Si la saison 2019 de Panis-Barthez Compétition n’a pas été de repos, 2020 doit être l’année des bons résultats en European Le Mans Series sous le nom Panis Racing. En recrutant Nico Jamin pour épauler Will Stevens et Julien Canal, l’ORECA 07 équipée de gommes Goodyear doit jouer devant. Les 4 Heures du Castellet n’ont pas tourné à l’avantage du team dirigé par Olivier Panis, Sarah et Simon Abadie. Pourtant, la performance était au rendez-vous et le podium en vue. Sur le papier, le trio de la #31 a tous les ingrédients pour réussir. La casse d’une pièce a envoyé Julien Canal sous la pile de pneus. Olivier Panis nous l’avait clairement dit en mars dernier : il va falloir réduire les budgets. Simon Abadie est du même avis en montrant du doigt des budgets qui ne cessent de monter.
Enfin le retour en piste…
“La reprise fait du bien. Nos essais du début de semaine au Paul Ricard ont permis de confirmer le potentiel de l’équipage. Le confinement a fait qu’il a fallu s’arrêter plus de deux mois. Cet arrêt a permis de repenser les choses, de travailler différemment.”
Vous êtes surpris des chronos des LMP2 ?
“En début de semaine, j’étais un peu inquiet sur les pneumatiques en général. Les LMP2 tournent 2 à 2,5 secondes plus vite. A ISO température (à température égale, ndlr), les autos iraient 3 à 4 secondes plus vite. Prendre 317 km/h sous 45°C n’est pas courant.”
Votre nouveau trio s’entend bien ?
“L’atmosphère est très bonne. Julien a retrouvé une très belle pointe de vitesse, Will et Nico sont au rendez-vous. Le Covid-19 n’a pas eu que du mal pour le sport automobile. On travaille des choses qu’on ne bossait pas auparavant.”
Vous restez optimiste pour 2021 ?
“Je suis quelqu’un d’optimiste mais je suis pessimiste pour 2021. Quoiqu’il advienne, la crise actuelle aura un impact sur le sport auto. Je suis inquiet d’un point de vue général. C’est le cas pour l’endurance, mais c’est la même chose pour la monoplace. Il faut réduire drastiquement les budgets. La première crise a ôté 50% des équipes et la deuxième 50% des 50% restants. A l’époque, le karting et la monoplace représentaient un vivier de pilotes. Maintenant, c’est un vivier de vide. Il est temps d’agir.
Dans trois ans, il n’y aura plus le moindre pilote de monoplace. Il faut que le système fonctionne à nouveau. Dans le cas contraire, les championnats vont se vider. On va tous tourner autour des mêmes clients. Je sais que Gérard Neveu et Stéphane Ratel en ont conscience, mais les choses doivent bouger.”
Vous avez quelque chose à proposer ?
“(Il réfléchit). Tout le monde sait que Le Mans est très important pour les équipes. Le problème est que chaque année il faut attendre mars pour savoir si on est pris alors qu’on prépare le budget bien plus tôt. Vendre un programme sans avoir la certitude d’être au Mans est compliqué. Peut-être qu’une équipe inscrite en ELMS pourrait avoir une entrée au Mans pour trois ans. Il faut sécuriser l’écurie. Chaque année, on se pose la question de savoir si on va continuer ou pas. “
Les règles doivent être figées plus longtemps ?
“Il faut déjà prolonger la durée de vie des autos même s’il faut que tout le monde y gagne. A partir de août, les règles devraient être figées pour l’année suivante. Tout coûte cher. Vu que ça casse plus, les assurance ont pris une augmentation de 20%. Avoir une lame en carbone n’est pas utile surtout avec les ‘bananes’ sur les bordures. On parle aussi d’avoir obligatoirement un Bronze dans chaque équipage, mais cela a du bon et du moins bon. Nous n’avons pas plus de marche de manœuvre.”