (abandon). Pourquoi ?
« J’ai été en contact avec Elton Julian depuis de nombreuses années. Nous cherchions l’opportunité pour rouler ensemble, faire quelques courses. Elle s’est présentée suite à des complications de voyage liées à la Covid, à des pilotes impliqués dans d’autres championnats. Quand Elton m’a demandé de venir sur ce week-end ELMS, j’ai accepté. Après Barcelone, il n’y a rien de prévu pour moi chez DragonSpeed, mais la relation avec lui est vraiment bonne. Peut être pourrons-nous travailler sur quelque chose dans le futur, on ne sait jamais ! »
Vous reverra-t-on en Europe cette année ? Aux 24 Heures du Mans ?
« Je pense que Barcelone était ma seule venue en Europe cette année. Je n’ai rien pour le moment en vue des 24 Heures du Mans. »
L’IMSA et l’ACO se sont rapprochés, on imagine que c’est une bonne nouvelle pour vous ?
« Plus on peut faire de courses, plus on peut faire rouler la voiture sur des circuits différents, mieux c’est ! Nous avons eu de belles bagarres par le passé en IMSA, mais vous voulez toujours avoir l’opportunité de pouvoir rouler partout dans le monde et d’avoir de nouveaux concurrents en face de vous. Je pense que c’est une vraie chance d’être impliqué en Endurance en ce moment et dans les dix prochaines années avec le retour de tous ces constructeurs. Tous les pilotes sont motivés pour gagner de grosses courses comme Daytona, Sebring ou Le Mans. Ils veulent aussi battre les meilleurs, mais pour cela il faut que tout le monde dispute les mêmes courses pour pouvoir s’affronter. Et depuis quelques temps, de grands noms sont de retour, c’est très motivant ! »