Ross Gunn est l’un des pilotes montants au sein d’Aston Martin Racing. Pur produit de la marque britannique, il a gravi tous les échelons pour arriver à vivre de sa passion et évoluer en FIA WEC et en IMSA. Lors du premier meeting de l’Asian Le Mans Series en Chine, nous avions pu rencontrer ce garçon de tout juste 23 ans maintenant.
Ross Gunn est né le 1er janvier 1997 et est issu d’une famille qui aime l’automobile, un peu le genre “je suis tombé dedans quand j’étais tout petit” ! « Le sport automobile est une passion de longue date pour moi. Cela a commencé avec mes parents et la famille qui ont des liens avec l’automobile. Ils ont couru à un niveau départemental / régional. J’ai donc toujours été en contact avec le sport et les voitures en particulier. J’ai d’abord fait du karting à l’âge de 6 ans en loisir, mais au fil des années, c’est devenu de plus en plus sérieux. C’est passé de hobby, à la compétition et maintenant c’est mon métier à temps complet. Je me sens d’ailleurs très chanceux de faire ce job et d’en vivre.»
Après le karting où il remporte plusieurs titres, comme tous les jeunes, il souhaite ensuite passer à autre chose et cherche à rouler en voiture. « Après mes années karting (il a remporté le Super 1 National Rotax Mini Max en 2011, le Kartmasters British Grand Prix en 2011 et le Super 1 National Rotax Max Junior en 2012, ndlr), j’ai fait de la monoplace, mais il faut bien avouer que je ne pouvais pas me permettre financièrement d’aller plus haut. Mes parents sont des travailleurs (classiques) et je n’ai pu faire qu’une seule saison en Formule 4 britannique en 2013 (deux victoires, 11e au championnat). Ensuite, l’argent est venu à manquer et j’ai arrêté. »
Puis il est sélectionné par Aston Martin et tout se met alors en place, il gravit les échelons les uns après les autres. « En 2015, il y avait ce que l’on appelait l’Aston Martin Evolution Academy et c’est, à ce moment là, que j’ai fait ma première année en GT. Il y avait 12 autres jeunes pilotes comme moi. J’ai eu ensuite la chance d’être pris par Beechdean Aston Martin Racing en British GT (GT4). A l’âge de 18 ans, j’ai disputé ma première saison complète et je l’ai remportée (avec deux victoires aux côtés de Jamie Chadwick, ndlr) tout en gagnant la Driver Academy. J’ai eu un contrat Junior avec Aston Martin. Je me suis tout de suite bien senti dans une GT et je dois bien avouer que je n’ai plus jamais regardé autre part qu’en Endurance et en GT. J’ai passé plusieurs années avec Beechdean en British GT4 puis en GT3. Les choses sont devenues de plus en plus sérieuses au fil des années et j’ai eu un contrat à plein temps par la suite. Je n’ai pas de regret, je n’aurais pu faire de la monoplace qu’en gagnant à la loterie pour être honnête (rire). Je suis donc très heureux de rouler pour Aston Martin Racing en GT. »
Ross Gunn en Bristish GT (GT4)
En 2017, Ross arrive en European Le Mans Series toujours avec Beechdean AMR. Il fait équipe sur l’Aston Martin Vantage #99 avec le patron du team, Andrew Howard, et Darren Turner. « Ce fut une vraie année d’apprentissage pour moi, une expérience précieuse de la compétition au plus haut niveau de l’endurance puisque j’ai fait cette saison ELMS, mais aussi les 24 Heures du Mans. Mon année a été couronnée de succès. J’ai fait quelques belles qualifications, étant proche de Nicki (Thiim) qui roulait lui chez TF Sport. »
Au sortir de 2017, le Britannique a réussi à signer trois podiums en GTE. De plus, comme il l’a précisé, il a aussi participé pour la première fois (et unique pour le moment) aux 24 Heures du Mans. « Ce fut le sommet de ma saison. Je n’avais que 19 ans, j’étais tellement fier, mais impressionné en même temps. Je me rappelle de plein de petites choses. J’avais fait de la Playstation avant de m’y rendre, mais quand je me suis retrouvé sur le circuit lors de la Journée Test, ce fut un sentiment incroyable, une journée très spéciale pour moi. Je me souviens aussi de mes relais de nuits, de ceux du petit matin avec une superbe adhérence, des températures basses, plus de puissance et des bons temps au tour. Au final, tout s’est bien passé, nous avons terminé 4e en GTE Am (avec Andrew Howard et Oliver Bryant, ndlr) alors que la catégorie était très relevée. C’est mon meilleur week-end de course et je suis impatient d’y retourner au mois de juin. »
