Même s’il n’a pas remis en jeu son titre mondial en FIA WEC, Romain Dumas n’a pas vu passer l’année 2017. Entre le développement de son équipe de rallye, le Dakar, Pikes Peak, les courses en GT avec Porsche et Le Mans avec Signatech-Alpine, l’Alésien a connu une saison bien animée. Il ne pourrait de toute façon pas en être autrement quand on connaît son hyperactivité. Donnez-lui n’importe quoi qui donne des sensations et c’est parti pour un nouveau projet. 2018 s’annonce tout aussi chargé avec la Blancpain GT Series Endurance Cup, l’Intercontinental GT Challenge, les 24 Heures du Nürburgring et du Mans, tout ça chez Porsche. Rajoutez à cela les quatre courses longues du championnat IMSA sur une ORECA 07/CORE autosport plus quelques projets en cours de gestation, et c’est reparti pour une année sur les chapeaux de roues.
Satisfait de votre programme 2018 ?
“En termes de circuits, c’est le plus beau programme que j’ai eu ces dernières années. Rouler à Bathurst, Suzuka, Le Mans, Spa, Monza, Nordschleife et Sebring a de quoi séduire. Disputer les quatre courses longues aux Etats-Unis avec CORE va me permettre de rouler à nouveau en prototype à Daytona, Sebring, Watkins Glen et Petit Le Mans. Je ne peux pas rêver meilleurs circuits. Il manque juste Road America. De janvier à juin, je vais être rarement chez moi. Le programme 2018 comprend au moins 21 courses. J’ai eu mon mot à dire pour ce programme.”
Rouler en Blancpain GT Series Endurance Cup va vous faire découvrir un nouveau championnat…
“Tout le monde me dit que la compétition y est très relevée. C’est aussi un vrai plaisir de disputer à nouveau les 24 Heures de Spa. J’ai essayé d’y revenir chaque année dans une auto compétitive. Avec Fred (Mako) et Dirk (Werner), nous serons bien armés même s’il faudra faire face à une forte concurrence sachant que la 911 arrive à bout d’homologation. Cela fait un bon moment que Porsche n’est pas revenu officiellement à Spa. J’espère que la 911 GT3-R sera performante pour ne pas gâcher la fête.”
Pour Le Mans, il a fallu faire un choix entre la 911 RSR et un retour en prototype ?
“Si je n’avais pas signé pour les quatre courses en LMP2 aux Etats-Unis, peut-être que j’aurais roulé en LMP2 au Mans. Une LMP2 peut encore s’imposer aux 24 Heures du Mans.”
Revenir à Daytona pour jouer la gagne vous motive encore plus ?
“Daytona est une course qui manque à mon palmarès. Si on parvient à être dans le tour du leader après 20 heures, on ne sait pas ce qui peut arriver. Je vais prendre part au Roar pour me caler. Là aussi, la concurrence sera rude. Je connais bien Penske et je sais de quoi ils sont capables. Personnellement, j’ai toujours eu un petit faible pour les courses américaines. J’ai eu l’occasion de rouler cette année à Laguna Seca en Intercontinental GT Challenge et cela faisait un moment que je n’étais plus ressorti d’une voiture de course avec la banane, hors de mes projets personnels et de la Nordschleife.”
Vous n’étiez pas présent cette année en FIA WEC. Quel est votre regard sur l’avenir du championnat ?
“Il reste un seul constructeur en LMP1 et forcément aucun en LMP2. Les constructeurs sont tous en GTE mais ils ne peuvent pas jouer la gagne. C’est ce qui me chagrine un peu. L’Endurance et le FIA WEC sont dans une période de mutation. Les choses évoluent car on fait rouler des gentlemen dans des LMP2 qui tournent en 3.25 mn au Mans. Pour faire venir les constructeurs sur le moyen terme, le DPi était une solution. On retrouvera à Daytona plus de dix équipages où les pilotes seront payés pour rouler. On voit que l’Endurance se porte bien de l’autre côté de l’Atlantique. La Formula E fonctionne car il y a des constructeurs, ce qui est aussi le cas du World RX. Le coup de frein de la catégorie LMP1 était prévisible. C’était une belle période qui n’est plus d’actualité. Il faut se souvenir du passé pour ne pas revivre le match déséquilibré Audi/Pescarolo.”
Pourquoi ne pas monter votre propre équipe en circuit après l’avoir fait en rallye ?
“Je connais bien les disciplines sur circuit. Je sais ce qu’il faut pour réussir et je ne veux pas vendre du rêve. Pour moi, le rallye raid et Pikes Peak sont encore des choses nouvelles. Pourquoi pas en revanche créer quelque chose un jour en Cup…”