Les 6 Heures de Spa n’ont pas réservé de surprise avec un doublé logique du Toyota Gazoo Racing. L’histoire retiendra que Fernando Alonso débute sa carrière en LMP1 par une victoire au volant de la #8 en compagnie de Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima. Personne n’a pu contester la suprématie du trio qui a devancé la #7 de Conway/Kobayashi/Lopez de 1.444s malgré un départ avec un tour de retard. G-Drive Racing, venu faire une pige en WEC, a devancé les équipes régulières du championnat en LMP2 grâce à Andrea Pizzitola, Jean-Eric Vergne et Roman Rusinov. Ford Chip Ganassi Team UK s’est imposé de main de maître en GTE-Pro avec Olivier Pla, Stefan Mücke et Billy Johnson. Victoire sur le fil de l’Aston Martin Vantage GTE de Pedro Lamy, Paul Dalla Lana et Mathias Lauda en GTE-Am.
Le public s’est déplacé en masse sous le soleil de Spa-Francorchamps pour assister au doublé du Toyota Gazoo Racing. La seule alerte pour le camp japonais a été un arrêt supplémentaire pour la #8 de Nakajima le temps de remettre les ceintures correctement. Il aura fallu attendre la mi-course pour que la Toyota #7 revienne en 2e position, en profitant en partie d’une neutralisation. La concurrence n’a pas pu contrecarrer les plans de Toyota. A 18 minutes du terme, Conway est revenu dans les échappements d’Alonso sans toutefois risquer un dépassement. L’Espagnol n’avait plus mené une course FIA depuis la Hongrie 2014.
En terminant sur la dernière marche du podium (à 2 tours des vainqueurs), la Rebellion R13 d’André Lotterer, Neel Jani et Bruno Senna a parfaitement rempli sa mission. La #1 a tout de même dû s’arrêter sur injonction de la direction de course pour réparer le système de transmission de données. La 4e place qui est tombée dans l’escarcelle de l’équipage de la #3 de Thomas Laurent, Gustavo Menezes et Mathias Beche à 41s de la voiture soeur.
Si la BR1 a connu des hauts et des bas en essais après la sortie de piste de Pietro Fittipaldi (DragonSpeed), la course a aussi réservé des sueurs froides au prototype russe. En s’élançant de la dernière place, Stéphane Sarrazin a été flamboyant sur la BR1/SMP Racing #17 puisque l’Alésien a vite ramené la BR1 dans le top 5. Malheureusement, Matevos Isaakyan est sorti de la piste dans le Raidillon à l’entame de la dernière heure. Orudzhev avait écopé plus tôt d’un drive through pour vitesse excessive dans la voie des stands. SMP Racing et ART Grand Prix ont tout de même de quoi tirer une belle satisfaction des débuts de la BR1 qui était équipée du kit Le Mans ‘low downforce’, donc moins bien adaptée au tracé belge. Aleshin/Petrov ont pris la 6e place derrière l’ENSO CLM P1/01 du ByKolles Racing qui a connu un début d’incendie.
Venu faire une pige en FIA WEC, le G-Drive Racing repart avec la victoire. Roman Rusinov, Jean-Eric Vergne et le très véloce Andrea Pizzitola ont réalisé la course parfaite en menant quasiment de bout en bout. Le Jackie Chan DC Racing débute la Super Saison par une belle 2e place grâce à Ho-Pin Tung, Gabriel Aubry et Stéphane Richelmi. Sans une pénalité pour le non respect de la procédure de départ, l’Alpine A470/Signatech-Alpine de Lapierre/Thiriet/Negrao pouvait faire mieux qu’une 3e place, tout de même synonyme de gros points vu que l’ORECA 07 victorieuse ne dispute pas le championnat. Les Malaisiens du Jackie Chan DC Racing (Jeffri/Jaafar/Tan) ont de quoi être fiers de leurs débuts sur la scène mondiale avec une 4e place à la clé, devant l’ORECA 07/TDS Racing de Perrodo/Vaxivière/Duval. Le début de course a tourné à l’avantage de Giedo van der Garde sur la Dallara P217/Racing Team Nederland équipée de gommes Michelin, mais un problème de boîte de vitesses n’a pas permis de tenir sur la durée aux avant-postes.
Du côté du GTE-Pro, il y a eu Ford, Porsche et les autres. Le jeu de poker menteur de la BOP a débuté avec des Aston Martin, Ferrari et BMW inexistantes même si deux des trois marques sont nouvelles. On peut dire sans se tromper que Ford et Porsche ont joué le jeu. Reste à savoir si la concurrence en a fait de même. La victoire est revenue à la Ford GT de Pla/Johnson/Mücke. Olivier Pla a régalé public avec un magnifique dépassement dans le Raidillon sur la Porsche 911 RSR de Lietz à 45 minutes du damier. Peu de temps après, Michael Christensen a trouvé l’ouverture sur l’Autrichien pour arracher les points de la 2e place grâce à des pneus plus frais. Christensen/Estre ont concédé 13s sur les pilotes Ford et Richard Lietz a dû céder aux assauts de Davide Rigon à l’entame du dernier tour, l’Autrichien étant en délicatesse avec ses pneus. Le succès de Ford fait quelque peu oublier la grosse sortie de piste de la #67 de Tincknell dans le Raidillon (pilote indemne). Ferrari, Aston Martin et BMW se sont plaints d’une BOP défavorable. On verra au Mans avec une BOP spécifique si les écarts seront toujours aussi importants. La Ferrari 488 GTE équipée de son kit EVO, qui embarquait 5 kg de plus qu’à Bahrain en 2017, n’a pas pu suivre le rythme des Ford et Porsche. La #51 de Calado/Pier Guidi a perdu gros dans un contact dans la voie des stands. Rigon/Bird ont terminé au pied du podium.
En GTE-Am, la victoire a tenu tout le monde en haleine jusqu’au damier. Les deux Aston Martin Vantage GTE ont bien bataillé (0.221s à l’arrivée), Lauda tenant Hankey à quelques centimètres de sa #98. Dalla Lana/Lauda/Lamy ont montré que l’ancienne Vantage avait encore de beaux restes et TF Sport débute par un podium en WEC. La Ferrari 488 GTE/Clearwater Racing de Mok/Sawa/Griffin débute 2018 par un podium. Dommage pour la Porsche 911 RSR/Dempsey-Proton Racing de Andlauer/Campbell/Ried qui pouvait prétendre à un podium. Julien Andlauer a montré une très belle pointe de vitesse pour ses premiers pas en WEC.
La voiture de sécurité est entrée en piste à trois reprises, une première fois à l’issue du premier tour suite à la sortie de la Porsche 911 RSR/Gulf Racing, une deuxième fois pour l’accident de Tincknell et une troisième pour celui d’Isaakyan.
Le classement de la course est ici
Place maintenant aux 24 Heures du Mans…