Stéphane Ortelli : “Lexus et Emil Frey Racing veulent faire les choses dans l’ordre”

#14 EMIL FREY JAGUAR RACING (CHE) EMIL FREY JAGUAR G3 GT3 STEPHANE ORTELLI (MCO) PRO CUP

Pour son retour en Blancpain Sprint Cup, Stéphane Ortelli roule sur la Lexus RC F GT3 du Emil Frey Lexus Racing en compagnie d’Albert Costa. Le tandem vient se rôder au championnat sprint GT le plus relevé d’Europe. Dans quelques semaines, le Monégasque retrouvera la Jaguar du team suisse pour la finale Blancpain Endurance Cup à Barcelone. A 47 ans, Stéphane Ortelli a toujours la gnaque au volant d’une voiture de course et il n’y a pas de raison pour que les choses changent. Le plaisir est toujours le même pour l’ancien champion Blancpain Endurance Cup.

Quel est l’objectif de cette pige en Blancpain Sprint Cup ?

“L’auto a beaucoup évolué depuis l’année passée. Lexus et Emil Frey Racing veulent faire les choses dans l’ordre. La Lexus brille en International GT Open et cette présence en Sprint va permettre à l’équipe d’accumuler plus de données, notamment sur l’utilisation des pneumatiques Pirelli. Ce que l’on apprend ici peut servir en GT Open sur la fin de saison. Pour ma part, je n’ai pas roulé avant le meeting et j’ai bouclé seulement trois tours en essais libres. C’est délicat quand on connaît le niveau du championnat. C’est sympa de faire cela avec Albert. Cette expérience me rappelle ce que j’ai vécu avec Laurens (Vanthoor), Fabian (Hamprecht) et Stéphane (Richelmi). L’entente dans l’équipe est parfaite.”

Quel est votre regard sur le championnat Blancpain ?

“Le niveau est encore plus relevé que par le passé. Les courses sont rapprochées en début et fin de saison, ce qui fait que tout le monde est affûté. Je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir quitté le championnat.”

L’objectif sera ensuite de briller avec la Jaguar à Barcelone ?

“C’est important pour tout le monde de marquer des points. On sait que le potentiel est là pour se battre devant. Les résultats ne reflètent pas le potentiel de l’auto. On mérite de faire quelque chose de fort pour la finale. L’équipe ne démérite pas du tout.”

Ce sera sa dernière course ?

“On ne peut pas nier que l’auto est en fin de vie. Je prends beaucoup de plaisir à son volant. Je n’ai pas signé chez Emil Frey Racing en me disant que ce serait facile. Le niveau ne cesse de monter en Blancpain Endurance Cup. Les gentlemen sont d’ailleurs un peu affolés.”

Lorenz (Frey) a encore une bonne marge de progression ?

“Lorenz est quelqu’un de très occupé. Il travaille beaucoup en parallèle de son activité de pilote. A chaque fois qu’il est en piste, il doit se battre contre des pilotes professionnels. Je me sens très bien dans cette équipe qui est un peu comme une deuxième famille. Humainement, nous avons un tas de choses en commun.”

Après la manche de Barcelone, votre saison est terminée ?

“Je vais disputer deux manches VLN sur une Lexus RC Cup et je me réjouis de rouler dans des conditions piégeuses. Il va aussi y avoir la Race of Legends avec d’autres pilotes Audi lors de la finale DTM où nous piloterons une Audi TT Cup. C’est un plaisir pour moi de retrouver les pilotes Audi avec qui j’ai passé du bon temps dans le passé. Je vais aussi travailler pour préparer 2018 avec l’envie de rester chez Emil Frey Racing.”

Vous vous sentez bien au sein des championnats labellisés SRO ?

“Quoi que fasse Stéphane Ratel, ça fonctionne. Ses championnats sont toujours en plein essor et je n’ai pas l’impression que ça va exploser. Il a appris de la rupture BPR puis du FIA GT avant de se détacher de la FIA. Tout ce qu’il fait renforce le GT. La compétition-client fonctionne parfaitement. Au bout du compte, c’est toujours Stéphane Ratel qui gagne. Le GT3 est devenu un produit mondial très abouti.”

Vous qui avez une grosse expérience du sport automobile. Quel regard portez-vous sur cet engouement de l’électrique ?

“En 2009, je disputais le Trophée Andros Electrique. J’ai eu une discussion avec David Floury (ORECA) qui me disait que la voiture électrique serait compliquée tant qu’on ne saurait pas quoi faire des batteries. Huit ans après, Carlos Tavares a le même discours. Je ne pense pas que ce soit bon de nous vendre de l’électrique à tout va. C’est bien de donner une alternative. Nous faisons du sport automobile pour des marques qui disent qu’elles veulent vendre moins d’autos équipées de moteurs thermiques. Peut-être qu’il y a d’autres voies à suivre. L’essence même des gens qui aiment le sport automobile est justement l’essence. Je suis venu dans ce sport car mon père faisait de la compétition. Je ne suis pas contre l’écologie, bien au contraire. Lorsque j’ai disputé le Volant Elf à la fin des années 80, je n’imaginais qu’il existerait un jour des monoplaces électriques. L’Andros Electrique, c’est un peu comme le karting. Quand tu fais du karting de location, tu fais du karting et tu ne penses plus que c’est du karting de location.”