Le futur monde de l’Endurance est en ordre de marche avec la collaboration rapprochée entre la FIA, l’IMSA et l’ACO en vue d’une plateforme commune pour rouler en WEC et aux 24 Heures du Mans. Les autos de la catégorie Le Mans Hypercar seront donc en piste face aux LMDh avant l’arrivée de la technologie hydrogène.
Stefan Johansson, ancien vainqueur des 24 Heures du Mans qu’on retrouve régulièrement dans les paddocks, notamment chez Scuderia Corsa, a une idée assez tranchée sur la catégorie Le Mans Hypercar : « Je ne suis pas sûr de bien comprendre où cela finira. Quelle sera finalement la différence ? Quelle sera sa compétitivité ? Combien de voitures seront dans la catégorie reine ? Le fait que Peugeot ait annoncé son engagement est d’une grande aide pour le WEC mais reste à savoir comment va fonctionner la classe Le Mans Hypercar. »
Le pilote suédois était plutôt séduit par l’idée poussée par plusieurs constructeurs, à savoir de mettre en piste des GT bodybuildées : « Pourquoi créer une nouvelle fois une nouvelle catégorie ? Les GT d’aujourd’hui sont si bonnes qu’elles pourraient facilement être la catégorie reine si vous retiriez tous les restricteurs. Ce serait spectaculaire. Donnez-leur 10% de plus d’aéro, des pneus plus larges d’un pouce avec des passages de roues plus larges pour que les autos aient vraiment l’air racées, et vous ôtez les restrictions des moteurs. »
Il est vrai qu’actuellement les GT routières sont plus puissantes que celles utilisées sur les circuits, ce que confirme Stefan Johansson : « La plupart des voitures de courses en GTLM ont une puissance inférieure de 200 à 300 chevaux par rapport au même modèle de route, ce qui est ridicule. Si vous apportiez ces modifications aux GT existantes, elles rouleraient rapidement en 3.30 mn au Mans, ce qui semble être le chrono souhaité par l’ACO. »
En agissant ainsi, Stefan Joahnsson verrait un regain d’intérêt de la part de constructeurs : « Tous les constructeurs seraient là à lutter pour la victoire globale aux 24 Heures du Mans, et si des équipes privées pouvaient acheter la même auto que celle du constructeur pour concourir en Pro ou Pro-Am, vous auriez alors des grilles garnies avec des autos spectaculaires et tous les meilleurs pilotes représentant les constructeurs. La version routière LM homologuée de chaque voiture serait vendue en un rien de temps par presque tous les constructeurs, ce qui générerait également une source de revenus pour les marques afin d’amortir la R&D et d’autres coûts auxiliaires dans la fabrication des voitures de course. Actuellement, vous aurez peut-être au mieux 8 à 10 voitures pour la catégorie Le Mans Hypercar et une fois de plus, elles seront les seules à avoir une chance de gagner au général. »
L’arrivée des autos LMHd doit donner plus de volume à la catégorie reine. Si des marques comme Audi, Porsche et Ferrari restent en dehors du concept Le Mans Hypercar, peut-être que cette nouvelle plateforme va les séduire pour venir accrocher un succès de plus au Mans mais avoir également la possibilité de s’imposer à Daytona, Sebring, Road Atlanta et ailleurs aux Etats-Unis.