Sarah Abadie (Panis-Barthez Compétition) : « Après l’Asie, nous songeons aux Etats-Unis ! »

#23 PANIS BARTHEZ COMPETITION (FRA) LIGIER JSP217 GIBSON LMP2 TIMOTHE BURET (FRA) JULIEN CANAL (FRA) WILLIAM STEVENS (GBR)

Sarah Abadie est team-manager (avec son frère Simon) de l’équipe Panis-Barthez Compétition qui évolue en LMP2 en European Le Mans Series. L’équipe française a réalisé de bonnes performances cette année, mais a été accablée par la malchance, en particulier aux 24 Heures du Mans. Spa a permis de voir la Ligier du team français sur le podium de la dernière manche ELMS. Sarah Abadie est revenue sur cette saison et évoque surtout l’avenir : l’Asian Le Mans Series, le châssis Ligier, les Etats-Unis, le GT…

Quel bilan de la saison ELMS 2018 tirez-vous ?

« Nous sommes rapides depuis le début de l’année avec notre Ligier JS P217. Nous sommes donc contents de ce point de vue là, mais nous avons par contre joué de beaucoup de malchance sur tous les meetings. Toute l’année, nous avons été présents en essais où nous étions vite comme l’a d’ailleurs prouvé notre pole position à Silverstone. Nous faisons de toute façon au moins une pole par an, celle de 2017 a été faite à Portimão, nous espérons rééditer cette performance fin octobre pour la finale ELMS. En course, entre les pénalités sportives et la grosse panne mécanique des 24 Heures du Mans, nous n’avons pas eu beaucoup de chance. Le seul week-end où nous sommes passés à travers les soucis a été celui des 4 Heures de Spa-Francorchamps, et nous signons un podium (3e). Nous avons fait le bon pari au niveau de notre trio de pilotes, ils s’entendent super bien. C’est une réussite. »

Vous avez annoncé il y a peu que vous alliez disputer l’Asian Le Mans Series…

« Tout à fait, nous allons faire ce nouveau championnat pour nous dès cet hiver. Nous le disputerons avec les frères Lahaye et François Heriau. Nous avons une longue histoire avec Matthieu Lahaye que nous avons eu en Renault Megane Trophy en 2005 et 2006. C’est une belle surprise, 12 ans plus tard, de se retrouver et retravailler ensemble. Nous allons engager une Ligier JS P2 avec ce solide trio. »

On peut facilement imaginer que vous êtes très satisfaite de prendre part à ce projet en Asie…

« Tout à fait, c’est génial ! C’est un nouveau défi pour l’équipe, ce sont des circuits que nous ne connaissons pas car cela fait 18 ans que nous tournons en Europe (avec l’écurie Tech 1 Racing, ndlr) et nous allons découvrir un nouveau championnat. Ce ne sera pas facile car nous savons que le niveau des engagés sera relevé. La seule chose connue est l’auto ! »

L’équipe vise également les Etats-Unis ?

« Nous aurions aimé faire les 24 Heures de Daytona ou une autre manche déjà dès cette année, mais ce ne fut pas possible de faire tout en même temps. C’est pourquoi nous aimerions reporter ce projet sur 2019. Nous souhaiterions donc disputer Daytona ou les 12 Heures de Sebring, voire le Petit Le Mans. Nous voulons le faire, nous avons les contacts, des gens intéressés, mais il faut mettre le budget en face ! »

2019 repassera-t-il par l’ELMS et le châssis Ligier ?

« Nous souhaitons avant tout faire les 24 Heures du Mans si le Comité de Sélection retient notre candidature. Notre problématique concerne le châssis. Onroak nous a beaucoup rassuré sur l’avenir lors de notre dernière réunion. Une nouvelle organisation, plus conforme à ce que l’on attend d’un constructeur, va être mise en place. D’un autre coté, nous avons beaucoup de pression de nos pilotes qui souhaitent rouler en ORECA. Ça les rassure, mais sincèrement, je ne pense pas que les ressentis soient vraiment à l’image de l’écart réel de performance. Ce qui est vrai, c’est qu’il y a eu une mauvaise impression dès le départ et qu’on a du mal à revenir là-dessus. Nous avons donc une grosse pression de leur part pour changer de châssis. Cependant, la décision, dans un sens comme dans l’autre, n’a pas été encore prise. Nous nous réservons le temps de la réflexion jusqu’au milieu de l’hiver. »

Vous avez déjà parlé de faire du GT. Est-ce toujours d’actualité ?

« Nous trouvons cela intéressant, notamment la Blancpain GT Series. C’est un championnat sain qui a des vrais intérêts dans les années à venir : sportif, pilote et constructeur. C’est un challenge qui pourrait nous plaire car c’est une série de qualité avec beaucoup de soutien des constructeurs et aussi des partenaires. La difficulté est que nous ne pouvons pas tout faire. Nous y allons petit à petit, nous saisissons les opportunités qui se présentent à nous un peu comme celle de l’Asian Le Mans Series. Nous ne voulons pas non plus aller trop vite dans l’expansion de l’écurie car ça peut être dangereux. Nous souhaitons nous assurer que les budgets sont en face de chaque projet. Nous ne sommes pas fermés, cependant, à l’heure actuelle, nous sommes en LMP2 en ELMS, plus un programme Asian et, éventuellement, les Etats-Unis. Par contre, si un projet solide se présente dans la série Blancpain, alors nous irons ! »