Les week-ends se suivent et ne ressemblent pas. Une semaine après Monza et la Blancpain GT Series Endurance, Saintéloc Racing (Audi) et AKKA-ASP Team (Mercedes) ont remisé leurs GT3 au garage pour quelques jours pour faire rouler les R8 et AMG en version GT4. Les deux équipes françaises sont les seules à disputer les deux programmes. Si l’objectif est clairement de briller dans les deux championnats, la gestion des programmes est différente. Nous sommes allés à la rencontre de Fred Thalamy (Saintéloc Racing) et Jérôme Policand (AKKA-ASP Team) pour avoir leur point de vue.
“Une semaine avant Nogaro, Simon (Gachet) et Fabien (Michal) étaient à Monza sur une Audi R8 LMS GT3”, nous a confié le directeur technique de Saintéloc Racing. “On ne demande pas la même chose aux pilotes car les écarts entre les deux sont importants. Il faut aussi qu’on passe du GT3 au GT4 en se mettant au niveau du Championnat de France. Les clients ne sont pas les mêmes, les attentes non plus. L’attention est complètement différente. Il faut être à 100% sur les deux, mais dans sa tête, on doit gérer les meetings différemment même si le résultat final doit être le même.”
Si les pilotes doivent adapter leur style de conduite en passant d’une GT3 à une GT4, Saintéloc Racing doit aussi faire la part des choses : “On demande aux pilotes de s’adapter, mais il faut aussi qu’on s’adapte de notre côté en évitant de s’énerver. On se crée notre propre stress. Il n’y a rien de dégradant, mais une série aussi relevée et compliquée que la Blancpain GT Series n’a rien à voir avec un championnat national. En France, les concurrents ont la chance d’avoir Guy Clairay qui sert d’interface entre les organisateurs et les pilotes. Guy apporte sa vision d’ancien patron d’équipe et aussi de pilote.”
Du côté de AKKA-ASP Team et de Jérôme Policand, on doit aussi s’adapter : “Si les pilotes gèrent une GT4 comme une GT3, toutes les autos de l’équipe sont dans les stands. Le principe d’une GT4 est d’avoir peu d’aéro, un peu à l’image des autos TCR. La gestion des débriefings est différente selon que l’on a une GT3 ou une GT4. En GT4, c’est 80% sur le pilotage.”
Les équipes doivent aussi composer avec les ajustements de BOP en fonction des meetings. “Je ne fais pas de chantage”, explique Jérôme Policand. “Si ça ne me plaît pas, je pars. Ce n’est pas à moi de faire les règles. L’équipe a quatre autos en FFSA GT, ce qui fait qu’on y trouve notre compte.”
Saintéloc Racing et AKKA-ASP Team se retrouveront dans une semaine en Blancpain GT World Challenge Europe, une semaine avant la Blancpain GT Series Endurance, en Grande Bretagne. Une semaine plus tard, ce sera le FFSA GT dans les rues de Pau. Il faudra bien s’assurer de mettre les bonnes autos dans les camions…