Fort de 13 départs aux 24 Heures du Mans, Sébastien Bourdais revient dans sa ville natale pour un nouveau challenge. L’aventure Ford GT laisse place à la Ferrari 488 GTE/Risi Competizione en compagnie d’Olivier Pla, lui aussi ancien pensionnaire Ford, et Jules Gounon, pilote officiel Bentley en GT3. Le Manceau, qui réside aux Etats-Unis, va donc parler français cette semaine. Avant le début des hostilités, Endurance-Info a échangé avec Sébastien Bourdais alors qu’on apprenait qu’il disputera les trois dernières manches de l’IndyCar 2020 ainsi que la totalité du calendrier 2021 pour le compte d’AJ Foyt Racing.
Comment voyez-vous cette édition inédite ?
“Le gros point noir est l’absence de spectateurs. Pour le reste, le travail sera le même sauf qu’il faudra porter un masque tout le temps. C’est une année spéciale pour tout le monde et on doit faire avec. On ne sent pas l’ambiance qui monte en puissance. C’est nouveau pour tout le monde et personne ne souhaitait cela. Le plan de l’ACO de mettre en place des bulles était intéressant, mais les autorités en ont décidé autrement. Malgré cela, les enjeux durant la course seront les mêmes même si l’ambiance fait penser à des essais privés. Le plus important est de participer à l’épreuve, même si les fans devront la suivre à distance.”
Vous n’avez pas roulé avec la Ferrari en course. Est-ce un problème ?
“Hier (lire lundi), Olivier, Jules et moi avons passé beaucoup de temps à travailler l’installation. On essaie d’avoir une base commune, ce qui je pense va être possible. C’est toujours mieux de rouler sans un insert dans le baquet. Cela évite les manipulations.”
Le timing de l’événement est serré. Comment appréhendez-vous cette fin de semaine, notamment la journée du jeudi ?
“On espère tous ne pas connaître le moindre souci sur la voiture. Nous allons être tout le temps dans la voiture jeudi. Le gros avantage reste la fiabilité de la Ferrari qui n’est plus à prouver. Il faudra aussi travailler l’ajustement des gommes Michelin car celles-ci diffèrent toujours un peu d’une année sur l’autre. Il faudra ensuite passer en mode qualification en fin d’après-midi (le jeudi) tout en donnant assez de temps de roulage à chaque pilote. Cependant, attention à ne pas faire trop de kilomètres car il faudra enchaîner sur une course de 24 heures.”
La mise en place de l’Hyperpole est une bonne idée ?
“Un format qui met l’accent sur la vitesse est toujours bien car c’est compliqué pour les fans de suivre les performances sur des périodes aussi longues. La seule chose à redire est certainement qu’une Hyperpole en LMP et une en GTE aurait été plus judicieuse. Je ne suis pas persuadé que faire un chrono face à des LMP soit la meilleure façon de jouer la sécurité. Il n’y aura pas de temps pour reconstruire une auto cassée, mais si tu veux être performant, il ne faut pas de trafic.”
Vous roulez en IMSA sur une Cadillac DPi. Cette auto aurait sa place au Mans ?
“C’est avant toute chose une LMP2 équipée d’un moteur Cadillac V8. Bien sûr que la Cadillac aurait son mot à dire au Mans. Cela n’est pas possible tant que les règles ne sont pas communes. La volonté d’avoir une plateforme identique est clairement là. Tout le monde a envie de prendre sa voiture, d’aller faire Daytona, Sebring, Le Mans, le WEC et l’IMSA. Les équipes sont heureuses que cela puisse arriver et c’est la même chose pour les pilotes.”