L’équipage de la Ligier JS P3/R24 #50 a plus qu’une touche féminine avec trois filles au volant pour les Agile 4 Heures de Shanghai. Stephane Kox et Marie Iwaoka sont épaulées par Sarah Bovy. Habituée à rouler en GT, la pilote belge découvre un nouvel univers ce week-end en plus de découvrir un nouveau pays.
“J’ai eu l’opportunité de rouler ici et je ne pouvais pas dire non”, nous a déclaré Sarah Bovy. “J’ai construit ma carrière comme cela et la prestation de Shanghai déterminera la suite du programme.” A l’heure actuelle, Sarah Bovy n’a que la manche de Shanghai confirmée.
On doit en partie le programme R24 à Keiko Ihara, qui a comme mission de développer le sport automobile féminin avec le plein soutien de la FIA.
Avant de rejoindre Shanghai, Sarah Bovy a eu l’occasion de tester la Ligier JS P3 sur le petit circuit de Cremone. “J’ai débuté par la monoplace et j’ai toujours voulu revenir à ces sensations de pilotage”, précise Sarah. “Rouler en LMP3 s’en rapproche même si je n’ai pas encore suffisamment de recul. Je me suis bien adapté en venant du GT3. Je dois m’habituer à l’absence de traction control et d’ABS. En revanche, la gestion du trafic en GT3 va bien m’aider.”
L’équipe R24, soutenue techniquement par Eurointernational, doit faire face à l’absence de matériel, le container n’étant pas arrivé à temps. “Le team avait pourtant fait tout ce qu’il fallait mais du retard a été pris en douane”, explique la pilote belge. “L’une des particularités de l’Endurance est que tout le monde aide, mêmes les adversaires. C’est aussi cela l’esprit Le Mans. Notre stand est vide mais l’entraide permet de pouvoir rouler.”
Sarah Bovy et Stephane Kox sont les deux dernières pilotes à rejoindre le projet et les féminines n’ont pas l’intention de se contenter de faire de la figuration.
A terme, Sarah Bovy vise clairement les 24 Heures du Mans : “Quand je roulais en monoplace à l’âge de 15 ans, on me demandait si je rêvais de Formule 1. Pour moi, l’objectif a tout de suite été de participer aux 24 Heures du Mans. J’ai découvert cette épreuve mythique très tôt car Eric van de Poele a été mon mentor et j’ai en mémoire ses participations sur Bentley. J’avais des posters de protos dans ma chambre d’enfant plus que de F1.
“Je sais qu’avoir la chance de participer aux 24 Heures du Mans est rare, comme j’avais peu de chance de rouler en monoplace à 15 ans, participer aux 24 Heures de Spa à 18 ans, rouler pour Lamborghini et faire de mon métier le pilotage. Il faut y croire jusqu’au bout et ne rien lâcher.”
Avant de penser au Mans, Sarah Bovy va tout faire pour briller à Shanghai : “Il me reste encore beaucoup de choses à apprendre sur un tracé à l’ancienne qui n’est pas évident à assimiler sur le plan de la technicité. Je pense que mon meilleur tour sera le dernier tour du week-end.”