Sascha Fassbender est le team manager de l’équipe polonaise Inter Europol Competition. Il est doublement dans l’actualité en ce moment car l’appel de son équipe en ELMS a été rejeté la semaine dernière, mais aussi parce que l’écurie est en tête des LMP3 en Asian Le Mans Series et qu’une invitation aux 24 Heures du Mans est à la clé ! Nous avons pu le rencontrer à Buriram…
Quel est votre bilan de l’Asian Le Mans Series 2019/2020 ?
« Nous utilisons l’Asian Le Mans Series pour préparer notre campagne 2020 de l’ELMS. Nous n’avions pas de réels objectifs pour cette saison en termes de performance et de victoires. Le but est vraiment d’améliorer l’équipe. Nous avons beaucoup appris l’an dernier en ELMS, mais il n’y a que six courses. De plus, le LMP2 a été un peu plus difficile que ce que nous avions pensé. Pour résoudre tous les problèmes rencontrés en ELMS, nous avons donc décidé de faire l’Asian Le Mans Series avec deux Ligier JS P217, je le répète, dans le but d’être mieux préparé pour le début de saison ELMS 2020. Même du point de vue logistique, nous nous entraînons car nous avons deux LMP2 et deux LMP3 en Asian, c’est-à-dire la même configuration qu’en ELMS. Notre équipe de mécaniciens est très rodée en LMP3, par contre, tout est nouveau du côté du LMP2 dans notre équipe car nous avons commencé il y a seulement un an.
En LMP3, la saison est, pour le moment, bonne et là, l’objectif a toujours été affiché : défendre notre titre Asian Le Mans Series et décrocher une nouvelle invitation aux 24 Heures du Mans. Pour l’instant, tout va bien, mais nous n’avons que trois points d’avance. Nous avons eu beaucoup de chance à Sepang où nous terminons 3e avec la #13. A cause de cet orage, nous avons eu un souci avec le boitier distributeur de puissance, nous avons été obligés de le changer en tout début de course, mais heureusement, notre rythme était très bon en piste. »
Votre appel à la FIA, suite à votre déclassement aux 4 Heures de Portimao, semble avoir été rejeté. Quel est votre sentiment ?
« Je n’ai pas la décision finale, j’ai juste le résultat. Je pense toujours que nous avions raison car aucun mot n’est écrit dans le règlement à ce propos. De plus, ce « cas » a été ajouté à la réglementation 2020 ! Cela veut bien dire que quelque chose n’allait pas…
Le problème est le temps de conduite des pilotes sous drapeau rouge. Quand nous avons préparé les 24 Heures du Mans 2019, nous avons découvert un passage du règlement qui était le contraire de l’ELMS. Cela disait que le temps de conduite pendant la durée d’un drapeau rouge ne comptait pas. Nous le savions pour Le Mans. Lors de notre préparation en vue de l’Asian Le Mans Series, avant Portimao, nous avons découvert que le règlement avait changé dans ce championnat depuis la saison dernière et qu’il incluait ce même passage : le temps de conduite pendant une période de drapeau rouge ne comptait pas. A Portimao, au moment du drapeau rouge, l’ingénieur de notre équipe et moi-même avons discuté. Quand cette décision #12 est sortie, nous nous sommes dit : que devons-nous faire ? Avec la #14, c’est le Silver qui était dans la voiture, donc nous avions encore deux heures devant nous pour faire rouler le Bronze, donc tout allait bien. Pour la #34, Mathias (Beche) était déjà dans la voiture au moment du drapeau rouge. Sur la décision, il était stipulé que Mathias devait rouler encore 1 h 18 mn. Après le premier tour et le moment du restart, cela faisait 55 minutes. Nous avons donc laissé Mathias 20 minutes et 12 secondes dans le baquet avant de le faire revenir car nous avions atteint le maximum pour le pilote Gold. Pour ce qui est de la #13, Martin était dans la voiture depuis 55 minutes aussi, nous pouvions le laisser faire un relais complet. Cela nous fait donc plus d’une heure et 50 minutes dans la voiture. Le règlement dit que le temps de conduite démarre au moment du drapeau vert et que cela s’arrête quand le pilote rentre dans la pitlane. Le chronomètre s’écoulait. Pourquoi le chronomètre continue pour le temps de course et pas pour le temps des pilotes ? Cela fait donc deux chronométrages différents !
Notre équipe est la seule qui a eu cette approche avec la décision des Commissaires #12. Je me demande pourquoi et je me dis que j’ai raison et que personne d’autre ne l’a fait. Mais du côté du règlement pur, il n’y a pas d’erreur de notre part ! C’est la raison pour laquelle j’étais confiant lorsque j’ai quitté le tribunal à Paris. Même quand la Court a posé des questions aux autres parties, comme la FFSA, ils ont dit que nous n’avions rien fait de travers. C’est vrai que nous n’avons rien fait de mal, mais… Nous avons besoin de lire la décision finale ! Elle sortira au plus tard, 13 jours après le passage au tribunal.»
Vous avez confirmé quatre voitures en ELMS pour la saison 2020. Quels seront vos pilotes ?
« Nous avons déjà confirmé Mathias (Beche) et Kuba (Jakub Smiechowski). Quant au 3e pilote, il a signé son contrat, mais je ne peux pas l’annoncer pour le moment. Il s’agit d’un pilote qui participait déjà à l’ELMS l’an dernier. Pour ce qui est de la 2e LMP2, pour le moment, j’ai trois baquets de libre. Tout le monde est le bienvenue pour en parler avec moi (rire).
Au niveau des LMP3, nous avons Martin Hippe et Nigel Moore qui sont reconduits sur la #13. Sur la #14, nous avons bien avancé et j’espère bien finaliser tout cela à la fin du week-end d’Asian Le Mans Series. Je voudrais que la 2e LMP3 ait un équipage aussi fort que sur la 1ère, c’est pour cela que j’étudie plusieurs possibilités. Le but est d’avoir deux autos capables de gagner le titre LMP3 en ELMS cette saison.»
Combien avez-vous déposé de dossiers d’engagement pour les prochaines 24 Heures du Mans ?
« Deux ! »