Maintenant, il est impliqué dans un programme à l’année en WEC sur l’Aston Martin Vantage #98 qu’il partage avec Paul Dalla Lana et Darren Turner. Pour le moment tout se passe bien puisque les trois hommes sont 3e au championnat GTE Am. « Ce fut une incroyable opportunité offerte par Aston Martin et Paul Dalla Lana. Je pousse depuis plusieurs années pour pouvoir rouler en WEC et cette chance s’est présentée à moi cet été. Pour le moment, cela se passe pas mal avec trois podium (Silverstone et Bahrein, 2e, Shanghai,3e) en quatre courses. Nous avons un bon rythme et il ne nous manque plus qu’une victoire ! Pour moi, le WEC, c’est le summum en GT dans le monde. J’aimerais à l’avenir passer de Am à Pro, mais pour le moment, je reste focalisé sur ma saison avec Paul et Darren. Je pense que nous avons toutes nos chances au niveau du championnat.»
Pour la deuxième fois, Ross Gunn est associé au “vétéran” Darren Turner qui brigue une 4e victoire de catégorie en Sarthe au mois de juin. « C’est quelqu’un d’important dans ma carrière et on s’entend très bien. Il m’a donné beaucoup de conseils dont certains que je ne peux pas répéter maintenant (rire). Nous rions beaucoup tous les deux et il a toujours été à mes côtés à partir du moment où j’ai rejoint l’Aston Martin Driver Academy. Quand je suis arrivé en ELMS, il m’a beaucoup facilité les choses. Il est toujours aussi bon dans la voiture, mais en dehors aussi. Il fait profiter de sa longue expérience, j’apprends beaucoup à son contact et je suis particulièrement content de l’avoir avec moi en WEC. »
Son autre programme l’emmène depuis novembre 2019 en Asie à travers l’Asian Le Mans Series 2019/2020. Il pilote l’Aston Martin Vantage GT3 #77 de l’équipe japonaise, D’station Racing avec Tomonobu Fujii et Satoshi Hoshino. « Je suis très content de disputer ce nouveau championnat pour moi. Notre objectif est de le remporter et d’obtenir l’invitation aux 24 Heures du Mans qui va avec pour D’station Racing, mais aussi pour Fujii et Hoshino. Je suis très honoré et fier de rouler pour cette équipe qui a énormément progressé depuis qu’elle est passée en Super GT, dans la catégorie GT300. Elle est vraiment professionnelle. » Tout a bien démarré pour eux en novembre dernier avec une victoire lors des 4 Heures de Fuji. Lors de la 2e manche de la saison, les choses ont moins bien marché avec une 6e place finale en Australie, la voiture étant victime d’un accrochage avec la Dallara P217 #45.
En fin d’année 2019, Ross Gunn a changé de statut et est devenu pilote Gold. « C’est plutôt sympa car c’est une reconnaissance de mon évolution, mais, en même temps, c’est un changement que j’accepte. Si je fais du bon travail lors de la 2e partie de la saison WEC, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas m’adapter à ce rôle de Gold à l’avenir. Cela change un peu la donne, il est vrai, pour moi et pour pas mal de gens, mais je suis concentré sur mon travail et j’essaie de donner mon maximum à chaque fois que je monte dans la voiture. Tout cela est hors de mon contrôle, ce que je peux par contre maîtriser c’est ce que je fais au volant. Aston Martin me permet de beaucoup rouler, je sais que ce sera encore le cas cette année en WEC et en Asian pour que je continue à engranger de l’expérience. Je sais que je serai aussi impliqué dans d’autres programmes client à l’avenir, même si rien n’est encore confirmé après les 24 Heures du Mans qui marquent la fin de la saison WEC. »