Stéphane Alder est l’un des trois pilotes de la Ligier JS P217 #27 d’IDEC Sport engagée en European Le Mans Series. Après être passé par le VdeV, il découvre un autre environnement et une nouvelle voiture. Notaire de profession, il prend un plaisir inouï au volant de cette LMP2.
Stéphane Adler est un pilote Bronze qui a déjà de l’expérience en prototype. « J’ai fait principalement du VdeV avec une Ligier JS 53 et une Norma M20 FC ainsi que deux saisons de 24 Heures Series avec une Porsche 911 GT3 Cup ». Cette année, le Français s’attaque à un autre championnat, l’European Le Mans Series. « C’est Patrice (Lafargue, l’un des ses coéquipiers et patron d’IDEC Sport, ndlr) qui m’a poussé à le faire. De plus, les LMP2 sont des voitures qui me font rêver, cela m’a aussi aidé à prendre ma décision. Patrice m’a rendu ce rêve accessible. J’ai hésité, je suis allé le voir plusieurs fois et j’ai craqué. »
Le passage entre une CN et une LMP2 s’est fait avec une étape intermédiaire. « J’ai roulé en LMP3 cet hiver en guise d’entrainement et ça s’est bien passé. Cela m’a mis en confiance pour arriver en LMP2 dans de meilleures conditions. Après deux années avec une Porsche Cup, voiture qui est plus lourde et qui n’a pas beaucoup d’aéro, il fallait de toute façon que je me remette au proto. Cette LMP3 m’a donc permis de me remettre le pied à l’étrier et de me refamiliariser avec l’aérodynamique. Cependant, le LMP2, c’est encore un cran au dessus. C’est juste énorme à piloter. Ce qui est dingue, c’est que les yeux et le cerveau vous disent parfois qu’on ne peut pas y aller, alors que c’est possible ! Il faut donc le déconnecter et se dire que ça passe, mais pour arriver à cela, il faut beaucoup rouler. De plus, je suis un grand gabarit, je ne suis pas hyper confort dans l’auto, mais ça passe, je m’amuse bien. »
Lors de la dernière manche ELMS disputée, à Barcelone mi juillet, Stéphane Adler a fait équipe avec un nouveau pilote et non des moindres, Nicolas Minassian. Ce dernier est venu suppléer Patrice Lafargue et compléter le trio avec William Cavailhes. « Nico est là depuis le début de la saison avec nous, mais pas dans le baquet. Que je roule avec lui ou pas, il est toujours là à nous donner les bons conseils. Pour être honnête, je lui dois ma progression. J’essaie d’appliquer ce qu’il me dit, c’est un bon coach. Avec lui, je travaille ce que l’on va appeler le “coup de volant”. Les freinages sont bons, les trajectoires également, mais je ne suis pas assez rapide au niveau du coup de volant et sur le jeu de pédales (freins / accélérateur). Je perds un peu partout, je continue à corriger, mais je manque de roulage et de confiance en moi. Cela va venir. »
Pas d’objectif ni de résultat en tête, le mot d’ordre pour cette saison ELMS 2019 est simple. « Le but est juste de prendre du plaisir. Je souhaite simplement terminé les courses. Plus on arrivera haut dans le classement, plus je serai ravi, mais je veux avant tout m’amuser, rouler avec Patrice et Erik. C’est du gentleman driver pur et c’est sympa d’aller se frotter aux pros. Il faut juste tenir sa place, ne pas chercher à rivaliser, il ne ne faut pas pousser non plus. »
Comme beaucoup de pilotes, le but ultime de Stéphane Adler est d’un jour de prendre part aux mythiques 24 Heures du Mans. « C’est un rêve de gamin. C’est une course de légende dans une voiture mythique. Une LMP2, c’est un truc de malade et je n’ose même pas imaginer ce qu’est une LMP1. J’ai espéré cette année que l’ACO retienne notre voiture, ce ne fut pas le cas. J’aimerais que cela arrive un jour. En juin dernier, je me suis de nouveau rendu au Mans pour suivre la course dans le clan IDEC Sport. Ils ont fait une belle course (l’ORECA 07 #48 termine 5e des LMP2, ndlr) et aurait pu prétendre à un meilleur résultat si il n’y avait pas eu ce souci d’essence. Je pense qu’ils pouvaient monter sur le podium, c’est rageant. Ils ont de nouveau démontré qu’IDEC Sport est vraiment une très belle équipe… »
Qu’en sera-t-il de l’année prochaine pour le pilote qui totalise 44 courses dans sa carrière… ” Aujourd’hui, je n’ai pas d’objectif pur. Je me suis donné les moyens de faire une saison ELMS entière. On verra pour la suite…”