SMP Racing a créé la sensation le week-end dernier aux 6 Heures de Spa-Francorchamps en alignant, à la place de Jenson Button, un autre ancien pilote de Formule 1 : Stoffel Vandoorne. Sébastien Philippe, directeur général d’ART Grand Prix (l’équipe d’exploitation, ndlr), est revenu sur ce choix, sur les progrès de l’équipe depuis le début de la Super Saison et la saison prochaine. Le team russe est reparti de Belgique avec un nouveau podium.
Vous avez fait débuter Stoffel Vandoorne à Spa. Qu’attendiez-vous de lui ?
“C’est sûr, il n’avait pas d’expérience en Endurance. Il a donc fallu lui laisser le temps d’apprendre. Découvrir une voiture, débuter en plein week-end de course, n’est jamais très simple. Stoffel est un très bon pilote qui sait s’adapter très vite. Il a roulé avec l’équipe en GP2 Series pendant deux saisons, donc, il connaît déjà une bonne partie des membres de l’écurie et nos méthodes de travail. L’objectif premier reste les 24 Heures du Mans. Il était donc important de le faire rouler ici, pour qu’il puisse accumuler les kilomètres dans la voiture, apprendre cette LMP1, apprendre à gérer le trafic et se sentir bien dans l’équipe. Il était nécessaire pour lui, même si les circuits sont vraiment différents, de faire une course avant Le Mans.”
Comment votre choix s’est-il porté sur Stoffel Vandoorne ?
“D’abord parce qu’il était disponible. Nous avions déjà pensé à lui avant, mais pour des problèmes de planning, ce n’était pas envisageable. Comme je l’ai dit, je connais Stoffel depuis très longtemps, j’ai conscience de son niveau et de sa façon de travailler. Il a beaucoup de qualités et cela avait du sens pour nous de l’avoir dans l’équipe à partir du moment où il était libre.”
Il remplace Jenson Button. Qu’est ce que Jenson a apporté à l’écurie ?
“Beaucoup de choses ! C’était un plaisir, une vraie chance de l’avoir avec nous. Même s’il était plutôt en fin de carrière, j’ai été agréablement étonné de sa motivation, de son implication dans l’équipe. Nous restons une équipe jeune, et il nous a amené beaucoup de retours sur la voiture et dans l’opérationnel. Le peu de courses où on l’a eu, il a fait du super boulot. C’est quelqu’un de très professionnel. “
Comment évolue la BR Engineering BR1 – AER ?
” La voiture a vraiment bien fait un pas en avant. Ça fait maintenant un an que l’on roule avec. Il y a eu une vraie évolution sur l’exploitation globale et sur le châssis BR. Sur la fiabilité, un domaine très important en endurance, on n’est pas encore irréprochables, mais on a su progresser. Sur chaque manche, on gagne en connaissance de la voiture, en expérience.”
Vous n’aviez pas de restriction d’essence à Spa, et probablement au Mans. Cela change beaucoup pour vous ?
« Tout le monde a un avis là-dessus, mais au final c’est la FIA et l’ACO qui décident. Au niveau du poids, je ne commenterai pas car cela ne nous touche pas. Ensuite, le fait de nous donner plus d’essence au tour ne change pas grand-chose car nous sommes toujours limités sur un relais. C’est certainement moins difficile à gérer surtout pour l’ACO qui devait à chaque fois nous donner des consommations au tour, c’était compliqué. On s’est aperçu à Fuji qu’il y avait un problème et que nous n’avions plus assez d’essence. Sur les autres courses, on n’avait pas eu ce souci. Très clairement, je pense qu’en termes de performance, cela ne change pas grand-chose. Ce qui nous limite, c’est la capacité du réservoir. Nous avons toujours un débit d’essence à respecter donc cela ne va pas nous changer la vie ! »
Nous arrivons en fin de Super Saison WEC 2018 / 2019. Quel bilan tirez-vous jusqu’à présent ?
” On veut toujours faire mieux tant qu’on ne gagne pas. Le bilan est, je pense, correct. Toutes les parties, ART GP au niveau de l’exploitation, mais également AER et Dallara (châssis), ont progressé en un an. Si on regarde les résultats, on peut se rendre compte qu’on a évolué étape par étape. Nous avons déjà signé quatre podiums et on finit sur trois consécutifs, à Shanghai, Sebring et, ici, à Spa. Ça progresse, nous avons encore du travail, le bilan est donc positif même si nous aimerions un peu plus de fiabilité au niveau du moteur !”
Où en êtes-vous pour l’an prochain ?
“C’est assez difficile de répondre, parce que nous n’aurons pas beaucoup de temps entre les 24 Heures du Mans en juin et les essais de la saison suivante en juillet à Barcelone. Il y a pas mal de choses en discussions, nous devons nous décider vite sur plein de sujets. Aujourd’hui, rien n’est acté pour l’an prochain, à tous les niveaux.”
Photo casque Stoffel Vandoorne : Twitter SMP Racing