Rio Haryanto était le fer de lance de l’équipe T2 Motorsports qui engageait une Ferrari 488 GT3 #72 en Asian Le Mans Series. L’ancien pilote de F1 de 27 ans (ex Manor 2016, il est le premier pilote indonésien à avoir fait de la Formule 1) découvrait l’endurance, discipline qu’il a bien aimée. Le poleman des 4 Heures de Buriram en GT a fait le point avec nous…
Comment s’est passé votre saison en Asian Le Mans Series cette année ?
« Elle a été progressive depuis la première manche à Shanghai. Je suis content de ma progression, car je n’avais jamais fait d’endurance auparavant et c’est loin de ce que j’ai l’habitude de piloter. Je n’ai fait qu’une seule saison en GT (en Blancpain GT World Challenge Asia en Pro-Am, ndlr). Nous avons été en mesure de monter sur le podium à plusieurs reprises à The Bend et à Sepang (avec Christian Colombo et David Tjiptobiantoro ndlr). Ce week-end, nous terminons 5e des 4 Heures de Buriram, ce qui nous permet de terminer 4e au championnat… »
Comment est cette Ferrari 488 GT3 à piloter ? On est loin de la Formule 1 !
« On ne peut pas vraiment comparer ces deux types d’autos, par exemple. Le poids est différent, les appuis aérodynamiques également. Il m’a fallu un peu de temps pour que je m’adapte, que je comprenne comment cette GT3 fonctionnait et comment je pouvais atteindre ses limites. Elle est plus lourde, moins rapide, mais je commence à bien mieux me sentir avec ! (comme l’a montré sa pole position samedi, ndlr). »
Ce sont vos premiers pas en endurance et dans un championnat ACO. Rêvez-vous des 24 Heures du Mans ?
« Tout à fait ! Mon but est d’être de plus en plus présent en Endurance et en GT en particulier. J’aimerais avoir plus d’opportunités dans le futur. 2019 a été une année d’apprentissage pour moi. Si j’ai plus de propositions, je pourrais alors me battre pour des courses et des titres et j’espère que cela pourra m’emmener aux 24 Heures du Mans un jour ! »
Ayant beaucoup roulé en monoplace, seriez-plus plus tenté de rouler en LMP2 voire LMP1 ?
« Oui et d’ailleurs peu importe, l’une ou l’autre (rire) ! Le LMP1 est très intéressant, c’est la catégorie reine, mais il y a peu de places car peu de voitures. Le LMP2 offre bien plus de compétition, il y a pas mal de très bonnes équipes et les équipages sont très relevés. Je regarde cette catégorie… »
Que pensez-vous de l’ambiance qui règne en Asian Le Mans Series ?
« Quand j’ai commencé la monoplace, je roulais, bien entendu, en Asie, en Formule Renault Asie et en Formula BMW Pacific. C’était en 2008 et 2009. Depuis les choses ont bien changé. Je remarque qu’en plus de 10 ans, des championnats comme l’Asian Le Mans Series ou de monoplaces sont devenus de plus en plus relevés car pas mal d’équipes et de pilotes européens sont arrivés. Ils viennent souvent pour garder contact avec la compétition alors que c’est l’hiver chez eux et aussi pour préparer de plus gros championnats. De ce point de vue là, c’est très positif. »
Vous avez maintenant terminé l’Asian Le Mans Series 2019/2020. Quel sera le reste de votre programme ?
« Je ne peux rien annoncer pour le moment, j’ai plusieurs options qui s’offrent à moi. Ce que je peux dire, c’est que ce sera plus tourné vers l’endurance que vers la monoplace. Je vois bien que pas mal de pilotes de monoplaces bifurquent vers l’endurance car il ne peuvent plus grimper ou après avoir roulé à haut niveau. Ils peuvent alors courir en tant que pilotes pros et avoir une longue carrière. »