Dans un milieu du sport automobile où il faut toujours dépenser plus chaque année, le Challenge Funyo permet toujours d’assouvir sa passion à un prix raisonnable. Organisé durant les meetings VdeV Endurance Series , le Challenge Funyo est le plus gros pourvoyeur de concurrents de la série. A 45 000 euros HT le prototype de 250 chevaux pour 630 kg, difficile de trouver un meilleur rapport prix/performance avec en prime la possibilité de rouler à Barcelone, Magny-Cours, Paul Ricard, Dijon, Navarra, Le Mans et Estoril.
Yves Orhant, créateur de Funyo (FUN Yves Orhant), a cédé les rênes de sa société lancée il y a maintenant 20 ans à Romain Angebeau, ancien de chez Onroak Automotive. La Funyo SP 05 est la première marche de la catégorie prototype avant le CN et le LMP3. Avant d’attaquer la rentrée à Navarra, Romain Angebeau a fait le point avec nous sur la saison et les possibilités d’évolution d’un prototype qui va tendre vers l’endurance.
Quel bilan tirez-vous depuis la reprise de l’activité Funyo ?
« Le bilan est clairement satisfaisant. Il a fallu un temps d’adaptation sur le plan technique car j’arrive du monde du LMP2 et LMP3. Tout s’est mis en place petit à petit et nous continuons de construire des autos. On parle de plus en plus de Funyo, ce qui va dans le bon sens. La marque existe depuis 20 ans mais elle n’était pas si connue que cela. »
Quel est le profil des pilotes ?
« On a un panel de clients qui vient se vider la tête le week-end. Ils ont entre 40 et 50 ans, ils roulent pour s’amuser sans avoir l’ambition de devenir pilote professionnel. L’ambiance est bonne dans le paddock et sur la piste. L’attractivité du produit Funyo reste le prix. Quand une CN se vend 120 000 euros, la Funyo est à 45 000 euros pour un handicap temps d’environ 6 secondes au tour en fonction des circuits. La Funyo est la première marche du prototype qui convient parfaitement à quelqu’un qui veut entrer en sport automobile. On a même un jeune qui sort du karting. La catégorie reste accessible au plus grand nombre. »
Le prix reste l’atout séduction majeur ?
« On a un tarif qui débute à 700 euros/meeting avec la possibilité de se partager une voiture. Le prix des pneumatiques est lui aussi très intéressant. Une Funyo 5, l’ancien modèle, se vend d’occasion à 15 000 euros. »
Une version d’endurance de la SP 05 est prévue ?
« C’est pour Funyo la prochaine étape. Nous discutons pour mettre en place des courses de trois heures avec un seul train de pneumatiques. Le kit endurance comprendra un réservoir plus grand et un échangeur légèrement différent. Il sera possible d’acheter directement le prototype en version endurance. Les châssis seront prêts pour 2019. Le but n’est pas de mettre un terme aux courses de sprint car ce sera bien deux catégories à part entière. Le VdeV Endurance Series est demandeur d’un tel plateau. Le souhait est de lancer le championnat endurance dès 2019. Je suis piqué par l’endurance, donc c’est quelque chose qui me tient à cœur. »
D’autres possibilités d’évolution sont dans les cartons ?
« A terme, pourquoi pas avoir une version endurance en micro hybride ou électrique. Cela ne veut pas dire qu’on va lancer quelque chose mais bien que l’on compte préparer l’avenir avec comme objectif de ne pas dépasser 50 000 euros. Notre gamme de prix n’existe pas en prototype. »
A quand un prototype fermé ?
« Les clients n’ont pas émis la volonté de passer à un prototype fermé. En revanche, nous pourrions proposer le changement de vitesse au volant à la place d’un levier séquentiel. Il faut juste s’assurer de ne pas exploser les coûts. »
La Funyo pourrait sortir des frontières ?
« Le but est de se développer en Europe mais nous aimerions aussi aller du côté de l’Asie et des Etats-Unis. Le produit est français car Yves n’a pas eu l’opportunité de se développer en dehors du pays. Il faut signaler que la marque Funyo est française à 100%. Les autos sont conçues tout près de Rennes et quasiment tous nos fournisseurs sont à environ 30 km de nos ateliers et 80% sont dans la proche banlieue de Rennes. Les autos sont assemblées quasiment de A à Z par nos soins. Le châssis a l’avantage d’être proposé sur du long terme car on ne veut pas rentrer dans un cycle d’un changement d’auto tous les deux ou trois ans. »