« Quand je monte dans un simulateur, ce n’est pas pour gagner une course mais pour travailler avec une feuille de route bien précise ». On doit ces propos à un pilote qui passe beaucoup de temps dans un simulateur professionnel et que vous ne verrez pas dans une quelconque compétition virtuelle. Il ironise même en disant que si le sim racing est si proche de la réalité, alors pourquoi reprendre le chemin des circuits. Le monde du simulateur professionnel aime rester discret.
Il suffit de prendre l’exemple de celui de Dallara pour s’en convaincre. Situé à Speedway dans l’Indiana, le simulateur du constructeur est l’un des trois qui existent dans le monde. Le premier a été développé en partenariat avec Ferrari à Maranello en 2010, un an avant celui de Dallara Automobili. Il a fallu attendre 2014 pour voir celui qui est en place à Speedway.
Le Dallara Driving Simulator est tout sauf un jouet. A environ 15 000 euros la journée, vous avez envie de tout sauf de jouer. Le constructeur italien explique que son simulateur est le plus précis dédié aux pilotes et ingénieurs. Il aide les pilotes à apprendre les tenants et les aboutissants des nouvelles pistes avec des résultats similaires, sinon meilleurs, que des essais en conditions réelles. Les circuits du monde entier sont disponibles et, petite particularité non négligeable, Dallara ne communique pas les identités de ses clients. Aucune donnée n’est récupérée ou analysée par Dallara. Tout est crypté avec un logiciel spécial qui permet de garantir que les données ne sont pas accessibles. Confidentialité absolue avec une vraie boîte noire confidentielle.
Le simulateur offre la possibilité aux pilotes et ingénieurs de recueillir de précieuses données sans avoir à gérer le coût, la complexité et l’imprévisibilité des essais sur piste. Vu qu’il fonctionne dans un environnement contrôlé, le simulateur peut imiter un nombre infini de scénarios et de situations réelles, grâce à la maîtrise complète de tous ses paramètres. Le modèle thermique de pneu permet de préparer des configurations de qualification et de course en fonction de la dégradation des pneus, des caractéristiques de la piste et des conditions météorologiques. Les canaux de données sont identiques à la voiture réelle avec une précision des canaux bien meilleure que dans la réalité car il n’y a pas d’interférence ou de bruit extérieur qui pourrait gêner l’étalonnage des outils sur une auto en mouvement. Jusqu’à six pilotes peuvent prendre le volant durant une session.
Si les voitures de course sont disponibles, les modèles routiers le sont également. Différents programmes sont proposés avec du matériel haut de gamme. Les pédales, le volant, le siège et toutes les autres commandes proviennent des équipementiers qui fournissent les constructeurs. Pilotes avertis, gentlemen drivers, Dallara s’adapte à chaque profil. Des sessions de huit heures par jour sont disponibles, mais il est aussi possible de rouler une demi-journée. Les équipes IndyCar n’hésitent pas à louer le simulateur Dallara afin de perfectionner les set-ups pour chaque circuit. L’Aeroscreen IndyCar a d’ailleurs été testé chez Dallara.