A près de 50 ans, Stéphane Ortelli reste un boulimique de sport automobile. Le Monégasque pourrait rester tranquillement dans ses montagnes à faire du sport mais ce serait mal connaître l’homme. Sa saison 2019 se partage entre le Blancpain GT World Challenge Europe avec Saintéloc Racing et le développement de la Toyota Supra GT4 pour le compte de TMG.
Son rôle chez Saintéloc Racing ne se limite pas au pilotage puisqu’il fait office de professeur de jeunes pilotes, un rôle qu’il affectionne tout particulièrement. Après Nyls Stievenart en début de saison, il fait désormais cause commune avec Dorian Boccolacci sur l’Audi R8 LMS GT3 #24. Et ne croyez surtout pas que pour lui c’est un plan B ou une voie de garage. C’est à l’issue d’une longue séance de debriefing entre les deux pilotes, à laquelle nous avons pu participer, que nous avons échangé avec l’un des pilotes les plus expérimentés des différents paddocks.
“J’ai un vrai rôle chez Saintéloc Racing”, nous a déclaré Stéphane Ortelli. “Je l’ai rencontré quand il avait 8 ans et j’ai de suite cru en lui. C’est quelqu’un qui apprend vite. Arriver dans un tel championnat en cours d’année n’est pas quelque chose de simple. l’adversité est féroce. Pour ma part, je continue toujours à apprendre. La version Evo de l’Audi est différente des modèles précédents. Je dois également adapter mon pilotage.”
En coachant Dorian Boccolacci, Stéphane Ortelli reprend un rôle qu’il a déjà occupé dans le passé : “Ces jeunes pilotes ne jouent pas leur carrière, c’est pour eux une nouvelle vie professionnelle. Ils savent que la Formule 1 n’est plus accessible pour eux. Dorian a le potentiel pour être pilote professionnel tout comme l’ont été avant lui par exemple Nico Müller et Laurens Vantoor. Sur l’autre Audi de l’équipe, Simon Gachet ne demande que cela. Je tiens à remercier Seb (Chétail) et Fred (Thalamy) de me faire confiance et surtout de m’avoir laissé du temps. Je suis très heureux de disputer ce championnat Sprint sachant que j’ai besoin de plus rouler. Mon expérience aide dans l’approche du week-end. Il n’y a pas d’âge pour être rassuré et le 3e temps en essais libres m’a rassuré. Je suis là avant tout pour aider Dorian. A un moment, il sera plus vite que moi, cela ne fait pas le moindre doute.”
Stéphane Ortelli et Dorian Boccolacci font face à des pilotes qui roulent quasiment tous les week-ends au volant de GT3, ce que ne peut que constater le Monégasque : “Tout le monde roule beaucoup. La chance que nous avons est que nous sommes dans une équipe qui se bat pour la gagne.”
Sitôt le meeting terminé, Stéphane Ortelli poursuivra les essais de la Toyota Supra GT4 dont il est pilote de développement : “Je me régale avec ce rôle et même si je n’avais eu que cela en 2019, l’année aurait été très bonne. Prendre un programme de zéro est vraiment quelque chose d’intéressant. Même à mon âge, des gens m’apprennent encore mon métier. C’est la clé pour rouler toujours aussi vite.”
Depuis le début des années 2000, Stéphane Ortelli a toujours accompagné des pilotes qui débutaient en Endurance, de Marc Lieb à Nico Lapierre, en passant par Gianmaria Bruni, Bruno Senna, Nico Prost, Loïc Duval, Nico Müller, Laurens Vanthoor ou encore Albert Costa. Difficile de faire mieux…